253 - pour le pape
Tout ce qui se passe à la Maison Bleue reste à la Maison Bleue. Je ne sais même pas si on a le droit de se le remémorer. Mais maintenant je sais et je comprends pourquoi et comment Kim est sous le charme de sa Maïa. J’en ai encore des courbatures. C’était un viol ou bien ? Non, on a rien bu avant. Je crois qu’elle était elle-même surprise de son comportement, brutal mais sans douleur pour moi, sur le moment. Mon corps se rappelle de ses assauts. C’est pas désagréable. Je la sens encore sur moi. Mais qu’est-ce qui lui a pris ? À la fin elle était confuse d’avoir déchiré ma robe, j’ai dû la rassurer, la consoler et lui montrer qu’on pouvoir aussi se faire plaisir en douceur. Je la croise à la Rotonde, elle a des dossiers plein les bras comme pour se protéger.
- Je suis désolée Jenna, c’est contraire à tous mes principes.
- C’est ce qui provoque autant d’intensité à nos entretiens.
- Nos ? Il n’y en n’a eu qu’un, n’est-ce pas ?
- Pour l’instant. J’ai hâte qu’on se recroise en zone franche.
- Oui, tout ce qui se passe là-bas ne compte pas ici. Justement, je dois aller faire une visite de contrôle et j’ai besoin d’une représentante lycéenne.
- J’ai perdu les élections.
- Une lycéenne non élue, indépendante. Je change le règlement de suite.
Et nous voilà en mission, d’exploration de nos corps nus l’un contre l’autre dans ce même grenier du péché original. Elle me laisse faire en première cette fois-ci. Je ne fais rien de mal. Juste des choses simples. Presque innocentes. Au point de ne plus avoir l’impression de faire quoi que ce soit d’immoral. Un maximum de tendresse et d’affection. On finit même par s’endormir l’une dans l’autre. On redescend de là complètement détendues avec même le sentiment du devoir accompli.
- Madame, je crois que tout est dans l’ordre pour la prochaine fête ici.
- Je compte sur toi pour m’aider à superviser, comme d’habitude.
Je crois même qu’on compte l’une pour l’autre maintenant. Un peu, beaucoup, passionnément, à la folie mais pour les autres, pas du tout. Mais c’est une Gloria aux bras croisés sur laquelle je me heurte en rentrant à la maison.
- Ta coach et maintenant sa secrétaire. Tu vas les faire virer. C’est mal.
- Tu as raison. J’arrête. Le lycée. Tant pis. Je suis une trop grosse tentation. Elles succombent toutes à mon charme. Même la Reine. Même le Pape.
Et on part en fou rire. Rien qu’à imaginer la Cène. Pour le Pape.
Annotations