192 - lâcher sa main

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Juste un petit bisou derrière les grands rideaux bordeaux de la galerie des miroirs. Mais la passion le transforme en grand baiser langoureux.

  • Sauvons-nous. On va visiter ma, notre péniche.
  • J’aimerais bien. Mais ce serait un incident diplomatique. Je ne veux pas la guerre avec Adé. J’en ai plus plus la force. Je perdrais. Je perds déjà. Je te perds toi.
  • Moi aussi je l’ai perdue, elle est restée dans son palais.
  • Elle reste ton Adé. Je la respecte parce que j’adore sa femme.

Je la serre fort contre moi et je l’entraîne dans les toilettes pour lui nettoyer le visage et refaire son maquillage. Juste à temps lorsque la porte s’ouvre brusquement sur Adé, tendue mais rassurée de nous voir nous pomponner plutôt qu’autre chose. Hilde nous laisse nous affronter.

  • 192. Juste pour info. L’histoire va être longue. Laisse Hilde tranquille.
  • J’ai besoin de son père pour un problème au boulot, dans la Marine. Un truc classifié. Secret. Elle a même pas le droit de t’en parler. Tu as bien de la chance de l’avoir. C’est ce que je préfère en toi. Elle. Tant qu’elle sera entre nous, on est obligées d’être amies, toi et moi. Je suis désolée pour la péniche. Accepte mon pardon. Va vivre avec elle à nouveau. Je vous offre un écrin d’amour et de paix pour y être heureuses, ensemble. Fais-la jouir même si elle pense à moi.
  • Moi aussi j’en ai marre, Megan, de cette annexe et des autres, depuis bien plus longtemps que toi. Mais c’est tout ce qui nous reste comme alternative occulte à la royauté. Tout le reste à échoué parce qu’il était prétexte à conflit. Nous sommes les garantes de l’esprit de l’ère 4.
  • D’accord, mais avant, je dois vérifier quelque chose.

Je la prends par les épaules et je la tire à moi pour l’embrasser. Un objet métallique résonne au sol. Sa salive n’est pas acide, elle est sucrée. La mienne doit lui piquer. C’est moi la méchante. Je repousse ses épaules en arrière pour la regarder. Elle n’a pas peur. Je ne vois que tristesse et regret sur son visage. Je regarde au sol. Un couteau. La lame est rouge de sang. Le mien ? Je la lâche pour m’ausculter, de la poitrine à mes jambes. Je remonte. Je trouve un plaie au niveau de mon ventre.

  • Monoa appelle Estelle. Ambassade. Toilettes 4. Je suis blessée. EVASAN.

Je tangue. Adé me retient et me pose au sol. Je prends sa main et je ferme les yeux. Quand je les ouvre à nouveau, on est dans la navette médicale sur le toit du CMS. Je regarde ma main. Adé est toujours là. On nous descend au bloc où elle aide à me réparer. Je dois lâcher sa main.

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