Avec Willem c’est doux et agréable, tout sauf bestial. J’ai son corps lisse et fin en moi, je le sens à travers mon ventre où il s’installe tendrement jusqu’au fond où mon réflexe de succion s’adapte à la fragilité vivante qu’il représente par rapport à un brisim. Tout au long de la nuit, une fois, deux fois, trois fois il râle et il s’endort me laissant distiller ses vagues de plaisirs. Je finis par le libérer et je me lève pour aller en salle d’eau me vider et reprendre mes esprits avec un grand verre d’eau. Sur le trajet du retour Gloria est là, devant moi, avec des traces blanches autour de la bouche. Elle a bu de son lait. J’y goûte sur ses lèvres, sa main glisse sur mon ventre, en profondeur, elle la remonte à sa bouche pour aussi partager mon fluide extra conjugal. On s’étreint et elle me souffle à l’oreille une proposition indécente qui me surprend et me bouleverse : « On échange ? ». Me voilà donc partie sur le trajet de l’autre partie de notre nuit avec une autre partie à se glisser par ruse dans l’autre couche qui me reçoit avec un petit brisim adapté à mon gabarit et son anatomie de terrienne de la deuxième vague. Me voilà aussi nourrie de son lait maternel. Le jour se lève avec moi et mon désir de retourner dans l’autre chambre. Au même endroit on se recroise dans le couloir, Gloria a eu la même envie. On se fait un bisou au passage et on va réveiller notre nouvelle conquête de la plus belle des façons et sans un mot parce que nos bouches sont prises à un autre langage. Au petit-déjeuner les couples officiels se reforment, on regarde en état second Émeline boire sur la poitrine de sa mère le lait qu’on lui a laissé. Ensuite, on s’habille chaudement pour une visite rapide de la ville et sa Cathédrale Sainte-Claire jusqu’au brunch au Palace où on leur rend l’invitation à venir chez nous, à Laguna City. On se quitte en ayant hâte de se revoir. Sur le chemin du retour dans la navette, Gloria est très câline, reconnaissante :

• Merci Jenna. Ton Willem est mon premier garçon.
• Moi aussi depuis mon nouveau corps. Ils ne sont pas tous comme ça. Lui est exceptionnel. Avec Aline, j’ai trouvé ça un peu troublant. C’est la mère de Pauline, entre autres. Je suis, on est maintenant impliquées dans leurs liaisons généalogiques linéaires.

Maintenant que le fantasme de Willem est consommé, j’espère occuper mon esprit à autre chose, revenir à la routine du lycée, laisser retomber la passion et réduire la voile des partenaires intimes quotidiens en gardant du no limit pour les occasionnelles régulières en fonction des lieux. Je suis riche d’affection, comblée. Libre. Légère. En amour et en paix. Avec plein de plaisirs en perspective et en prospective.