184 - toutes les façons
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Je peux en parler à Pénélope. Elle est habilitée. Elle m’explique :
- Ça arrive souvent. Du coup, là, elles t’ont laissé faire une erreur. Tu n’a pas couper le chronomètre. Il tourne toujours. C’est une référence temporelle. Ça a créé un nouveau calendrier. Ce qui n’est pas vraiment autorisé. Mais bon, tu es une réserviste et elles ne te l’ont pas notifié, alors… C’est classifié. Attention, cette fois-ci, même pour l’Octogone.
- C’était bien un objet fantôme non identifié alors ?
- C’était bien plus que ça, il y en avait trois et pas en même temps.
- Comme par hasard ça tombe sur moi. Ça va apparaître dans la Bible.
Pénélope me fait un massage pour me détendre. Elle rie presque de mon stress. J’inspire, je ferme les yeux et je me laisse couler entre ses mains.
- En plus, au Port, je commence à faire peur. En banlieue aussi. Estelle est triste que je ne passe plus la voir, j’ai même remise Brigitte en place dans ses délires alors que moi je fais bien pire. Il n’y a que avec Pauline que je me sens bien, elle me protège des autres et de moi-même.
- Et avec moi, c’est quoi l’histoire alors ?
- Avec toi, je me sens moi, donc pas forcément très bien. Mais pour la première fois depuis toujours, quand je suis dans tes bras je sais qui je suis vraiment. Et bizarrement, je te vois aussi telle que tu es Pénélope. Et tu es un spectacle merveilleux. Dis-moi ce que tu vois, toi, en moi.
- Une jeune fille pleine de malice, audacieuse, sincère, complètement dingue dans chacune de tes actions, mais forte aussi, face à toutes les adversités. J’ai bien de la chance de t’avoir croisée à nouveau.
- Je sais pas si c’est de la chance. J’ai accepté ce job à la Capitainerie parce que Pauline a insisté. Sans ça, on ne se serait jamais recroisées. Tu crois qu’elle est derrière tout ça ?
- Le fait qu’elle soit Ambassadrice n’est peut-être pas un hasard. Peut-être qu’elle savait depuis le début que j’avais besoin de toi.
- Ou moi de toi. J’ai l’air de faire plein de conneries depuis que je te connais, intimement, mais je pense que je reprends le contrôle. C’est ça cette impression d’ultra pleine conscience que j’ai et que tu as aussi depuis que je te fais des chatouilles, avoue.
Et je lui en fait pour la faire rire, lui faire avouer son amour pour moi. Elle en a le droit maintenant. Et j’en ai le devoir, quelque part, de la rendre heureuse. C’est dans l’Ordre de mes choses, pas si noires que ça, juste nuancées. Avec sa pâleur, sa blondeur et ses yeux clairs, je suis tout ce dont elle a besoin pour se sentir vivre, exister, aimée. De toutes les façons.
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