287 - plus vigoureux
Je passe quelques consignes aux nouvelles dans la régie du théâtre. Je passe la main, mon module est terminé. Heureusement, car c’est Auguste à la mise en scène pour la prochaine pièce des juniores. Il m’observe de loin, je descends lui dire bonjour. Je sens son regard me scruter de bas en haut.
- Oui, je change un peu, je suis en train de grandir avec une copine de sport. Prends bien soin des nouvelles et ne les impressionne pas trop, si possible. Tout se passe bien avec Penny ?
- Vous lui manquez toutes, mais elle ne veut pas s’imposer.
J’amène Willem sur la plage, Médo nous rejoint vite. Pénélope sort sur la terrasse et nous fait signe de venir.
- Je te présente Willem, le fils de Ségolène, plus connu comme le frère de Maëlle.
- Le petit gars de Aline qui lui a donné Émeline.
- Arrière petit gars.
- Vous êtes, ensemble ?
- Gloria voit beaucoup Aline et Émeline alors je m’occupe du reste.
Le tout sur le ton de la plaisanterie, ça passe mieux.
- Et c’est tout ?
- Non, j’ai aussi une petite protégée dans l’équipe de sport. Grande protégée plutôt, par toutes d’ailleurs, c’est une Zellweger. Et toi ?
- Je m’occupe, de Auguste. La Marine me laisse tranquille. J’ai purgé ma peine. Et les filles habitent toujours là, Paulette et Misha.
À la façon dont elle a prononcé son prénom, je comprends tout de suite et elle le voit. Connaissant Misha, il y a peu de chance que Auguste résiste à son charme. Je les sens tous ensemble dans la même couche. Je n’ai donc plus grand-chose à me reprocher avec les Leclère. Auguste voulait que je sache, c’est pour ça qu’il m’a demandé de venir. C’est un message. Il ne m’a pas eu mais il se console avec le reste. L’amour est une guerre où les coucheries sont des batailles, décisives ou non. Mais avec Auguste, je ne me battrai pas. Je reste dans la résistance et on verra bien si il survit à ses histoires. Je suis contente que Penny apprécie Willem, elle le trouve très beau et très doux. En repartant elle me souffle :
- Tu as bien de la chance. Vous avez l’air tellement heureux ensemble.
- On l’est. On en profite. C’est pas parfait mais je lui pardonne tout.
- Prenez soin de vous les enfants.
C’est ce qu’on fait ensuite à la Maison Bleue où je le sens plus vigoureux.
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