Respect. Gentillesse. Tendresse. No stress. J’essaie de suivre son rythme. Elle est plus habituée que moi à être inactive. Dès sa formation au GC elle a intégré cette culture de ne rien avoir à faire, de laisser couler. Méditation, relaxation, elle m’apprend aussi le massage en profondeur. Notre monde se limite à nous. On s’imprègne l’une de l’autre. On se plaît beaucoup, dans un quotidien où l’extase ne prend qu’une toute petite partie du plaisir à être ensemble. Elle est fascinante, douce et simple. Rien n’est compliqué :

• Si tu veux pas le faire, tu le fais pas. J’adore cet endroit. Avec toi.
• Tu es faite pour vivre ici, avec moi. J’étais pas sûre que ça te plairait.
• Non, tu as vu juste, on va être heureuse ici. On l’est déjà, non ?
• Tu devrais le savoir, maintenant qu’on est intime.
• Non, je ne regarde pas en toi tant que tu ne peux pas voir en moi.
• Tu peux contrôler ce pouvoir ?
• Bien-sûr, j’ai appris, au Grand Chelem.

Je range donc le brisim. On n’a pas besoin de ça entre nous. On se fait déjà assez d’effet comme ça. Et comme elle le dit si bien : si je ne veux pas le faire, je ne le fais pas. C’est aussi simple que ça. Comme ses baisers et ses câlins, comme quand elle ferme les yeux quand je la caresse, comme son rire quand je lui lèche l’oreille. On part se balader en tenue légère avec nos grands chapeaux et nos lunettes de soleil. À la Paillote, il n’y a personne. Mais je le prends plutôt bien :

• Je ne bois plus. Je ne fume plus non plus. Et toi ?
• C’est à dire, que… je n’ai pas encore l’âge. Je n’ai jamais eu besoin de passer mon corps à 20, alors je suis restée à 15. Alors l’opportunité ne s’est jamais présentée.
• Tant mieux. C’est bien. Ça m’a ravagé la tête, surtout quand j’étais Megan. Surtout la fumée. On va se calquer sur toi et rester naturelles. En y réfléchissant, ça fait un bout de temps que je n’ai pas replongé. C’est mon corps, il est en phase. Je suis à 15 aussi. Ça te dérange pas ?
• Bien au contraire. Je préfère. Maintenant. Être et aimer, une jeune fille plutôt qu’une jeune femme. Être aimée. Aimer être, avec toi.

C’est tellement et sincère, comme elle. On arrive au Port. Personne non plus dans les Yachts. Peut-être que ce lieu n’a plus de raison d’être tellement l’ère 4 est devenue douce et stable ? On va être tranquilles ici. En rentrant on passe par la chapelle en bois peinte en blanc. Tout est si pur est solennel. On s’avance jusqu’à l’autel. On se prend les deux mains pour se faire face et annoncer ensemble : « Oui, je le veux. »