200 - dans une légende

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Je me réveille, elle n’est plus là. J’entends la douche. Je vais vérifier.

  • Gloria ? Ça va ? Je peux te rejoindre ?
  • Oui, viens. Tu peux m’aider ?

Ma nuisette tombe à mes pieds et j’entre dans son nuage chaud. Je lui fais son shampoing et ensuite je la masse avec de l’huile avant de passer à la mousse. Elle essaie de faire pareil sur moi. Je l’aide. Elle en profite pour me faire quelques gros câlins aussi. Pendant qu’on se sèche, elle me demande :

  • On est chez qui en fait, ici ?
  • Chez une amie. Pénélope Raymond. Amirale du Port de l’Est. C’est la cadette, entre Émilie et Valentine.
  • J’ai fait un stage de graphisme à l’école des arts. Valentine est prof là-bas. Mais dans la section sculpture. C’est pas mon truc. Trop concret. Too much concrete. Merci d’être là, pour moi, Megan.
  • Tu peux m’appeler Meg.
  • Tu peux m’appeler Glo.

Elle s’installe dans une petite chambre en haut avec vue sur l’horizon et terrasse privée, pour écrire, nue et à la main puis sur un clavier relié à un livre numérique. Chacune ses manies. Pendant ce temps je rends compte à Pauline en audio :

  • Je crois que j’ai trouvée la nouvelle Megan H. C’est une H aussi d’ailleurs. Elle préfère écrire plutôt que de courir après Auguste. Je ne sais pas qui inspire l’autre. Je vais la laisser travailler, je te rejoins à la réception.
  • Big sera là. Il a résolu ton problème. Mais j’ai rien compris.
  • Tant mieux. C’est la meilleure des protections du secret. Mais je ne veux pas comprendre non plus, je ne suis plus habilitée de toutes façons. Finalement, j’ai pas envie de le voir. Mais je viens quand même, tu me manques. Je t’aime. Bisou.

Je vais voir Gloria pour lui expliquer que je vais m’absenter.

  • No ! I want my Meg Mum ! Je plaisante. Je vais essayer de ne pas faire de bêtises. En fait je vais en profiter pour dormir. Un gros dodo. See you.

Elle est bizarre. Elle mijote quelque-chose. Anyway, I trust her. Elle a l’air en forme. Peut-être va-t-elle débarquer à la réception ? Ou alors elle ne sera plus là quand je rentrerai. Rentrer. Ça veut dire que j’ai un chez moi ? Que je me sens bien quelque part ? Comme en banlieue au manoir Glet. Que deviens cette monstrueuse machine à écrire au premier étage de ce palais de la colline de l’amour. Ça me paraît si loin, comme dans une légende.

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