La stratégie de l'échec
Du haut de l'estrade, je voyais la foule de recrue se disperser en différents groupes. Tout était différent de ce que je connaissais, aucun de ces hommes en uniforme me poursuivaient, personne n'en avait rien à faire que je sois là. C'est reposant. Mais mon bonheur ne dura qu'un instant, Le commandant met un claque dans le dos.
"Ne reste pas plantée là l'idiote, vas rejoindre ton peloton." Je la regardais avec incompréhension.
"Je fais partie d'un peloton ?
- Dit moi, tu veux que je te défonce?
- Je n'en sais rien ! je..." Mon ventre se mit à gargouiller, elle ria devant moi et sorti une ration de sa poche. En voyant le sachet, je m'étais jetée sur elle pour l'avoir. La réaction ne fut pas longue, elle me colla son poing sur la joue
" Doucement ma jolie, si tu la veux, tu vas devoir me suivre jusqu'à ton groupe." elle fait quelques pas puis se retourne.
" Dis-moi, tu sais lire et compter ?" Tout en continuant de fixer du regard le sachet de nourriture, j'acquiesçais "Parfait, je n'ai pas à t'y emmener finalement. Ton groupe est le..." Elle consultât son carnet. "C'est le 07. Ton le Lieutenant sera la recrue J.P.Gurrko. C'est un enfant de noble, volontaire pour l'armée... " Elle réfléchissait un instant "J'espère que tu as les nerfs solides, si je me souviens bien ce type est caractériel. Quel dommage que ce ne soit pas déjà un de mes hommes et qu'il n'ait pas l'âge adulte. Je pense que je l'aurais déjà 'corrigé' à plusieurs reprises. " Elle me tourna le dos, et j'étais toujours affamée.
" Et la ration ?" elle l'ouvrit et je commençais à m'approcher. Mais elle mordit un grand coup dedans
" C'est mon repas pour ce midi. A quoi pensais-tu idiote?"
Déçue, je descendais de l'estrade le ventre vide et je commençais à chercher le groupe 07, et je tournais en rond pour regarder les numéros de tout le monde. Toutes les recrues qui croisaient mon regard le détournaient où émettaient un bruit de dégout en mon égard. Mais pour moi ce comportement est normal, c'est le traitement habituel réservé aux orphelins, car ils sont des indicateurs de pauvreté d'une ville et sont souvent la cause des vols recensés. A force de recherche, je finis par tomber sur mon peloton, auquel plusieurs instructeurs étaient en train de finir de faire les objectifs et d'expliquer l'utilisation des armes qui nous seront mises à disposition. L'instructeur aussi était rude en mon égard quand j'étais finalement à leur niveau. N'ayant pas envie réexpliquer, il laissa aux recrues le travail. L'homme me donna un fusil, une ceinture avec quelques grenades, trois standards et une pour aveugler, et me donna un pistolet et un couteau. L'instructeur se dépêcha de finir son explication et de partir loin de moi. Les regards m'incriminaient, tous rêvaient que je parte aussi loin que l'instructeur, du moins, c'est ce que me disaient leurs yeux.
Dans le lot des recrues, l'un d'entre eux s'approcha de moi, d'un air hautin
" Toi ! Nous n'avons pas commencé l'exercice et tu es déjà en retard ! Une bonne à rien, voilà ce que tu es ! Tu es la honte de mon équipe ! " Pendant quelques minutes, il n'arrêtait pas de parler, de me prouver à quel point j'étais inutile, de me rabaisser. Cela de me dérangeais pas, je m'en moquais, comme tous les autres il s'arrêtera quand il en aura assez. Et il continuait, jusqu'à remarquer que ses mots ne m'atteignaient pas, et devint excédé. il s'approcha à grand allure et m'agrippa par les cheveux, il me faisait vraiment mal.
"Ne me donne pas ce regard bovin, comme si tu n'étais pas concernée par tout ce que je viens de te dire, petite idiote ! Tu te crois plus maline ? Tu penses que quelqu'un viendra t'aider ? Tu penses que quelqu'un veux t'aider? Personne ne viendra ! Je suis Jerlin Prunf Gurrko, fils héritier de la famille Gurrko ! Si je donne un ordre alors il faut l'exécuter ! " Un observateur arriva et demanda à cette personne de se préparer pour le plan d'attaque. Il me lâcha presque aussitôt en me crachant dessus.
Gurrko ressembla tous ses équipiers autour d'une table sur laquelle était déposée une carte de la zone, et ordonnait au chargées des radios de donner les détails des déploiements. Une partie des équipes devaient rester en retrait pour protéger la base, et plusieurs autres pour partir en première ligne. Sans demander au reste du peloton, il porta l'équipe volontaire pour la première ligne, et notre tracé était de remonter la route principale au Nord, une route large et sinueuse. Une fois l'affectation décidée, Il stoppa toutes transmissions, et commençait a préparer son déplacement sur le champ, sans écouter le reste de la stratégie, décrétant qu'il savait par où il devait passer jusqu'à demain. Je me suis posée à la question, et je ne devais pas être la seule à ce moment-là, est-ce que Gurrko avait échappé au titre d'idiot ? Ses premiers ordres m'étaient désignées, il me demanda de porter ses affaires, et aussi celle de quelques personne qu'il semblait connaitre. C'était lourd, mais ce n'était pas un problème, porter plusieurs sacs sur le dos est plus simple que porter des caisses à bouts de bras. Il chargea d'autres personnes de faire une partie des vérifications basique des équipements, de vérifier aussi la logistique. En dépit de sa gentillesse, il avait au moins l'air responsable.
Nous étions vite partis du camp, sous le regard étonnés d'autres groupes toujours en écoute des ordres. Je me tournais alors vers la personne censés être notre observateur, elle passait son temps à écrire sur son carnet. Le petit chef voyant que je ne suivais pas de la même façon le groupe me rappela à l'ordre en me tirant par les cheveux, et me lâcha aussitôt qu'il était sollicité par la section radio, remontant une demande d'explication sur les mouvements non demandés par le QG. Je n'écoutais plus cette discutions quand il avait commencé à se plaindre de la perte de temps qu'il prenaient à donner toutes les directions de tous les groupes. Le groupe se divisait rapidement en deux catégories de personnes, ceux qui étaient habitués aux marches longues et ceux qui n'avaient jamais marchés longtemps. Un fait amusant était que certaine personnes dont j'avais les sacs étaient à la traine et grondaient de ne pas être attendus. Le soir tomba finalement, et Gurrko ordonnait la construction des tentes à une petite partie qu'il avait sélectionné durant la journée, je pense pouvoir dire qu'ils étaient ses boucs émissaires. Un petit groupe auquel je faisais partie.
Une fois le campement fait, nous étions réunis a vers le feu central, beaucoup discutaient, comme s'ils partaient en voyage entre amis. En parlant d'ami, Le groupe du Lieutenant provisoire s'était regroupé autour de moi, et avaient commencés à me prendre mon repas, à l'imbiber d'eau et le jeta par terre. Je l'avais naturellement repris, et pour se faire "pardonner" avait commencé à le nettoyer d'eau une fois de plus, ce qui fit s'effriter la barre de ration. L'un d'entre eau m'arrosa avec sa gourde, prétextant une maladresse, puis se mirent à m'insulter en me traitant de puante. Si ça les amusait, qu'ils s'amusent, pour ma part, pleine de terre ou pas j'avais mangé la ration humide, et se sont mis à rire de plus belle. Pour échapper à ceci, j'étais partie vers l'arbre le plus proche et j'avais grimpé hors de leur portée.
Le lendemain matin, le groupe était sur le point de reprendre la marche, mais Gurrko ne semblait toujours pas satisfait de ma présence dans son peloton. il me chargea de laisser les affaires, et de partir en éclaireur voir où était les ennemis les plus proches. Ses ordres étaient justes idiots et cruels, il me demandait simplement de partir seule, de remonter la route le plus loin que je puisse jusqu'à ce que je tombe sur lesdits ennemis. Le plus idiot de ses ordres était qu'il me demandait de mourir à leur contact. Je lui demandais alors de l'équpement, nous n'avions pas fait plus de 10km hier, et si les ennemis avaient la même progression que nous, alors les plus proches seraient actuellement à environ 80km, soit environ 3 à 5 jours de marche. Il ne voulait rien entendre et me frappa pour me faire partir plus vite. Et je partais seule, en courant, sans sac, sans provisions, sans recharges, avec seulement les armes et l'équipement que je porte. Il avait même tenté de me tirer dessus avec son fusil, et heureusement pour moi sans succès.
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