Le camp ennemi

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Je ne me souveins pas de tout le trajet jusqu'a leur camp, puisque je m'étais évanouie et reveillée à plusieurs reprises. Finalement, faire plus de 80km dans une journée n'était visiblement pas une aussi bonne idée que ça. Le lieutenant demandais regulièrement des pauses pour ne pas trop épuiser ses équipiers, et nous arrivions en milieu d'après-midi sur un grand plateau dans lequel des grandes tentes étaient déployées autour de grands brasiers. Quelques soldats de garde indiquait le retour du 30ème groupe, et d'autres sortaient de leurs tentes, et se méttaient à applaudire. Je fut prise en charge par une équipe complete de recrues medecins, et je fut capable de me lever avant le lever du soleil. De nombreux soldats fenaient me féliciter d'être encore vivante, et pour eviter trop de soupçons je jouais la carte du traumatisme, m'enfermant dans un mutisme. Je devais jouer un role devant des gens, pour ma survie, comme toujours. Je dois jouer le plus naturellement possible.

En fixant le feu, personne n'osait m'approcher, disant que j'avais besoin de temps pour m'en remettre. En réalité, bien que la perspective de tuer est bien la chose la plus terrifiante, voir des gens mourir ne me gêne pas. De même, j'ai vécu suffisament de temps dans les rues de différentes villes, croisé tant de personnes qui passaient de la lumière à l'ombre et travaillé de nombreuses fois avec des criminels que voir des cadavres ne m'effrayais plus. Ce qui m'effrayais actruellement, était que j'étais à un endroit où ma vie peut s'arrêter au moindre faux pas. je cherchais dans le ciel le gardien d'hier, espérant avoir des indications de sa part, mais je ne le voyais pas. Je cherchais alors l'observateur, qui avait rejoint le groupe qui m'avait embarqué, et pareil, je ne le voyais pas.

Vers la nuit tombée, une soldat s'était assise à côté de moi, et commençait à faire une discution. Au début je ne répondais pas, puis de fil en aiguille, elle cherchait à me consoler, et je commençais à lui répondre, elle me disait s'appeler Paule Firrm, elle était fermière il y a quelques jours encore, et ne voulait pas de cette vie. Je discutais banalitées avec elle, bien que je n'en avais pas envie. Elle avait un don pour forcer les gens à discuter avec elle, et progressivement d'autres personnes commençaient à parler avec moi. Tous avec des visages acceuillants et chaleureux, sans pensées affreuses, et bien qu'heureuse, je ne l'acceptais pas. En moi grandissait un paradoxe, Pour la première fois depuis longtemps, on me parlait gentiment, mais au plus profond de moi, je savais qu'il ne s'adressaient pas à moi mais à mon personnage de soldat Donn. Je ne pus pas m'empêcher de pleurer légèrement, de joie, de jalousie, de colère et de douleur. Tous essayaient de me consoler, mais ce n'était que mettre plus de bois dans le feu.

Le jour suivant arriva, et le camp devait être defait, j'aidais au camp, et les différents groupes commençaient une avancée à travers des chemins sinueux à peine marqués dans des bois clairs. L'infirmier Lamps me collait aux bottes toujours avec ses expressions détestables.

" Hé bien ma petite Donn ! J'ai cru entendre que tu avais pleurée hier ! Je suis rassuré, tu as repris des couleurs et des sentiments ! on dirait que l'état de choc est passé après tout ! " Pitiée faites le taire, me disais-je. Il passait le long de la marche à se moquer de moi. Quelle plaie ce type, dire que je devais travailler avec lui... Travailler avec lui ? Non, non. Je me trompe. je faisais semblant quand je serais plus forte, je partirais de leurs radards. Je ne sais même pas ce qu'il faut faire pour soigner quelqu'un ! Je n'avais jamais eu besoin de bandage, juste d'un peu de concentration. Serait-ce là de la magie aussi? Est-ce que je pouvais reelement me soigner avec de la magie? Je devrais demander à cette pipelette.

" Excusez-moi, Lamps. J'aimerais vous poser une question.

- Ho ! La princesse aux cheveux d'argent me parle enfin ! Que me veux-tu, ma jolie ? " je le regardais comme un déchet déposé au milieu d'une route.

" Je ne suis pas familière avec le concept de magie. Mais il semble que j'en aie baucoup. Est-ce que la magie peut permettre de soigner ? " son expression me fit comprendre que ma question était tres idiote.

" Bien sur que oui, c'est même l'une des premières chose qui est enseignée à tous les mages de l'armée, et si tu as de la magie en grande quantitée, alors tu devrais commencer à t'entrainer. Est-ce que tu veux que je t'apprène ?" son sourire était aussi radieux que gênant. Je ne pouvais pas refuser l'offre, pouvoir se soigner sans dépendre d'un medecin était trop utile.

" pourquoi pas. Il ne reste pas beaucoup de temps avant les premiers assauts.

- la premiere chose à savoir est que la magie ne peut pas tout. La magie ne guerit pas, elle soigne. Elle ne peut pas supprimer la fatigue, elle ne regenere pas le sang perdu, et ne fait pas repousser des membres perdus. Et aussi....

- vous deux, au lieu de tailler le bout de gras ensemble, marchez plus vite, si vous continuez comme ça l'equipe secondaire vous depassera en un rien de temps.

- bonjour lieutenant Stuur. Je suis heureux que vous alliez bien vous aussi. " le lieutenant n'était pas venu nous voir, je le sentais. Il vennait m'observer. Il avait des doutes, et il avait une question qui lui brulait les levres, mais il n'osait pas me la poser. Il n'arrivait pas à me jauger, et avait certainement peur qu'en devoilant la supercherie, je ne parte en operation de destruction. Il n'était toujours pas sûr non plus que je soit ou non le soldat Donn, et c'était mon unique rempart pour ne pas me faire abattre. Il avait peur de moi, depuis le moment où il m'a seccouru, il avait peur pour lui et ses soldats.

Après une longue marche, mon corps me faisait de plus en plus lourd, et mon rythme de marche de plus en plus lent. Devant ces conditions, le groupe se decida à monter le camp pour la nuit. Nous etions dans la forêt profonde, dans une grande clairiere proche d'un flanc abrupte de montagne, j'aidais a monter les tentes, elle étaient identique à celles que j'avais montées deux trois jours avant. Une fois fait, l'infirmier Lamps me traina dans la tente d'infirmerie, déjà réamenagée avec des outils prêts à l'emploi. N'étais-ce pas là une réaction trop hative? L'épreuve à débutée il y à environ trois jours, il reste encore un peu de chemin à parcourir avant de tomber sur des adversaires.

" Sais-tu manipuler la magie ?" Lamps me tennait toujours par le poignet

" Je ne sais pas ? Mais peux-tu me lacher ?

- Non à la seconde, et pour la première, j'aimerai que tu arrete de répondre en posant une autre question. C'est assez agassant au final.

- Regarde toi. Tu es aussi agassant." Il fit une drole de tête, un mélange de dégout et de frustration caché par un sourire raté. Cette expression était l'une des meilleures que j'aie vue. Les autres jeunes femmes riaient de ce qui a été dit en son égard, tandis que les autres étaient gêné.

" Tu es vraiment cruelle. Bref, concentre toi sur la main à ton poignet, puis imagine une bulle au tour de ma main. Une bulle de gentillesse et d'affection." J'étais dégoutée par ses mots, et je m'étais arretée à imaginer une bulle. un simple bulle vide.

" Tu ne peux pas y mettre plus d'affection ?

- Non" Je n'étais pas sûre de l'affection qu'il désirait, et je préfèrais en rester à ce niveau.

" Bien. Maintenant, imagine que tu veux soigner toutes mes plaies. ou tu peux aussi imaginer me proteger." Le protéger? comme créer une armure? sans m'en rendre compte, il était recouvert de petites plaques lumineuses, et il me lâchat.

" C'est impressionnant. ce sort est de haut niveau, ne te sens-tu pas fatiguée ? Tu peux arreter au passage. Imagine toi perser la bulle du début. " Le sort volait en éclat en un instant. Tous étaient surpris par ma performance

" Peu de gens y arrivent du premier coup, et encore moins y arrivent avec ce niveau de puissance. Tu es naturellement douée pour la magie Donn. Ta place est bien parmi nous, tu devrais sauver des vies. " Il venait de m'énerver. Tais-toi, pensais-je, tu t'adresse à une fraude. chaque mot ne m'atteignait pas, et ils n'atteindrons jamais la bonne personne. Agacée, j'étais à deux doigts de lui tirer dessus, je préferais sortir me changer les idées

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