193 - chercher le pardon

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Adé me montre sa main bandée et on rit. Aïe, mon ventre, ça fait mal. Pauline et Hilde débarqunt dans notre chambre. Elles ont l’air si inquiètes !

  • C’est rien, on s’est battues. Elle a gagné.
  • Dans mon Ambassade ? Du sang a coulé. C’est inadmissible.
  • Ce n’est que le mien. Tout va bien. Il faut savoir perdre, pour la paix.
  • Ça suffit vos histoires d’annexe. Je vais voir le Pape.
  • C’est pas une bonne idée. C’est le seul contre-pouvoir à la Reine, il ne faut pas l’affaiblir, on a besoin de lui.
  • Adé a raison. Tout reste entre nous. Il ne s’est rien passé du tout.
  • D’accord, mais c’est la dernière fois. Restez sages, pour toujours.

Pauline repart. Hilde reste et s’approche et on se réconforte par un gros câlin commun.

  • On est où, là ?
  • Dans un quartier secret, en banlieue sud.
  • Tout s’explique. Il y a Greta et Brigitte en salle d’attente.
  • Je dois les voir pour les rassurer. Je ne vais pas vous les imposer. On va vous faire rentrer discrètement. Je vous rejoins, à l’Ambassade.

J’arrive en fin de soirée pour terminer mon rôle auprès de Pauline, avec une douleur en plus mais une guerre en moins. Je me sens en paix même si mon corps n’arrive pas à suivre mon esprit. En revanche, dans mon cœur, ça bouillonne. Mais cette nuit je ne suis pas opérationnelle pour le vider sur Pauline. Et je me lève à l’aube pour aller pleurer discrètement dans la salle de bain pour faire sortir cette tristesse qui est en moi, d’être prise au piège pour toujours dans cette fiction Biblique, moi qui en ai écris tellement, moi qui ai participé à la synthèse des rapports sur plusieurs tomes, quelle ironie du sort ! Je sors sur le balcon et la fumée de mes tiges me calme en attendant le lever du soleil. C’est encore un belle journée pour… trouver l’envie de la vivre en dehors de l’assouvissement de mes instincts primaires, jusqu’à l’overdose. Pénélope me reçoit pour le thé et je lui raconte pourquoi je ne peux pas aller promener Médo aujourd’hui. Elle me prend dans ses bras et toute sa douceur se répand sur moi et en moi. À son rythme à elle, on arrive à se faire plaisir. Quand je suis dans ses bras j’ai l’impression qu’on est seules au monde et que plus rien d’autre ne compte. Et à chaque fois que j’en ressors, j’ai une réponse de plus en moi. Je dois retourner à l’Ouest résoudre une de mes erreurs inéluctable, un péché de plus à m’absoudre tant que mon corps me tient encore debout. Je vais chercher le pardon.

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