233 - tout le temps
- Okay on a toutes des démarches différentes et particulières mais de là à adhérer à un club, c’est pas mon style. Restons confidentielles et inconnues les unes pour les autres.
- Il n’empêche, on peut partager nos expériences, se soutenir dans nos problèmes. Ou juste parler.
- C’est pas compatible avec mon changement d’identité, désolée. J’ai faite ma transition bien avant, pour d’autres raisons. Tu arrives trop tard.
La coach nous surveille de loin. Elle vient et me demande de l’aide pour préparer le planning d’entraînement de demain, ce qui n’est pas du tout dans mes attributions. Adieu la journaliste. Je me sauve avec Kim. Je la suis dans son bureau et elle vérifie vraiment le tableau des épreuves.
- Merci. Je la sens pas, cette journaliste.
- J’ai vu, j’ai senti ton malaise.
Je ferme la porte derrière moi. Elle se retourne pour me regarder s’approcher doucement. Je prends son chevalet porte nom et je lis :
- Coach Kimberley CROW. Tu avais de beaux cheveux noirs, à l’époque. C’est pour ça que je t’appelais Corneille.
Je le remets en place et je m’approche tout près d’elle. Elle est grande. Je lève la tête vers son visage. Elle ne m’embrasse pas alors je ferme les yeux et je pose mes lèvres sur les siennes. Elle lâche son feutre qui tombe par terre. Je la plaque contre le tableau et je m’appuie sur elle, mes mains sur ses hanches pour l’embrasser vraiment. Elle se laisse faire. Elle est troublée, perdue. Je dois la laisser reprendre ses esprits alors j’arrête, je recule pour la regarder. Je la laisse, je repars. C’était pas si bien que ça en fait. J’espérais mieux. Le soir sur les réseaux je cherche l’article de la journaliste et je le trouve. Il n’y a rien sur moi. Le lendemain, à l’entraînement, Kim fait comme si il ne s’était rien passé. C’est triste. Je ne peux sans doute pas lui donner ce dont elle a besoin. Après les cours je vais la revoir et je ferme à nouveau la porte avant de m’asseoir sur son bureau de façon provocante.
- Jenna, tu es assez prise, je n’ai pas ma place dans ta vie intime. Et j’ai une copine avec qui tout est plus simple, comme un match. On gagne, on perd. Good timing, bad timing.
Je me relève et je replace les éléments de son bureau.
- C’est pas aussi simple, coach. J’aurais une bonne évaluation ?
- La meilleure. Tu es douée Jenna, en stratégie mentale. Et j’aurai besoin de toi pour la suite. Tout le temps.
Annotations