160 - Meg - une vraie amie

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Estelle est très sérieuse dans sa blouse blanche. Elle termine mon auscultation, remet son stéthoscope autour du cou et j’attends le verdict :

  • Je suis désolée, de me soulager sur toi, à chaque fois.
  • Au contraire, je trouve ça de plus en plus agréable.
  • J’ai un problème.
  • Non doc, on est comme on est. Il faut s’accepter.
  • C’est toi qui dit ça ? Ta transformation a failli te tuer.
  • Il fallait au moins ça pour me trouver, devenir moi, j’étais perdue dans le mensonge et mes fictions à l’Ouest. Ici je me sens vraie. Tu es vraie aussi. Et je t’aime comme tu es. Et je sais que tu aimes ça.
  • Tu m’étonnes, c’est le pied absolu de me vider sur toi.

Et on éclate de rire, de nos problèmes. C’est la vie. C’est l’envie qui nous anime toutes les unes sur les autres, à chacune sa façon.

  • Et Danielle, tu la vois, ici.
  • Secret médical. Mais je sais que tu la vois aussi. Qu’est ce qui se passe ?
  • Rien. Tout. Je lui dois des comptes. C’est son annexe. Je suis dans son histoire. Mais elle n’en veut plus. Bri non plus. Je suis coincée.
  • Je comprends rien à votre trip d’annexe et de Bible.
  • C’est une histoire de multivers sur plusieurs dimensions et tu es en plein dedans, tu es la neuvième de la tribu, celle qui me pisse dessus.

Et on part en fou rire. Ça fait pas très sérieux comme consultation. Je crois qu’elle se pisse dessus, pour le coup. La pauvre, je l’emmène sous la douche, froide, ça transforme ses rires en cris. Du coup, je suis obligée de me changer aussi avant de rentrer à Lovell Hill où Pauline m’attend, elle ouvre sa robe de chambre et je me réfugie dans sa poitrine généreuse. Son cœur ne bat pas comme d’habitude.

  • Je suis mise à pied, de la Capitainerie. Détournement d’officier subalterne. Il ne me reste plus que mon autre job, à l’Ambassade.
  • Et moi ? Je peux continuer ?
  • Bien-sûr, tu es la victime dans cette histoire. Avec même un galon en plus.
  • Encore ? C’est lucratif de séduire sa supérieure hiérarchique. Je me sens bien avec toi Pauline. Même si on est pas l’égale l’une de l’autre. Je suis ta chose et tu n’es pas ma femme, tu es bien plus que ça.
  • Tu peux te faire des copines, tu sais.
  • J’ai une autre relation déplacée avec ma médecine traitante. Avant elle était juste une collègue de mission, maintenant je pense qu’elle est une vraie amie.

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