Olivia Petruz faisait de son mieux pour gérer sa vie le plus sainement possible. Mais entre ses cours, son groupe de musique et son père qui l’invitait à toutes les soirées mondaines en vogue, elle avait beaucoup de mal à tout enregistrer.

Alors quand en pleine répétition elle reçut un mail de son père lui indiquant de venir accompagner… Elle dut faire se stopper la répétition que ses camarades avait eu tant de mal à démarrer.

Perturbé par quelques mots, la jeune femme à la chevelure rousse remontait toute la liste des mails que son père, un géant de l’industrie textile, lui avait envoyé des dernières semaines, jusqu’à tomber sur celui qu’elle recherchait.

« Prochain salon de l’érotisme, le 14/02, un gala de charité aura lieu le soir 21h au Boscolo Exedra »

Elle ne souvenait plus avoir dit oui, mais son mail de réponse était bien là un petit « ok » répondit à 6h du matin. Olivia lâcha un soupire désespéré. Il fallait qu’elle perde définitivement l’habitude de répondre après n’avoir lu que d’un œil les informations qu’on lui donnait.

Même si elle était libre ce soir, elle n’avait personne qui serait susceptible de bien vouloir venir avec elle. De son école, elle n’avait pas vraiment d’amis et se voyait mal appeler l’un des garçons de sa classe qui ne se formaliserait ni de la brusque demande, ni de la date pour laquelle elle le demandait.

Qui faisait un gala de charité le soir de la saint-valentin ? Son père n’avait-il aucun sens des convenances ? A moins que ce ne soit encore l’une de ses ruses pour faire parler les média lorsqu’il offrirait un cadeau tape à l’œil à sa mère. Situation assez ennuyeuse qu’elle devrait subir malgré tout puisqu’elle avait accepté l’invitation.

Un nouveau soupir bruyant s’échappa de ses lèvres.

• Un souci ? Question le batteur du groupe, Angelo.

Angelo était le plus âgé du groupe et sans aucun doute le plus calme et le plus réfléchit. En plus de cela, il était beau garçon et était travailleur.

En remarquant qu’elle venait e faire mentalement la liste de qualité de son collègue, elle se sentit rougir et détourna rapidement le visage pour camoufler ses rougeurs.

• Non… Non pas vraiment… Bafouilla-t-elle en rangeant son téléphone dans sa poche.
• Si ce n’est pas un souci, qu’est ce qui pousserait notre manager à se retirer de la répétition ? Continua Angelo dont le regard semblait réellement inquiet.

Olivia comprit que le garçon ne la lâcherait pas si elle ne lui donnait pas le fin mot de l’histoire.

• J’ai… Je suis invité à une soirée ce soir… et je hum… Et bien on m’a vivement conseillé de ne pas y aller seule… On vient seulement de me prévenir et je ne sais pas à qui je peux demander un tel service. Déclara la jeune femme à cœur ouvert, sans que ses yeux ne se détourner de ses doigts qu’elle nouait et dénouait sous la gêne.
• Ho je vois… Déclara l’homme avant de reprendre après quelques secondes de réflexion. Je n’ai pas cours trop tôt demain matin. À moins que tu ne trouves cela mal approprié, je veux bien t’accompagner à ta « soirée », ce sera sûrement mieux que de supporter les barbotages de Priam dans ma baignoire ! Termina Angelo.

Olivia en resta littéralement bouche bée. Jamais elle n’aurait pensé demander à Angelo de l’accompagner, jamais elle n’aurait osé, jamais elle n’aurait cru cela possible. C’était une sorte de petit miracle. Peut-être une chance de se rapprocher de ce garçon qui semblait sans défaut.

Ses pensées pétillantes furent brisées par la voix de Priam, leur chanteur, dans le micro.

• Je ne barbotte pas, je me dégourdis la nageoire, ce n’est pas la même chose !
• Alors ? Tu veux bien de moi comme partenaire ? Reprit Angelo avec amusement pour la réplique du triton.
• Je… Oui ! Oui ! Avec plaisir ! Merci Angelo, tu me sauve véritablement !

Quelques heures plus tard, Olivia arrivait faisait s’arrêter son taxi devant l’appartement d’Angelo. Elle venait de lui envoyer un message pour lui signaler qu’elle l’attendait dans la rue. L’homme ne mit pas longtemps à arriver.

Quand il entra dans la voiture, il sentait le parfum musqué et un gel douche boisé. Il portait un smoking, comme elle lui avait conseillé, et il avait même prit le temps de coiffer ses cheveux en arrière, évitant ainsi qu’ils ne ressemblent aux nids de souris de d’habitude.

• Je n’arrive pas à faire le nœud papillon, mais j’ai supposé que tu pourrais m’aider. Indiqua le brun en rapprochant dangereusement son visage de celui du rouquin pour qu’elle puisse attraper les deux morceaux de tissus.

Bie entendu, elle savait faire les nœuds papillon, mais la proximité qu’elle avait avec Angelo à ce moment-là la fit rougir et se tromper à trois reprises dans son nœud. Etre proche de lui si subitement lui donnait le tournis. Elle n’était visiblement pas prête.

• Voilà voilà… un … un nœud papillon correcte ! déclara-t-elle en se réinstallant au fond de son siège, faisant de son mieux pour calmer les battements de son cœur qui résonnait à ses oreilles.

Angelo la remercia et quelques stops et feu rouge plus tard, le taxi s’arrêtait devant le Boscolo Exedra, un hôtel de luxe. Quelques personnes arrivaient au même moment, une femme tenant une liste de nom à cocher stationnait devant le pas de la porte et demandait leurs noms aux invités. Passé cette étape fastidieuse, ils purent se retrouver dans l’immense hall où tous semblaient retrouver des connaissances.

Le jeune homme, quand à lui était complétement ébahis par le luxe des lieux, il était amateur de belles choses et c’était sûrement l’endroit le plus qu’il n’avait jamais visité. C’était immense et partout où il posait les yeux il avait l’impression de tomber sur des matériaux précieux.

• Nous allons directement dans la salle de réception… ce sera moins bruyant qu’ici… Déclara Olivia dont la voix avait du mal à courir le brouhaha ambiant. Heureusement, Angelo était un métamorphe panthère, il avait l’ouïe plus fine que celle d’un humain.

Il hocha la tête et, Olivia à son bras, pénétra dans la fameuse salle de réception. Cette dernière était peut être encore plus imposante que le hall, l’espace y était plus grand.

• Olivia, ma chérie ! Tu es venue comme je te l’avais demandé, c’est tout simplement adorable ! Lança une voix grave et sensuelle dans le dos des deux jeunes gens.

Olivia connaissait la voix trainante de son père et se retourna en souriant de façon un peu forcer. A contre cœur, elle dut lâcher le bras d’Angelo pour aller embrasser son père.

• Et qui est-ce ? Demanda le paternel aussitôt plus formel en toisant la carrure d’athlète qui accompagnait sa fille unique.
• C’est … Celui qui… commença-t-elle en bafouillant, ne sachant pas vraiment comme elle devait présenter Angelo.
• Angelo Marconi, Monsieur, un ami d’Olivia. Annonça le métamorphe avec aplomb tandis qu’il présentait une main franche et ouverte en direction de l’inconnu qui partageait pourtant quelques traits du visage avec Olivia.
• Enchanté, Roméo Petruz, le père d’Olivia. Et ce dernier accepta la main tendue.

Aussitôt, le regard d’Angelo partit dans le vide. Le garçon n’était plus là, avec Olivia, en train de serrer la main du père. Il offrait une généreuse droite à l’un de ses beaux-frères impertinent. Quelques secondes plus tard, il aidait sa mère à se relever et la faisait travers son salon avant de l’installer bien au chaud dans son canapé…

Il revint rapidement à lui, accompagné d’un léger vertige qui se stabilisa bien vite. Roméo Petruz haussait un sourcil.

• Un peu violent, mais avec un grand cœur apparemment… Constata le paternel avant de lâcher la main qu’il tenait toujours. Amusez-vous bien les enfants ! Puis il disparut dans d’autre groupe, saluant à tour de bras les invités qui affluait.

Olivia était livide.

• Qu’est-ce qu’il s’est passé ? Demanda Angelo perturbé parce qu’il venait de vivre.
• Ne me dis pas qu’il … Ho non, je suis sûre que c’est ce qu’il t’a fait… Il a usé de son pouvoir d’incube… Rha ! C’est insupportable… Ragea la jeune rouquine qui reprenait peu à peu ses couleurs
• Ton père est …
• Un incube… oui. Et il a tenté de lire tes désirs les plus enfouis. C’est un comportement de pervers, c’est inadmissible… Je te présente mes excuses, je ne pensais pas qu’il oserait le faire…
• Olivia… Calme toi, il n’a rien vu de vraiment compromettant… C’était un peu gênant mais rien de plus… Avoua Angelo tout en accompagnant Olivia jusqu’à leur place. Lui aussi il avait besoin de s’asseoir.

La soirée promettait d’être intéressante, c’était la première fois qu’Angelo croisait un incube. Au moins se coucherait-il moins bête ce soir !