344 - au naturel
Je ne peux pas résister à Gloria, impossible. Paloma, si. Elle est plus forte, que moi. Que nous. Elle en éloigne Bri et Greta, ça fait longtemps que je ne les ai pas vues. Paloma ne sait pas seulement arrêter le temps, elle parvient également à ralentir ma progression dans mes activités sociales qui s’effacent peu à peu tant qu’elle est là avec moi. Hélène me le confirme.
- C’est de pire en pire. Qu’est ce qui vous arrivent ? C’est pas ma science qui va nous le dire, les courbes partent dans tous les sens. C’est pas de la fusion, c’est juste la rencontre de deux âmes, deux armes existentielles.
- C’est bien trop fort entre nous. On va finir par se lasser. Ça va aller.
Que je crois. Je suis possédée. La Bible se venge ? Je veux bien être sacrifiée sur l’hôtel de l’Amour, en martyre. Vivre ça pour en mourir avec Paloma, je vote pour, je persiste et je signe, de croix. En dehors de ma Chapelle, je la vois maintenant en réunion où elle vient en tant que déléguée spirituelle. Mais aussi aux matchs où la prière est de rigueur dans les vestiaires et sur le terrain au début et à la fin. En tant qu’ancienne élève de la promotion 28 du Grand Chelem, elle assure quelques cours en section préparatoire du Campus où Lila est inscrite pour le concours de la GC 35 qui tarde encore à se monter dans le rythme lent de l’ère 4. Marylène, en tant que GC34, est dans l’organisation de la promotion 35 et va souvent à la Mairie de Sylvania pour des réunions de travail qui s’éternisent, elle finit par ne plus rentrer et Paloma se retrouve toute seule chez elle dans la petite maison de la plage où elle n’hésite pas à m’inviter pour prendre le thé et quelques infusions pour calmer nos ardeurs et maintenir nos esprit à un niveau de conscience opérationnel sans sombrer dans la passion de nos désirs constants qui semblent se consumer en bouffées de chaleurs qui remontent le long de notre dos pour exploser dans son tête où nos bouches s’ouvrent pour laisser échapper des plaintes lascives incontrôlées. Étendue sur le dos dans les draps froissés, comme vaincue sur un champ de bataille, elle me regarde avec tendresse :
- Tu es vraiment… ma troisième.
- Et je suis prise au piège, chez toi, à l’altitude zéro sous la brise de l’océan qui filtre à travers ton refuge sensuel.
Un jour peut-être, je ne rentrerai pas chez moi mais pour l’instant je reste sous l’emprise de Gloria qui chaque nuit réclame sa dose d’étreinte passionnée, sans additif technique, au naturel.
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