Je vérifie dans mon Monod. Lila est inscrite en tant que stagiaire à l’Octogone, elle fait du Rens sur le Campus, pour eux. C’est ce qu’ils croient. Elle est dans le collimateur de Aurélie. Je dois protéger Lila qui est mon accès au réseau G. Je demande audience, à Aurélie, pour la revoir. On se retrouve dans une de ses boutiques, le Dispensaire, entre le Port et la Principauté. Ça me fait bizarre de revenir dans ces parages. On est seules, le soleil est rasant, il fait chaud, ça sent bon, elle apparaît en tenue légère. De la fumée sort encore de sa bouche, elle me tend son cylindre.

• J’ai arrêté.
• Je sais. Alors ?
• Elle est chiante, voyante, maladroite mais j’ai besoin d’elle. Ou plutôt elle a besoin de moi. Merci de l’épargner.

Elle inspire et elle expire, contrariée mais résignée.

• Je sais. C’est pour ça que je t’ai demandé. Je voulais juste être sûre. Mes idées sont moins claires surtout dans le fonctionnement de la fin de cette ère. Toi tu es fiable, terriblement. Heureusement qu’on t’a.
• Pourtant je ne suis rien et je ne fais rien.
• Justement.

Elle me souffle sa fumée dans ma bouche avant de me laisser tomber dans ses bras. On se retrouve au sol, je me sens entièrement détendue. Elle me retient contre elle, j’entends sa voix me murmurer du latin. Ça me fait rire, la situation me paraît ridicule. Surprise, outrée, presque fâché elle me relâche, déçue de l’effet de son hypnose en panne sur moi. J’en profite pour prendre le dessus, en caresses, en câlins, en baisers, elle succombe. Moi aussi. Elle est très agréable, douce, tendre. Pas besoin de brisim pour se faire du bien, surtout pour elle. Moi je reste lucide et je profite, je la déguste dans ses moindres recoins, mes mains serrées dans les siennes, nos doigts entremêlés en guise de connexion corporelle et spirituelle. Après le réconfort, l’effort. Elle me fait déguster des confitures sur le bout de ses seins en rigolant comme une petite fille. Elle me demande mes impressions en souriant avec son regard malicieux. Elle est pleine d’affection pour moi, très câline, sincère. Je crois qu’on est en train de devenir amies, de bonnes amies, très bonnes, comme ses confitures auxquelles elle m’initie en me faisant découvrir le goût de ses fruits sur les siens. Je comprends sa requête dans son regard et tendrement, je lui prends la nuque et sans se quitter des yeux elle s’incline sur ma poitrine pour goûter à ma production personnelle.