La sauterelle idiote

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" Réveillez-la, où on aura pas le temps de rejoindre le site." Un seau d'eau m'était destiné, il n'eut aucun mal à me sortir de ma torpeur. Mon corps était devenu soudainement lourd, non seulement par l'eau s'infiltrant dans mes vêtements sales, mais aussi mes épaules et mes poignets, encastrés dans des étaux de fer. J'étais assise contre un mur, dans une petite pièce sans fenêtre. La porte ouverte produisait une lumière forte, à peine cachée par un type en habits militaires, placé devant l'entrée, droit comme un i. J'avais mal à la tête, une douleur lancinante. Mais avant de comprendre, je pris une gifle par une autre personne.

"Réveille-toi, vagabonde. Nous somme pressés." Incapable de répondre convenablement, j'avais sorti un "Haguu" en guise de réponse. Une seconde rotation de la tête me sortait un peu plus de mon inertie mentale, et la personne reprit la conversation

"Quel est ton nom ?"

- Je n'ai pas de nom. Ni de nom religieux. Les gens m'appellent....

- C'est bon, on n'a pas le temps. Tu t'appelles la vagabonde. C'est sur le papier, c'est trop tard. Quel est ton âge ? " Je ne savais pas lui répondre, je me souvenais seulement d'une année quand j'étais petit enfant

"Je ne sais pas... je me souviens de déjà marcher en 3072

"C'était il y a 15 ans. Je ne peux pas croire que tu es aussi jeune. Bon on va dire 19ans. C'est juste administratif. Et un lieu de naissance? Non ne te dérange pas, je vais faire en sorte de mettre un trou paumé, vu que tu n'a pas les autres informations. Ensuite pour le lieu de domicile.... la... rue... parfait. Je ne te demande pas si tu peux nous dire qui sont tes parents... Voilà." elle griffonnait sur un petit carnet

"Bien ! Maintenant, le plat de résistance. Dit moi, la vagabonde. Sais-tu pourquoi tu es ici, attachée à un mur?

- Oui, j'ai volé le la nourriture.

- C'est tout ? Si tu avais seulement volé de la nourriture, tu ne serais pas ici, tu le sais n'est-ce pas ?" Je n'osais pas répondre. Je n'avais pas menti, j'ai bien volé de la nourriture. Mais...

" Bien. Vu que tu ne veux pas l'avouer le vais t'expliquer. Tu es venue voler de la nourriture dans une caserne. Non seulement tu l'as fait, mais tu l'a surtout fait exactement 26 fois, sur une période de trois mois. Je dois avouer que la première fois qu'on me l'a dit j'étais furieuse. j'ai pensé à un défaut de sécurité, mais après ta troisième intrusion, on a vu quel genre de rat entrait impunément. A plusieurs moment on à failli t'avoir. Par exemple il y a seulement une semaine" elle s'était approchée de moi et appuya sur une de mes plaies de balle.

"Mais tu revenait quelques jours plus tard, comme pour nous narguer. Ce qui me mettait en rogne, c'est qu'on ne pouvait pas t'abattre à vue, puisque tu ne volais que des rations dégoutantes. On a donc pensé à la source du problème. On t'a attendue dans la salle où sont les rations, et on à fini par t'avoir. Laisse-nous te dire une chose. Actuellement, tu es chanceuse. On va bientôt débuter une session de formation de soldats. Et il reste des places disponibles. Je te laisse le choix. Ou on te défonce tous les jours et tu restes sagement dans une cellule au frais." Elle fit quelques pas autour de moi.

"Ou on te défonce tout de suite, une bonne fois pour toute, et tu pars pour une formation militaire. Je ne souhaite pas influencer ton choix" Elle m'asséna un violent coup de pied dans le ventre, et je me tordis aussitôt de douleur.

"Ce genre de choses pourraient être ton quotidien dès aujourd'hui. Quoi que tu choisisses tu n'es plus humaine. "

Elle se défoula de tout son saoul ensuite, me laissant presque morte au sol. Elle me proposa finalement le choix, en me tendant un uniforme. Du bout de mes forces, j'essayais de l'attraper. Elle me jeta les vêtements au visage.

"Détachez-la, et balancez la dans le premier camion qui part au camp d'entraiment. Et laissez lui des rations vu qu'elle les aime" Je perdis connaissance une fois de plus.

Je me réveillais dans un brancard, le corps endolori. Il était compliqué pour moi de me lever, mais je le fis quand même. Un infirmier m'aidait à me redresser, c'est à ce moment que j'aperçut que ma vieille robe usée avait été changée par un uniforme marron, et que mes cheveux argentés n'étaient plus couverts de taches brunes et noires. L'infirmier me tendait une ration que j'avais engloutie avant de m'en rendre compte. Il me soutenait jusqu'a la sortie de la tente, me dirigea vers une place ou un grand nombre de personne commençait à se regrouper. Un grand chauve prit le relai et m'emmena sur une estrade avec quelques autres personnes un peu paniqués. l'homme me disait d'attendre ici. L'après-midi succéda à la matinée, et un millier de personne se tenait face à l'estrade. Une personne avec un air important nous rejoignit sur l'estrade. Je ne l'avais pas reconnue avant qu'elle ne se mette à me parler.

" Ha, tu es déjà debout toi ? Parfait ! On pourra commencer plus tôt !" J'étais parcourue par un puissant frisson au moment où elle était juste à côté de moi, et elle se mit à taper dans ses mains, pour attirer l'attention vers elle.

" Bien ! Je vais commencer les présentations pour ceux qui ne me connaissent pas encore ! Je suis le commandant L. Lousa Herdflore , Mais pour vous, les recrues, c'est mon commandant ! Est-ce que c'est clair ?" La foule hurlait uniformément "Oui mon commandant". Elle s'était retournée vers nous et continuait

" Et vous, même tarif ! C'est mon commandant !" la quinzaine de personne que nous étions lança à notre tour le "oui mon commandant."

" Bien ! Maintenant qu'on est au diapason sur ce point, abordons en un autre ! A part moi, toutes les personnes que vous voyez sur cette estrade viennent de gagner le surnom d'idiot ! N'hésitez pas à les appeler comme ça, puisque ce sont des idiots ! Ils n'ont pas écouté le briefing de la mission, et quel que soit la raison, qu'elle soit d'origine volontaire ou non, ce sont des idiots ! Maintenant, Bande d'idiots, laissez-moi vous expliquer succinctement la mission ! Vous allez recevoir des répliques d'armes, tirant des cartouches de peinture avec un agent chimique. Si vous vous prenez une de ces balles vous allez morfler une première fois à l'impact, puis une seconde fois des agents chimiques suffisamment forts pour ronger des fibres, et se coller à votre peau. L'agent chimique est aussi un amplificateur de douleur, doublé de poison paralysant local ! Bref, ne vous prenez pas de balle, c'est super douloureux!" Elle fait une pause pour me tourner autour.

"Vous n'allez pas recevoir des armes pour vous tirer dessus entre membres d'une même équipe ! Nous sommes sur un camp militaire d'une grande taille, on parle d'un terrain de 100km de long sur 25km de large ! D'ici, un avant-poste ennemi est à environ 100km à vol d'oiseau. Dommage pour vous vous n'êtes pas des oiseaux, et même si vous en étiez, l'exercice actuel est de prendre le poste de commandement ennemi, ou d'abattre le commandant ennemi ! Pour cela, vous allez vous diviser dans des équipes de trente à quarante personnes, dirigées par un lieutenant choisi parmi les élèves de l'académie militaire, ou parmi des volontaires civils ! Les idiots n'ont pas besoin de plus d'info ! Suivez vos lieutenants et obéissez ! Maintenant, formez les groupes selon l'affectation que vous avez eu dans votre lettre !" Le commandant se retournait vers nous, et d'autres soldats arrivaient avec des gros paquets.

"Equipez-vous, ce sont vos affaires, pour ceux qui sont magiciens, amenez-vous devant moi immédiatement !" Je ne me sentais pas concernée, et j'avais commencé à m'écarter. Le commandant m'agrippa fermement l'épaule.

"Ou tu vas toi?

-Je ne suis pas magicienne. " Lui avais-je répondu, elle riait.

" Bien sûr que si tu es magicienne. Comment aurais-tu pu passer le grillage de six mètres de haut sans outils ?" innocemment je lui répondais

" en sautant suffisamment haut ?

- Je n'ai jamais vu quelqu'un sauter plus de deux mètres de haut sans magie. Donc arrête de te foutre de moi.

- je peux le faire sans magie.

- on va jouer un petit jeu, ma jolie. Je vais utiliser cet appareil, qui mesure les émanations magiques. Si je vois que tu utilises de la magie pour sauter, je te démonte. OK ? "

Je ne la croyais pas, et je commençais à sauter, j'avais dépassé de peu la cime d'un petit arbre proche, et je retombais en douceur. Les recrues me regardaient avec de grands yeux surpris, tandis que le commandant me souriait calmement. Elle agrippa les épaules et se figea, penchant légèrement la tête. Je ne vis pas sa jambe se lever, mais je sentais son genou contre mon abdomen. Mon estomac presque vide avait rendu le reste de ration, et je me pliais sur le sol.

"Je vais résumer, Vagabonde idiote. Pour te propulser tu as utilisé un renforcement magique, et à l'atterrissage tu utilises une magie créant un coussin d'air. Tu utilises donc de la magie. Maintenant" elle regardait les autres recrues " On va commencer a vous équiper, chacun des magiciens aura un appareil spécial de gestion de la magie. Je suis sure qu'au moins une personne parmi vous connait un compte pour enfant avec un vieux mage et sa canne amplifiant sa magie. Ce machin" elle pointait un appareil composé de jambières en métal, de câbles et tuyaux, et d'une grosse boite

"C'est votre canne. Elle intègre un mode de propulsion au niveau des pieds et un mode de propulsion dorsale. les gars derrières vont vous aider à les attacher" d'autres recrues montèrent alors sur scène et commençaient à nous expliquer comment s'équiper des dispositifs correctement, ce n'était pas très compliqué, il fallait mettre les jambes en premiers, régler la structure pour plier aux genoux, passer le bloc dans le dos, le détacher si ce n'était pas fait, mettre la partie détachée devant, et re fixer le bloc pour ne plus qu'il bouge. Le commandant ne me quittait pas des yeux, avec un air songeur et un grand sourire mesquin aux lèvres, elle s'approchait de moi et commençait à toucher des boutons sur le bloc.

" Maintenant, une démonstration. La vagabonde, refait nous un saut identique. Ce coup la si tu ne mets pas de magie je te défonce." C'est quoi son problème, pensais-je, mais par crainte de la douleur, je m'éxécutais, je m'élançais. Mais ce n'était pas comme d'habitude, là où je pensais atteindre la cime de l'arbre, le m'étais élevée très haut. La vue était magnifique, un territoire montagneux, des arbres et un peu de végétation, mélangées à des parois abruptes et des petits plateaux, et je commençais à retomber. Sans que je me rende compte, un militaire m'agrippa par la taille.

"Hola ! Doucement la propulsion, c'est plus dangereux qu'on ne le pense ! " Il nous fit redescendre doucement, sous le regard de la femme qui cherche visiblement à me tuer

"Je crois que nous avons ici une sauterelle idiote !" et se mit à rire à gorge déployée devant tout le monde.

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