Chapitre 26
- Elle va revenir quand Gwenaelle ? demanda Cassandre. Je préfère quand c’est elle qui vient nous chercher le matin pour l’école, et qui nous ramène chez nous le soir.
- Je ne sais pas, répondit Franck.
- Mais tu es son amoureux, tu ne sais pas quand elle va revenir ? Il est gentil Jonathan, mais je préfère Gwenaelle ! Normalement c’est elle qui s’occupe du ramassage scolaire.
- Je sais, mais elle ne va pas bien en ce moment, elle a des problèmes, et elle a besoin de se reposer.
- Et toi, tu peux pas l’aider si elle a des problèmes ?
- Non, cette fois je ne peux pas l’aider. Et je suis bien triste, comme toi, de ne plus la voir.
- Vous vous êtes disputés, c’est ça ? On la voit plus à l’école depuis une semaine, et toi aussi tu as l’air tout triste.
Quand un professeur habitait dans la même commune que ses élèves, tout se savait très vite. Franck et Gwenaelle n’échappaient pas à cette règle.
- Allez, monte dans la calèche et rentre chez toi. Demain, il n’y aura pas de sortie à la ferme pour étudier les cultures. C’est dommage, mais c’est comme ça. Si tu aimes bien Gwenaelle, tu peux lui écrire une lettre pour lui expliquer qu’elle te manque, avec un dessin. Je suis sûr qu’elle appréciera.
- D’accord, et j’irai la mettre dans sa boîte aux lettres demain soir après l’école. C’est maman qui viendra me chercher pour faire des courses le soir. À demain maître.
- À demain, bonne soirée Cassandre.
Contre toute attente, Gwenaelle vint le voir dans la soirée, sans prévenir. Elle avait l’air épuisée.
- Ecoute, je n’y comprends rien à tes histoires. C’est tellement dur de vivre seule à nouveau, je ne peux pas, je ne peux plus… Ne me parle plus de tout ça, s’il te plait. C’est le Franck que je fréquentais avant que je veux revoir, avec qui je veux vivre. On s’entendait bien tous les deux. On avait la même manière de voir la vie, simplement, près des autres. C’est le Franck qui veut redonner confiance à Cassandre que j’aime, c’est celui qui explique de si belles choses à Mathis. Le reste, je ne veux pas le savoir. J’espère que tu n’es pas fou, c’est tout. Que je ne vais pas le regretter un jour. Mais je veux vivre avec toi, je veux être dans tes bras. On a la chance de vivre entourés d’enfants, d’entendre leurs rires, de pouvoir les aider, alors ça me convient parfaitement, cela suffit à mon bonheur. Je suis si fatiguée…
Il la prit dans ses bras, debout, dans l’entrée de son appartement. Il ne dit rien, il la serra simplement, tendrement.
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