178 - au prochain câlin
J’ai le syndrome de la supérieure hiérarchique. Mais même quand elles ne le sont plus, je reste avec. Pas étonnant qu’on finisse toutes en tribu. C’est peut-être la nouvelle forme de civilisation. Un lieu. Un groupe. Une… affinité harmonieuse dans l’extase absolue. Faites l’amour, pas la guerre. Et pas de guerre en amour. Quoi que. Il y en a qui perdent. Que j’ai fait perdre.
- Qu’est ce qu’il devient, Auguste ?
- Il se console avec d’autres élèves.
- Des anciennes ou des actuelles ?
- Il s’est remis à enseigner alors…
Je reçois un message sur mon monop : « Pour moi aussi c’est un éveil. Une connexion à moi-même. » Elle sent ce que je ressens ? J’aimerais en faire autant. Une autre phrase me vient. Mais je crois que j’ai oublié les mots.
- Pauline, tu as connu la Maison Bleue à Laguna City ?
- Là où il y avait une piscine magique pour les élèves de Russell ?
- C’était quoi déjà le message au dessus de la porte, en sortant ?
- Go to oil ?
- Qwhat
- Giving oneself to others in love.
- C’était en anglais ?
- De mon temps, oui. Pas toi ?
- Allez vers l’autre dans l’amour.
- Ça sonne mieux. Mais je crois que c’est toi qui l’a traduit en fait.
Évidemment. Sûrement. C’est un message à moi-même. Une directive. Je crois que je dois la suivre.
- Je me suis perdue en chemin. Je démissionne de la Capitainerie. Place aux jeunes. Et ne me parle pas de l’Ambassade.
Je dois trouver ma voie toute seule, loin de l’écriture. Je cours dans la salle de bain me regarder en face. La petite brune en face de moi, elle doit savoir, je vais la sonder. Pauline arrive derrière moi en rigolant.
- Tu as des pouvoirs, tu crois ? Si c’est le cas, tu devrais créer une Chapelle.
- C’est interdit ici.
- Ici oui. Mais au Port, ça serait bien utile aux marinettes en détresse. Ce serait même comme un cadeau d’excuse, à Adé. Lance le truc, la Bible écriera le reste.
Elle a raison. Comme toujours. Pour la remercier je vais lui donner un coup d’extra loud au prochain câlin.
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