161 - Meg - comme une invitation

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Aube, je me réveille, le temps de me préparer. Dehors il fait frais. Je laisse Pauline mijoter dans les fluides de nos ébats nocturnes et je sors de notre palais découvrir le nouveau jour dans la brume où un fantôme s’impatiente.

  • Où sont passées tes mèches rouges ? Tu est toute en gris neutre à 18 %.

Elle ne dit rien, je la suis à travers les bois pour arriver au sommet de la colline où les arbres ont disparu. Devant nous le soleil froid mange le ciel ocre. On repasse en couleurs. Elle me prend la main, me tire à elle et m’embrasse tendrement sur la bouche. Je l'explore avec ma langue qu’elle gobe. On se boit sous les premiers rayons et je me retire pour la regarder, ses yeux bleus sont translucides, comme rétroéclairés par son âme.

  • Je te la laisse.

Qui ? Quoi ? Son âme ? J’espère qu’elle ne parle pas de son annexe.

  • Qu’est ce que je vais en faire ? Je n’ai plus de blagues en stock.
  • À toi de choisir notre avenir.
  • Je ne peux pas assurer cette mission. Je ne suis qu’une petite marinette de banlieue, ex-écrivaine de l’Ouest, esclave de l’ambassadrice de l’Est. Je n’ai pas l’étoffe d’une grande comme vous toutes, les premières de cordée de grande lignée, princesses et super héroïnes.
  • Avec nous ça continuerait, toi tu peux arrêter tout ça. Ici, aux Suburbs, c’est juste endormi.
  • J’ai mon idée pour arrêter tout ça. Un missile bien placé au centre du Vatican, dans la crypte des medium. C’est pas les Warrior Nuns qui pourront arrêter un projectile qui fonce sur elles à Mach 7. Frappe chirurgicale. Toi, en tant que GC34, tu as le savoir et l’accès à cette logistique. Je peux te commander ça ?
  • Non, c’est avec tes propres armes que tu dois jouer. Comment tu sais pour la vitesse, Mach 7 ?
  • Au lycée j’avais un cursus scientifique. C’est la vitesse maximale de tout objet dans notre atmosphère, sinon il se consumme.

En rentrant, à l’orée de la forêt, je la plaque contre le premier arbre venu et je glisse une main dans son chemisier. Le bout de son sein est humide. Elle donne encore du lait, depuis Elin. Mon autre main entre dans sa culotte. Elle se laisse faire. Alors je plonge mon visage dans sa poitrine et je goûte à son breuvage natal. Il y a comme un goût de vanille, un essence chaleureuse et rassurante, nourricière. J’en remonte un peu à sa bouche avant d’aller renifler son cou et lécher sa carotide. Elle penche sa tête de l’autre côté, comme une invitation.

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