Chapitre 13 ~ Raphaël 

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Quelques heures plus tôt...

Cet après-midi, comme je n'avais pas de cours parce que mon prof de Math est absent, j'ai décidé de retourner à Nîmes en bus. J'ai prévenu mon père que je serais déjà à la maison quand il partira ce soir, pour éviter qu'il ne s'inquiète et que je lui enverrais un sms quand je serai arrivé à Nîmes.

Je monte dans le bus, et le traverse pour m'installer sur un des sièges du fond. Je prends mon IPhone et cherche sur iTunes ma playlist favoris de Imagine Dragons. Je mets mes écouteurs dans les oreilles et lance la première musique de la liste, Believer, me préparant à une trentaine de minutes de trajet, si ce n'est plus.

Tête en arrière posé contre le fauteuil, les yeux fermés afin d'être bercer par la musique, je suis légèrement bousculé par quelqu'un plusieurs minutes après le départ du car. Je regarde la personne, et fronce les sourcils car au lieu de s'installer sur tous les sièges disponibles, l'homme habillé d'un jean noir, un sweat-shirt de la même couleur et une casquette bleu s'assoit à mes côtés. Je l'observe quelques seconde tripoter son téléphone avant de ne pas cherche plus à comprendre, et me repositionne. Mais au moment où mes paupières allaient se fermer, je vois l'homme à ma droite se tourner vers moi et enlever sa casquette et la mettre sur son genoux gauche. Je le regarde et une seule chose me fait tressaillir, non deux en réalité : son énorme cicatrice sur la joue et son crâne rasé. C'est à se moment précis que je comprends qu'il ne s'agit que d'une seule personne, homme dont Sacha a peur et ne souhaite plus revoir, un homme qui depuis qu'il l'a revu n'arrête pas de faire des cauchemars, et cet homme n'est autre que son beau-père... Comprenant qu'il souhaite me parler, avec cet horrible sourire qu'il m'adresse, j'enlève mes écouteurs de mes oreilles, éteint la musique et range tout dans la poche de ma veste.

— Bonjour Raphaël, me dit-il d'une voix rauque et grave à la fois.

Évidemment, il connaît mon prénom, super je ne suis pas dans la moise...

Je déglutis.

— Bonjour.

— Je sais très bien que tu me connais, alors nous allons passer directement aux choses sérieux veux-tu.

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas trop pourquoi il souhaite me parler, mais je hoche la tête et patiente qu'il continue.

— Bien ! Une fois arrivée à Nîmes, tu va gentiment me suivre. Mais avant ça, téléphone ! m'ordonne-t-il en me tendant sa main pour que je lui donne.

J'ouvre la bouche, pour lui dire qu'il est hors de question que je le suive, mais il ne me laisse pas parler et continue.

— Avant que tu décide de te rebeller, sache que j'ai des hommes armés qui m'accompagnent dans le bus et qu'au moindre signe de révolte de ta part, ils ont pour ordre de t'attaquer.

Ok ! La j'ai peur... je sais qu'il peut très bien me raconter des bobards pour m'effrayer, mais bon, je vais le croire on ne sais jamais.

Je referme la bouche et hoche à nouveau ma tête. Je prends donc mon portable de ma poche, et lui donne résigné.

— Parfait, ricane-t-il. Alors voilà le deal, je t'embarque avec moi et on va prendre une belle photo pour Sacha, il ne faudra surtout pas oublier de sourire.

Hein ? Pourquoi voudrait-il faire ça ? Enfin je comprends bien que c'est pour lui faire peur ou pour le faire chanter, mais pourquoi moi, pourquoi pas un de ses potes ? Non en fait je préfère moi que ses potes, au moins eux, ils sont tranquilles...

— Euh, si je peux me permettre, pourquoi ?

— Pourquoi ? Tout simplement parce que sa pute de mère me devait du fric avant de crever.

Je le regarde sans doute d'une drôle de manière parce qu'il ricane.

— Quand elle était en vie, elle m'était bien utile pour me faire du fric en plus de celui-ci qu'elle me devait, je lui envoyer quelques clients qui payait bien cher pour la baiser... Elle était tellement défoncée qu'elle ne se rendait plus compte du nombre de mec qui lui grimpait dessus. Mais, le jour de sa mort, elle a pris de ma dope avant de faire sa putain d'overdose, donc la dette que la mère me devait, le fils me la doit, dit-il doucement pour que je sois le seul à entendre.

Mon Dieu, mais qu'elle enfance a vaincu Sacha ? J'en frissonne rien qu'en y pensant.

Nous restons silencieux le reste du trajet, puis au moment où nous arrivons à la gare routier de Nîmes, nous laissons les quelques passagers du bus sortir avant de descendre à notre tour. Comme promis, je le suis, pourtant je pourrais m'échapper, mais par crainte je respecte sa demande. Il nous fait traverser la gare, ainsi que tout le boulevard afin d'accéder aux petites ruelles peu fréquentées de la ville. Lorsqu'il s'arrête de marcher à l'entrée de l'une d'elles, je fais de même. Je le regarde dans les yeux et attend...

— Désolé, je dois faire ça pour la protection de ma planque, me dit-il très sérieux, avant de hocher brièvement la tête.

J'ouvre la bouche pour demander la raison de cette phrase mais un coup sur la tête m'en empêche, et me sens tomber dans les vapes.

***

— Oh merde ma tête, dis-je en voulant lever mon bras pour toucher l'endroit douloureux, mais je me rend compte que je ne peux pas...

Je regarde autour de moi, prenant rapidement conscience que je suis assis sur une chaise en bois des plus basique, au milieu d'une pièce sans meuble et ou les murs sont blancs. J'essaie à nouveau de bouger, de me détacher, mais rien n'y fait les noeuds sont trop serrer. Je reste calme malgré l'angoisse en moi qui plus que présente, je sens déjà ma transpiration couler le long de mon dos.

— Ah tu es réveillé. Parfait ! Fais-moi un petit sourire, me dit-il en levant sont téléphone.

Je fronce les sourcils avant que le flash de portable m'éblouisse les yeux, les faisant papillonner.

— Mais qu'est-ce que vous faites ? Pourquoi je suis attaché à une chaise ? Putain, je vous ai suivie sans faire d'histoire, je cris fou de rage et mort de peur à la fois.

— J'ai envie de faire pression à ton petit ami pour obtenir ce que je souhaite et puis il me semble d'avoir prévenu que je te prendrais en photo... mais ne t'inquiète pas, tu ne risque rien, déclare-t-il en riant

Il s'approche de moi, trop proche selon mon goût, se sens mon cœur battre de plus en plus vite contre dans ma poitrine. Il se penche et murmure à mon oreille :

— Enfin sauf si Sacha n'en a rien à faire de toi...

Je ferme les yeux en priant pour que Sacha ne prenne pas de risque pour moi. Même si j'ai peur pour ma vie, je préfère ressentir toutes les douleurs du monde ou même mourir plutôt que lui les subissent.

— Ouais, mais vous ne m'avez pas dit que vous m'assommeriez et que vous m'attacheriez !

— Il faut bien que je prenne mon pied tout de même, tu m'as suivis sans que j'utilise la force. Bref je viens de lui envoyer un joli petit message, avec la plus belle des photos de toi.

— Et du coup je vais rester assis sur cette satanée chaise et attaché combien de temps ? je demande essayant de faire comme si ce qu'il me dit ne m'atteint pas.

— Le temps dépendra de Sacha... me dit-il avant de sortir de la pièce en fermant la porte derrière lui.

Après plusieurs seconde de silence absolument j’essaie de me détacher, mais les noeuds sont trop serrer.

— Merde, je souffle tout tremblant.

Je me colle contre le dossier désespéré de ne pas pouvoir faire autre chose. Je ferme les yeux et me concentre sur ce que le beau-père de Sacha m'a avoué et sur ce qu'il ce passe. Malheureusement toute mes pensées sont pour Sacha qui doit être mort de trouille après la réception de ce fameux message. J'espère qu'il va en parler à mes parents, qu'ils ne seront pas trop angoissés et qu'ils trouveront une solution pour me sortir de là.

Sacha s'il te plaît ne fait rien qui te mette en danger...

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