284 - le sentir s'évanouir

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Mes traits sont moins fins. Je grandis. Je grossis. Ça me va bien. En tant que représentante désignée volontaire de la filière technique, je m’ennuie à toutes les écouter tergiverser au conseil d’administration du lycée Russell. À un moment, on me demande mon avis :

  • Ça va durer encore longtemps ? Vous cherchez toutes des justificatifs moraux à vos décisions pour sortir de cette pièce la conscience tranquille. Mais j’ai compris, fini la sciences et la technique au lycée, ce sera pour le campus et ses grandes écoles. On peut commencer de fermer les labos et transférer le matériel. Moi et ma promo, on s’en fiche, on est arrivées à temps. Les sophomores vont s’ennuyer au prochain niveau. Je signe la convention à la condition de l’ouverture des stages pour elles, dans les grandes écoles. Ce sera complémentaire et logique pour les actuels stages terrains proposés aux seniores actuellement.

Adoptées. Les juniores deviennent les Humanités avec stage école. Les seniores les Philosophies avec stage institutionnel. Quand je rentre Gloria est encore à son bureau.

  • Tu n’as pas assez du lycée pour écrire ?
  • On écrit peu au lycée mais on lit beaucoup pour préparer les sujets. Et en reportage on prend des notes en audio, c’est plus pratique. Comment tu fais, toi, pour ne plus écrire du tout, jamais ?
  • C’était une thérapie. Je suis guérie. Et je suis même quelqu’une d’autre maintenant. J’ai enterré ma science sous les cendres de ma littérature et je pose les pierres d’un sol où je vais me construire un abri.
  • Avec ou sans moi ? Je te gène pas ?
  • Avec toi, tu écris la réalité des faits, ça n’a rien à voir avec la folie toxique de la fiction que j’ai utilisée comme un médicament. Ce que tu écris, c’est un anti-poison pour moi et pour nous toutes.
  • Je peux te citer ? « Face à la fiction toxique, la réalité des faits est un anti-poison » Sr JM.J-H, promotion Clémence.

Ça va trop loin. J’interromps cette conversation intellectuelle par un assaut affectif pour lui vider l’esprit et lui remplir le cœur en la stimulant avec mes nouvelles formes. Elle a le goût de Aline dans la bouche et de Émeline dans ses mamelles. Elles se boivent, souvent, toutes les trois pendant que leur homme remplit mon ventre. Il aimerait bien me retourner mais je lui ai posé une condition : « Toi d’abord. » Alors on s’ennuie un peu, je m’amuse bien plus avec Onelia. Mais Willem ne se lasse pas de se prélasser en moi où j’adore le sentir s’évanouir.

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