Adoubée par Adé et reconnue par la communauté grâce à mon Ordre de la Chapelle Noire, mon réseau s’étend encore, invitée par la Reine, Clémence :

• Tu es aussi brune que je suis blonde. Je sais que tu ne veux pas de titre d’allégeance de la hiérarchie royale, aussi j’ai trouvé un compromis pour te lier à moi plus qu’à la Couronne à laquelle tu es quand même liée mais de loin. Aussi, je te veux comme favorite.
• Avec ou sans connotation intime ?
• Avec ou sans, ça reste dans notre intimité, respective ou commune.

Je reprendrais bien une part de gâteau à la vanille pour vérifier qu’il est toujours aussi bon. Elle s’avance pour satisfaire mon envie, avec ardeur et audace elle m’envahit de son affection que je reçois en m’ouvrant à elle et à ses désirs. Je suis l’absolue, le trait d’union entre toutes, l’Humanité est liée toute entière à travers mes fluides d’influences, mon instinct primaire dans lequel chacune se reconnaît enfin. Avec ou sans la Bible, l’œuvre de mon destin s’accomplit tout de même. On se prélasse l’une contre l’autre, on se murmure loin de l’extase dans notre moment calme à nous, nos confidences, d’une Reine à sa favorite et vice versa.

• Tu es vraiment trop belle, Clem, de corps et d’âme.
• Pas autant que toi qui puise à la source échappant ainsi à l’évolution.
• Je vais finir par m’oublier, me perdre, me dissoudre, je m’accroche à mes repères, affectifs, comme à l’architecture de mon esprit dans mon corps, une charpente protectrice, mon toit de verre.

Et on s’endort pour une sieste, nos rythmes en harmonie se synchronisent, nos âmes chutent en orbites l’une autour de l’autre. Quand je rentre à la maison je suis encore dans le brouillard mais tellement sûre de moi alors que je ne suis rien et que je ne sais pas grand-chose.

• Gloria ? Alléluia !
• Tu arrives à pic. Je viens de chauffer Onze, il faut la refroidir.

Gloria m’entraîne dans la chambre et on enlève tous nos vêtements pour se frotter à Onelia et récupérer la chaleur qui la consume de l’intérieur. Justement, on s’applique à le visiter aussi, à l’humidifier de nos fluides. Nous voilà toutes trois au bord de l’extase, prêtes à y succomber sans sécurité, dans le danger du plaisir absolu qui nous attend même si c’est juste un aperçu du bonheur auquel on est toutes condamnées à s’aimer ainsi si fort. On est des grandes, on est des seniores, on appartient à ce monde latent de notre ère à l’arrêt en s’oubliant les unes dans les autres.