285 - pendant la guerre
On se court après en se chamaillant. Willem m’entraîne au sommet de la Cathédrale Sainte-Claire, dans la tout sud. Il y a une terrasse d’où la vue est magnifique. L’air a une odeur différente ici. C’est divin.
- Je savais que ça allait te plaire. Même s’il est noir ou gris foncé, tu portes le voile de ta spiritualité, Jenna M.
- Je ne suis qu’une demoiselle de chapelle, ici, ce n’est pas de mon niveau. Tiens-moi la main, j’ai le vertige. Tout est trop beau ici, même toi.
En silence face à l'horizon, on se tient comme si on s'appartenait.
- T’es trop belle Jenna.
- Je suis toujours plus belle quand je suis avec toi. D’ailleurs, qu’est ce que tu me trouves ? Tu as tellement mieux à la maison, je ne peux pas rivaliser avec la plantureuse Aline et son anatomie de terrienne, tu as même une petite fille parfaite. J’ai vraiment rien à t’offrir.
- T’as raison, en plus j’arrive même pas à te satisfaire au lit. On est vraiment un couple pitoyable. Qu’est ce qu’on fout ensemble ?
- Encore un mystère de notre multivers. Insoluble. Heureusement qu’on a notre vraie vie à côté. Mais j’avoue que j’aime bien m’ennuyer avec toi.
- Moi aussi. Ça me rend plus heureux, avec Aline.
- Et moi avec Gloria. Embrasse-moi, petit garçon.
Tout se met à vibrer. Alors elle bouge vraiment en fait ? Ou alors quelqu’une en prière utilise un brisim vraiment très puissant. Y’a pas à dire. Ils ont vraiment réussi à construire un truc magique ici. Alors quand j’arrive sur le stade du campus, j’ai comme un coup de blues. Je n’ai pas la tête ni le corps à l’entraînement aujourd’hui. Une grande brune me rejoint en marchant rapidement mais comme au ralenti, impression étrange.
- Et si on faisait autre chose de nos vies ?
- Adjugée. Emmène-moi loin d’ici. Où est passée ton agressivité, Onze ? Tu marches même comme une fille maintenant.
- C’est bon de changer. Je me sens plus, je me sens mieux, améliorée. Toi aussi tu t’embellis, Jenna. Nos corps doivent faire une pause.
On arrive à un manoir que je vois depuis notre terrasse. La vue est plus modeste mais très stylée avec l’horizon derrière les arbres protecteurs qui servent aussi de rempart aux alizés de l’océan au loin. L’intérieur est très baroque. Grand et impressionnant avec des dorures et des boiseries.
- Tu habites vraiment là ?
- Ma famille a fait fortune pendant la guerre.
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