L’austère cellule de la Chapelle Blanche de la Cathédrale de Laguna City s’est transformé en coquet cocon douillet où une baignoire trône, remplie de lait et où flottent des pétales de roses et accessoirement, nous, Paloma et moi, l’une dans l’autre à récupérer de la douceur de nos ébats.

• Je l’aime bien, ta gloire. Elle m’aime bien aussi. On s’aime bien. On n’est pas trop de deux à te satisfaire. Ça la fait souffler un peu, elle peut mieux se concentrer sur son écriture pendant que je surfe sur ta cambrure.
• Je l’aime bien ta Little, on a exactement le même gabarit, comme Greta. Elle est si fragile, si douce, si tendre, modeste et discrète, envoûtante, on dirait moi. Tu arrives vraiment à faire la différence entre nous ?
• Oui, tu me rappelles elle au début de notre relation. Je crois que c’est moi qui l’ai abîmée, elle n’est plus vraiment la même. J’espère que je ne vais pas faire la même chose avec toi.
• Trop tard, j’en saigne encore mais ton bain de lait chaud cicatrice mes plaies intimes.

Et on s’embrasse, encore et encore, en glissant dans le liquide artificiel, un lait amélioré qui rend nos peaux nacrées et soyeuses pour décupler la sensation de nos caresses, en surface et en profondeur.

• On fait une fine équipe, à nous deux on a changé la civilisation et on fini en partie fine, c’était écrit ou bien ?
• C’est juste dans l’ère du temps, les relations sociales sont devenues très affectives. Paloma, toi et moi, on a une profonde relation sociale.

Même quand elle n’est pas là, je la sens avec moi. Elle est un rayon de soleil et d’espoir qui m’accompagne dans mon quotidien. Je peux sentir son odeur, sa présence, sa bienveillance et son amour dans chacun de mes actes. Je suis envoûtée. Même dans les bras de Gloria, je la vois, je la sens, je l’entends même. C’est comme si j’avais basculé dans un monde parallèle, en direct live. À l’Hôpital, Estelle me rassure :

• La passion va s’estomper. Profites-en tant que ça dure. J’ai vu Paloma, elle est dans la même situation que toi. Vous vous êtes surconnectées. C’est comme une overdose. L’étape d’après, c’est la fusion. Comme Aline et Alice, c’est dangereux.

Alors je rentre en zone de sécurité, au 12 où Gloria m’attend. Avec elle c’est no limit. Pas de surdose possible, on s’est habituées l’une à l’autre. Pas de danger pour elle. Même mon lait a cessé de lui faire de l’effet.