274 - partir vaincue
On se retrouve assis sur la plage face à l’océan qui nous souffle son air frais et ses vagues qui viennent mourir devant nous. Je le regarde et je souris tellement je le trouve beau comme une fille. Je lui donne un coup d’épaule.
- Alors comme ça, je te plais pas. Sinon je t’aurais déjà embrassé avec ton hypnose magique de sorcier de l’Est.
- Ça marche pas comme ça, et j’ai tout ce qu’il me faut à la maison.
- Mais tu sais pas si c’est vrai ou si c’est ton libre arbitre. Ça l’est ?
- Je crois pas, non, mais je ne peux pas faire la différence. Et toi ?
- Tu me plaît beaucoup, je te trouve charmant mais je ne veux pas d’ennuis avec ta famille et en ce moment j’ai un comportement beaucoup plus sain côté affectif. Tu arrives trop tard Willem Leclere.
Il se crispe et m’attrape la main en voyant arriver Médo. Je nous lève et on s’approche pour le caresser. Pénélope et Auguste s’approchent.
- Salut les enfants. Vous devriez pas être au lycée ?
- Non, on est en stage, je vous présente Will, il vient de l’Est.
On est invités au goûter à la maison 25. Paulette et Misha sont là. Un si beau garçon, il fait tout de suite attraction.
- Alors tu appartiens à qui, là d’où tu viens ?
- Bas les pattes Misha, il est de la famille à Pauline.
Il est craquant, le pauvre, il ne sait pas où se mettre. Mais on arrive à le détendre un petit peu avant de prendre congé de leur hospitalité et de retourner au travail pour se dire au revoir au bar de l’escadron.
- Ça a l’air chouette la vie ici.
- Ça dépend avec qui on la vit. Ta vie a l’air chouette aussi à Sylvania.
Pour éviter le contact, je vais regarder les photos affichées au mur. Je le sens derrière moi, je le regarde dans le reflet de la vitrine devant moi.
- Sans rien faire, tu balayes mes certitudes, Jenna.
- C’est pareil pour moi Willem.
Il met ses mains sur mon ventre, je prends ses poignets pour l’inviter à serrer et j’appuie ma tête sur son épaule. Il retire une main pour écarter ma chevelure et me donner un baiser sur la nuque. J’en ai des frissons. Et il part. Dans les faits, il ne s’est rien passé. Mais je sens qu’on est déjà ensemble. Alors je ne suis pas étonnée de voir que Bri n’est pas seule quand je vais la voir à la Gare. Maëlle est là. Impuissante. Je suis trop bien entourée pour la craindre. Et j’ai une certaine aura également, ou tout autre chose que voit les sorcières de son genre. Muette, elle baisse les yeux avant de partir, vaincue.
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