306 - de bonne augure

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Adélaïde se sent libérée. Que s’est-il passé ?

  • Une cérémonie occulte intime. Tu as des pouvoirs Jenna et tu viens d’en utiliser un, sur moi. Tu as le don d’effacer les spiritualités. Après la Bible, la Clarisse générale. Je n’ai plus ce poids en moi, je n’ai plus la Foi. Toutes mes tensions, mes douleurs ont disparu.
  • Contente que tu n’aies plus mal au ventre. Mets-le contre le mien.

En effet, il est tendre et chaud. Elle en expire de soulagement. Je lui dégage sa frange pour voir son regard, ses yeux sont clos de plaisir. Je me frotte un peu, elle se tortille aussi, nos cœurs s’emballent. C’est reparti pour une autre cérémonie, celle du partage des fluides intimes. On ressort de là comme après une tempête de tous nos sens. Elle m’embrasse tendrement, un baiser d’amour et de merci avant de retourner chacune dans nos vies, un peu changée pour moi, bouleversée pour elle. Mais je n’ai guère l’occasion d’y penser quand je m’affaire sur ma brillante Gloria à lui tirer des sons dont elle ne soupçonnait pas l’existence. Je laisse la place à Onze.

  • À ton tour la sportive, montre-moi ce que tu sais faire.

Je les laisse râler pour allez m’occuper de mes filles, c’est l’heure de la tétée. Je réalise soudain que je n’ai plus mes absences. Ni mes faiblesses. Je suis forte et puissante, accomplie, assouvie comme mes petites qui s’endorment sur mon ventre. Je les laisse l’une dans l’autre et je me lève en silence pour aller surprendre un rayon bleu du soleil levant qui traverse le rideau de la chambre. Une étoile est encore visible. C’est pas normal. Je vais voir à l’Agence demander à l’opératrice de quart.

  • C’est pas une étoile. C’est un énorme vaisseau. Il repasse de temps en temps. Ça date de l’ère Virein.
  • Je croyais qu’il était sous l’eau quelque part au fond de l’océan.
  • C’est la version officielle. Il ne faut jamais la croire. Tout comme la version officieuse. Car seuls comptent les faits. Écho radar. Tu veux aller voir ?
  • Surtout pas. Tout ce qui peut ressortir de là peut faire basculer notre ère. On est en équilibre précaire. Comme avant une révolution. J’ai même la sensation que ce truc nous écoute. Tu as rendu compte ?
  • Oui, c’est automatique. L’Octogone est sur le coup. Comment tu as su qu’il allait passer aujourd’hui ?
  • Je ne le savais pas. Je l’ai vu briller dans le ciel au petit matin. Parfois le firmament m’appelle alors je le regarde, d’en bas. À chaque fois il y a un message. Et celui-ci n’est pas de bonne augure.

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