333 - moi toute seule

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Je ressens tout son Amour et son excitation aussi, encore inassouvie de la passion qui l’anime. Ma gloire, pourquoi ?

  • Tu m’inspires tellement. Ton esprit me hante, ton âme me protège, ton corps me stimule.
  • Aveuglément, je ne suis pas aussi belle ni aussi bonne que toi.

Mais nos bouches se mélangent et on ne peut plus parler. Pas la peine. Je crois qu’elle m’entend. Moi je reste sourde de tous ces pouvoirs occultes, je suis devenue différente, inaudible aussi sauf pour celles qui partagent mes fluides. Des premières lueurs du jour à la tombée de la nuit nos corps glissent et tressaillent aux vagues des marées qui vont et viennent sur nos consciences ébranlées.

  • Très belle image, je peux te la prendre ?
  • Bien-sûr ma belle, c’est toi l’autrice maintenant et je suis ta muse.

Elle est aussi douée que ma fascination pour elle. Dès la première fois où je l’ai vue, comme un fruit défendu terrassant l’auguste mal. Si je suis devenue Jenna Jenkins, c’est pour être avec elle, l’accompagner et refaire ma vie, refaire mon lycée, corriger mes traumatismes en fantasmes exhaussés, à ses côtés, en compagne comblée, après toutes ces vies que j’ai écrites, maintenant c’est elle qui écrit sur moi, je suis un contrat qu’elle signe en écrivant son nom sur mon sein gauche côté cœur , comme un tatouage à l’encre deep blue, Gloria en lettres courbes et cursives avec un G majuscule qui ressemble à une fleur éclose, épanouie je suis avec le nom de ma propriétaire sur ma mamelle nourricière pour que chacune puisse y lire son nom en buvant mon lait, Gloria.

  • Qu’est ce que tu écrivais déjà ? Quand tu étais Megan Honest.
  • Comment ça ? Je ne suis pas enseignée en cours ?
  • La fiction est morte avec la Bible. C’est ta faute.
  • Ça valait le coup, très mauvaise histoire, pas comme les miennes. Torrides, sexuelles, envoûtantes, avec une personnage principale, Sabrina et son exploration de tous ses désirs. En fait, je n’ai plus besoin de l’écrire, je suis devenue mon héroïne. Ou alors c’est toi ?

Gloria me présente son poing qu’elle pivote pour ouvrir sa main dans laquelle un petit papier plié semble vouloir s’ouvrir. Elle les trouve cachés un peu partout sur elle, des haïkus d’Amour que je lui écris et que je lui dissimule en détournant son attention avec de tendres baisers.

  • Lila est partie. En mission. Je t’ai pour moi toute seule.

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