162 - Meg - envie de reprendre
On s’est séparées déçues. Mais si je l’avais mordue, je pense que je n’aurais plus mon nom en tête de chapitre. Le jour où j’aurai son sang dans ma bouche, j’aurai perdu, ma liberté. C’est à elle de me mordre, comme le fait Pauline quand je l’amène trop loin dans son plaisir. Je rentre préparer le brunch pour ma maîtresse de maison mais je passe d’abord en salle d’eau pour me dédouaner des odeurs de la clone sur moi. Mais avant de me laver les mains je renifle mes doigts en fermant les yeux. J’inspire doucement en moi les phéromones de Danielle avant d’en effacer les traces sur ma peau et dans ma bouche. Mais malgré tous mes efforts, Pauline n’est pas dupe :
- Toi, tu vois une autre fille, et ce n’est pas Estelle.
- Personne en dehors de la tribu. Danielle. Elle ne veut pas reprendre le relais. Mais je n’ai pas dit mon dernier maux.
- Ça ne marche pas comme ça. Il ne faut pas seulement qu’elle en aie envie. Il faut aussi que toi tu le veuilles, vraiment. En fait, non, il faut que tu en aies marre. Mais ça t’amuse, avoue.
- J’avoue mon aveu que je veux tout c’que tu veux.
- Est-ce qu’elle a joui ?
- Non. Elle a pas la tête à ça. Elle est tourmentée, et blasée.
- Est-ce que tu as joui ?
- Non. Mais j’ai eu ce que je voulais. Un peu de son lait.
Pauline s’approche pour me regarder de près, mon menton, qu’elle lèche avant de se délecter de sa propre langue avec un regard positif. Elle m’attrape pour remédier à ce que je n’ai pas eu dans les bois. Je suis sa proie. Mon cou reste intact mais son museau plonge entre mes fesses, un râle projette ma tête en arrière. Elle me mange. Je suis son brunch. Salé. Après ça elle se prépare, elle s’habille tout en bleu et elle se fait un chignon.
- J’y vais, à l’Ambassade. Et toi, tu vas à la Capitainerie ?
- Non, je suis en dispo, pas encore nommée.
- Alors, sois sage.
Bisou. Je me fumerais bien une tige mais je n’en trouve pas. Je vais au CMS en chercher, mais pas dans le cabinet de Estelle.
- Salut Bri, faut que j’te raconte…
Elle adore les ragots. Je lui rends compte en fait, de Danielle qui a l’air au plus bas. Super, elle sort des tiges, on va s’enfumer sur sa terrasse privée, au soleil malgré la végétation qui nous camoufle.
- Je suis contente de t’avoir, Meg, moi non plus j’ai pas envie de reprendre.
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