286 - au plus haut des cieux
Il y a tout ici pour faire mieux que nos massages clandestins au fond du gymnase. On entre nues dans une grande baignoire d’eau chaude qui en fait est sans doute une piscine couverte avec des marches à descendre assez bas pour y tremper nos cheveux. Tout est terriblement relaxant avec mon ventre sur le sien. Bientôt je n’ai plus pied mais elle si. On danse lentement dans la brume. Je la lèche de son épaule à sa bouche et je lève les bras pour plonger et continuer de l’explorer en apnée. Je passe sous elle pour quelques caresses en profondeur et je m’accroche à ses fesses pour remonter respirer et faire la planche en attendant que ses mains viennent me stimuler. Je me réveille dans ses bras, elle me sort de l’eau pour me poser sur un transat.
- C’est donc ici que tu amènes l’équipe faire la fête ?
- Seulement en cas de victoire, c’est donc assez rare.
- Où sont tes parents ?
- Avec ceux de Gloria, à Springfield. C’est le nom de la ville des bannis. Tu n’es pas censée en connaître le nom, c’est pas sur la carte officielle. Même ta femme ne te l’a pas dit tellement c’est secret. Mais ici il n’y a pas de micros, la maison est sécurisée et ton mono est au coffre alors on peut parler, en toute intimité. Je me prépare à une grande école institutionnelle, j’ai réussi à me faire admettre. Mais pour la suite je vais avoir besoin de toi, pour le Grand Chelem. Tu peux m’avoir une recommandation ?
- Tout ce que tu veux, Onelia. Tout ce qui est à moi est à toi.
- Ma mission, c’est la réintégration des bannis, je vais faire beaucoup de politique et tu es la personne la plus riche en réseaux que je connaisse.
- Tu peux compter sur moi, toujours, pour tout. Je t’aime, Onze.
- J’ai peut-être un peu trop forcé sur les psychotropes, c’est ça la fumée à la surface de l’eau. Tu n’es obligée en rien, j’accepterai ce que tu veux bien me donner. Je ne veux pas abuser de toi, je regrette déjà. Pardon.
- Trop tard, je suis envoûtée, je t’appartiens. Même sans substances je ferai tout pour toi. Tu va le faire aussi pour Gloria. Embrasse-moi.
Un baiser sous hypnose, comme pour sceller notre union. J’aime son audace et son honnêteté sincère, j’aime sa confession, je la pardonne. Je ne peux pas rentrer toute seule, trop groggy. Onze me raccompagne, jusqu’au pas de notre porte, au numéro 12. Il y a là comme une suite logique. Je les laisse discuter pour aller me désaltérer en cuisine. Dans le frigo, il y a un petit flacon blanc. Gloria tire son lait ? Pour Émeline qui réclame sa dose quotidienne de lait Gloria, alléluia au plus haut des cieux.
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