223 - sur son dos

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C’est dingue, elle l’a su avant nous, qu’on s’aimait bien avec Paulette. À nous regarder en coulisse. À me voir m’occuper d’elle.

  • Et je l’ai vue en train de te regarder. C’est pas encore de l’amour. Jenna, dis-moi seulement une parole et je serai guérie.
  • Je t’aime, tu es ma Glo, tu es ma gloire.
  • Pourquoi ça a duré aussi longtemps, l’opération ?
  • Ils voulaient sauver ton inspiration ou un truc du genre. En tous cas j’ai bien aimé notre livre. Derrière mon style il y a ton talent.
  • J’adore être dans ton esprit, ton cœur, ton âme et ton corps aussi.

Paulette nous aide pour sa rééducation, d’abord à l’Hôpital, ensuite à la maison 25 de Pénélope, chez sa mamie en fait où elle tombe le masque :

  • Je suis Paulette Raymond, fille de Ulysse, petite-fille de Pénélope.

Gloria me serre la main de désespoir :

  • Elle est d’une meilleure lignée que la mienne. Tu en as de la chance.

Gloria me pousse à l’épanouir pendant qu’elle se repose et essaie de surmonter le choc de l’opération. Alors Paulette reste dormir avec moi dans ma couche, on fait du peau et peau et on s’embrasse, de plus en plus profond, de plus en plus partout. On finit par rejoindre Gloria, pour la stimuler. Elle ne demande que ça. On lui transmet vainement nos fluide sans être très productives mais nos caresses bien placées lui suffisent.

  • Tu es notre gloire. Qu’est ce qu’on va devenir ?
  • Des seniorettes. Pas la peine de regarder plus loin. Profitons de l’instant présent. Carpe diem en pleine conscience du présent bla bla bla… on s’en fiche de notre talent ou de notre absence de talent. Nous sommes ce que nous sommes et toutes les créatures doivent jouir.

Elle nous faire rire. Elle est drôle, charmante, insouciante, elle revient à la vie de notre existence tranquille, languissante, exaltante, libérée, pleine de promesses inconnues, autant de surprises qui nous construisent comme dans cette couche à partager toutes ensemble la communion de l’amour sous toutes ses formes. Aux premiers rayons bleus j’ouvre les yeux sur l’azur du regard de Paulette, éveillée et changée, transformée. On se lève, on se couvre de décence et on passe sous la douche se nettoyer en profondeur, juste elle et moi, avant de passer en cuisine pour préparer le petit déjeuner dont une partie sur un plateau, pour Gloria. Notre tendresse commune nous fait piailler à attirer le coq ébouriffé étonné de nous voir minauder ensemble. Gêné, il rebrousse chemin et on aperçoit des griffures sur son dos.

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