172 - du beau travail

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Je me sens seule au Port, sur la place d’armes à recevoir ma troisième médaille, par qu’elle n’est plus là avec moi, Pauline, mise à pied pour atteinte au renom des forces maritimes, à cause de moi. L’Amirale m’en touche un mot pendant l’accrochage :

  • Pauline a déjà démissionné plusieurs fois. Tu es la plus belle de ses raisons. Félicitations lieutenante.

Elle est gentille et douce, si calme, sans stress, rassurante, elle maîtrise. Elle a l’air de connaître mon bonheur intime. Elle a du l’être d’une façon ou d’une autre avec Pauline. Je sens qu’elle la regrette. Je me sens moins seule tout d’un coup. Je la salue, avec force et conviction. Au coquetèle j’ai cette fois accès à l’étage, chez les officières supérieures. On me dirige vers la zone VIP à une table avec des banquettes rouges. Elle m’attend, l’Amirale R. Qu’est ce qu’elle est classe. Elle a été plutôt avenante, je peux sans doute l’interviewer, à ma façon. Ça dépend de ce qu’elle me dira en premier en conversation ouverte ou fermée, je connais les codes. Écoutons voir :

  • Alors comme ça, Megan Honnest, tu es quelqu’une d’importante, vue de l’Ouest.
  • Toi aussi j’en suis sûre. Vous, désolée.
  • Penny. C’est comme ça que je m’appelle, tu peux me tutoyer aussi, mais jamais devant les autres.
  • Penny R. De la famille Russell ?
  • Je vois que mon secret est bien gardé. J’ai dû fuir l’Ouest. Je suis aussi une transfuge de l’Ambassade.
  • T’as été gérée par Pauline alors. Je ne suis pas la seule conflictueuse d’intérêt. Penny Russell, la sœur ou la fille ?
  • En fait je suis Pénélope Raymond, la petite sœur de Émilie.

Je recrache mes bulles. Merde. Quand je repense à ce que j’ai fait à sa nièce, Victoria. Je reconnais maintenant leur beauté d’alliance commune.

  • On va revenir au vous alors, Amirale. Toutes mes excuses.
  • J’ai pas eu le courage de ma petite sœur de rester à l’Ouest.
  • Valentine, elle se fait discrète, à Laguna Beach, maison 25. J’ai habité pas loin. On se croisait souvent sur la plage. Elle promenait son chien. C’était la grosse attraction du coin. J’en n’avait jamais vu avant.

Elle a l’air enchantée d’avoir des nouvelles, je lui raconte d’autres anecdotes. C’est bon, j’ai la cote maintenant. Je me sens plus à l’aise. Ça alors, quelle rencontre ! J’en reviens pas. L’Ambassade fait du beau travail.

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