J’ai la santé fragile. Pénélope est rentrée chez elle. Pauline veille sur moi. Je suis interdite de Messe. Je demande à voir Greta :

• Pour te remercier et aussi pour savoir si je peux avoir une entrevue avec Énola pour lui manifester ma colère et ma crainte sur ce qu’elle a fait, ramener à la vie ce dangereux personnage dont l’âme noire rayonne sur celles qui l’approchent, je l’ai expérimenté avec Émilie.
• Elle a fait ça pour secouer cette civilisation, c’est ce qui a permis la suite, la stabilisation de l’ère 4 avec la royauté. Énola contrôle les conséquences de ses actes dans de multiples dimensions. Si Vivien meurt à nouveau, c’est qu’il est dangereux. L’avoir vivant dans notre dimension, c’est une dissuasion pour maintenir un certain équilibre. La plus grande menace actuelle de l’ère 4, Megan, c’est toi. Danielle et Brigitte ont réussi à se débarrasser de cette responsabilité sur toi. Tes problèmes de santé, ce sont des avertissement de l’au-delà, de Énola.

Je suis dégoûtée. Au point de ne plus vouloir parler à personne. Voilà, je suis coincée, foutue, obligée de rentrer dans le rang de leur délire de Bible. Sauf si j’attaque la source. Le Vatican, c’est pas gagné avec ses services secrets et ses warrior nuns. Mais l’intermédiaire, Adé, je sais que je peux l’atteindre, je l’ai déjà faite et défaite. C’est moi la menace ? OK, elles vont comprendre leur douleur. Mais je n’arrive pas à me lever. Bon, je peux encore changer les choses, ne plus rien faire, aucune action, arrêter l’annexe. Des larmes coulent sur mes joues. Je pleure sur moi-même. Je sens Pauline à mon chevet. Je me concentre et je rassemble mes forces pour lui demander :

• Save me, please. Ramène moi au Port. Je quitte les Suburbs.
• Pour aller où ? Je vois. La Villa Maritime, avec Pénélope. Tu es sûre ?
• Non, l’Ambassade, avec toi.

Je perds conscience et je me réveille dans les appartement de l’Ambassadrice. Et puis je me rappelle de ma condamnation, par Greta. Je me sens assez forte pour aller au Village m’excuser auprès de Émilie. On fait la paix. Ensuite je vais voir Greta pour lui annoncer :

• Je te pardonne. Je n’ai plus peur. De rien.

Silence. Pas de discours cette fois-ci. Alors je rentre, au Port, regarder les bateaux. Un aboiement me sort de mes pensées, je me retourne, Médo et sa maîtresse qui me fait coucou. Fiat lux. Elle est jolie en brune. Le changement, c’est maintenant. Il n’y a pas de différences anatomiques entre les terriennes de la première et de la deuxième vague. Je me demande si elle est devenue brune partout. Allons vérifier.