267 - en perdre conscience
J’ouvre le dernier roman de Megan H, écrit par Gloria. Elle reprend tous mes défauts y compris mes erreurs de français et mon obsession à tout conjuguer au féminin, même les invariables indéfinies. C’est drôle. J’adore mon style. Non linéaire. Sans mécanique d’une histoire à raconter. Sans rien cacher au lecteur. Basé sur des impressions, des sensations plus que des faits. On retrouve même ici et là quelques punchlines philosophiques. Elle est douée dans mon univers de fiction. Je ferme le livre en claquant les pages et je le pose sur la table basse. Moi, ici et maintenant, faisons le point. Mon stage avec Shannon m’apprend une chose primordiale : je dois limiter mon univers, aussi courbe soit-il, il doit être fini et se limiter à un nombre de personnes restreintes. Elles sont 9 ou 10. J’ai pas envie de recompter. Mais je me rappelle de la dixième quand je reçois une lettre dorée par drone, il y a le sceau royal, le beau « C » de Clémence. Je vais donc au Palace de Sylvania mais sans l’équipe de sport et sa coach cette fois-ci. J’ai une invitation dans la suite royale privée. Je ne sais pas pourquoi, je me suis faite belle pour elle, même si je ne lui arrive pas à sa fine cheville de danseuse étoilée. La porte s’ouvre sur une jeune fille enjouée libérée de tout son faste attirail, elle me tire à l’intérieur pour refermer la porte.
- Salut ! Jenna, notre dernière entrevue a été froide, et chaude aussi. J’y repense souvent. Mes souvenirs sont un peu flous.
- Les miens aussi. On devrait essayer de se rafraîchir, la mémoire.
Elle me saute dessus pour un grand baiser langoureux qui glisse sur ma poitrine et descend sur mon ventre. Nos habits tombent sur la moquette et nos deux petits corps nus se mélangent et plongent sous la soie de la couche royale. On se chauffe assez pour être prêtes à se connecter. Justement, sa main plonge sous l’oreiller pour descendre vers nos ventres. Si je ne l’ai pas déjà attrapé, me voilà exposé au virus royal. Tout se calme quand elle entre en moi et que je sens la profondeur de son désir. Elle en bave sur mon épaule. Ma Reine. Douce, chaude et belle. En manque d’affection. À rassasier.
- Pourquoi moi ? Je ne suis personne ou pas grand-chose.
- Ni moi non plus, je joue juste un rôle, comme dans une fiction.
- We need you. Tu es l’équilibre de notre civilisation.
- Toi tu as mise le Vatican à genoux, à moi maintenant de m’incliner.
- Reste debout et fière, que la force soit avec toi. Je suis de ton côté.
- Tu es dans mon ventre. Je suis dans le tien.
On vibre ensemble jusqu’à en perdre conscience.
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