292 - innocentes et neutres
On se recentre sur l’Ouest. Gloria, n’a personne à ramener à la maison. Moi, si. Elles s’apprécient vraiment beaucoup. Nées pour se détester, elles s’aiment. De vraies filles de notre génération. Heureusement, elles ne m’oublient pas. Nous voilà engagées dans un trouple. Je suis la petite parmi deux grandes dans le trio du 12 Raimbow Street. Nous sommes un assortiment de seniores, la littéraire, la technique et la politique. J’ai été une Gloria et j’échappe au destin de Onelia et entre elles-deux je suis à la fois l’une et l’autre, je suis le lien entre elles, elles peuvent compter sur moi, pour tout. Je les écoute discuter au petit-déjeuner :
- Gloria, quand est-ce que tu me présentes à ta famille ?
- Jamais. Ils te prendraient en otage pour te torturer, tu es une Zell.
- Je suis sûre qu’à nous deux on peut réhabiliter tous les bannis.
- À nous trois, n’est-ce pas Jenna ?
- Je vous laisse le devant de la scène, moi j’ai des étoiles à regarder.
- Tu agis dans l’ombre entre leurs lumière.
- Exactement, c’est la force de l’énergie noire, comme mon Ordre.
On est toutes les trois très différentes. C’est aussi pour ça qu’on s’aiment. La dernière venue est très à l’aise parmi nous. Elle ira loin. Je les laisse pour aller me reposer. J’ai un coup de mou. Sommeil. Dodo. Je dois récupérer de mes aventures et de ma mésaventure. Visite médicale.
- Désolée Jenna mais tout va bien. Il faut juste que tu manges plus et mieux. J’ai beau chercher un problème, je n’en trouve pas.
- Ma perception du temps est altérée. Il y a comme des ellipses.
Estelle découvre finalement mon état hypnotique. Le résoudre, c’est pas le problème, elle veut trouver la solution : la cause.
- Je vais garder ton mono. Ça ira mieux dans très peu de temps. Ce truc a tendance à transformer les utilisatrices en zombies. Je te laisse ta montre, elle n’a que des application utiles, elle.
Ça va mieux tout d’un coup. Je peux mieux me concentrer sur l’instant présent. Au 12, Gloria et Onelia sont sagement assises devant un jeu de société. Je me joins à elles et à leur partie en focalisant sur qui je suis, qui elles sont, pour moi, entre elles, entre nous. Je ne ressens aucune menace à l’horizon. Tout est calme. Pas de missions. Pas de devoirs. Pas de haine. Que de l’amour dans le néant d'une époque qui se passe à l’arrêt, la nôtre, l’ère 4. On retourne au lycée poursuivre nos cours, nos modules et préparer le livre de nos promotions, son bal et bien d’autres choses encore lointaines dans notre paysage de lycéennes innocentes et neutres.
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