La rencontre avec le Roi - Partie 2

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- Je sais ce que vous voulez et la réponse est non!

La personne qui venait parler était le roi d'Islandia, Arthur. Il était roi depuis quelques années et avait repris une politique favorable à la création, comme son père avant lui.

- J'ai toujours soutenu les artistes et les scientifiques dans leurs découvertes pour faire rayonner la gloire d'Islandia, pour améliorer le quotidien de ses habitants et faire en sorte que tout le monde soit heureux. Néanmoins je vous voit prendre de plus en plus de risques et négliger les règles les plus élémentaires de sécurité. Et les évènements de la semaine noire m'amènent à penser que je me suis peut-être trompé de voie en étant aussi laxiste avec vous. Tous ces problèmes doivent cesser.

Un homme se détacha de la délégation des ateliers. D'une cinquantaine d'années, Alfred se dégageait des autres chefs de guilde qui lui vouaient une admiration sans bornes. Il était le chef de l'atelier Monument Fort, le meilleur et le plus prestigieux atelier du pays.

- Les évènements de la Semaine Noire nous ont tous attristés. Beaucoup de personnes ont perdu la vie et parmi elles, de nombreux créateurs de talents. Nous comprenons la nécessité d'instaurer des règles pour éviter que pareille tragédie ne se reproduise et pour rassurer la population, dit calmement Alfred. Cependant, une telle loi nous semble exagérée ...

- Exagérée ? s'exlama soudain le roi avec force. Des dizaines de personnes sont mortes. Elles sont mortes car les ateliers n'ont pas controlé leurs membres. Ils les ont laissés faire ce qu'ils voulaient sans vérification de sécurité. C'était des sujets d'Islandia. Des hommes, des femmes, des enfants et des personnes agées. Ils ne devaient pas mourir. Pas comme ça. Des gens qui étaient sous ma responsabilité. Et maintenant, elles sont mortes. Cette loi permettra de vous obliger à le faire. Vu que vous ne le faites pas de vous même.

- Des initiatives avaient déjà été prises dans ce sens. Mais elles mettent plus de temps que prévu à se mettre en place. Ce que nous demandons, ce n'est pas une annulation pure et simple de la loi, mais un assouplissement.

- Un assouplissement? Ce texte permettra d'assurer plus de sécurité pour les habitants.
Et je sais pertinament que des réformes de sécurité mettent du temps à se mettre en place. Mais cela faisait des mois et des années que de tels problèmes arrivés et qu'une catastrophe pouvait arriver.

Il se calma puis soupira.

- Quels assouplissements voulez vous?

- Les ateliers se sont toujours démarqués par leur indépendance financière et créative. Nous voulons conserver ces libertés. Nous sommes, en contrepartie, prêt à vous aider à rédiger un texte qui instaure un certain nombre d'obligations de sécurité lors des manipulations et des constructions.

- Tout cela assure votre sécurité à vous, les créateurs. Quelle sécurité pour les habitants? Et comment s'assurer que vous respecterez ces obligations, vu que vous ne l'avez pas fait jusque maintenant.
- Et bien, le CPLSI (Comité Pour La Sécurité d'Islandia), puisqu'il a déjà été créé aura une fonction de contrôle. Pour protéger la population nous avons peut etre une idée. Nous proposons la construction d'un quartier scientifique dans chaque ville. Ce quartier sera à l'écart des habitations et permettra de réaliser des expériences et tentatives sans risque pour les habitants. Les inventions et oeuvres apportés en ville seront ainsi sûres d'être sécurisée. Et les créateurs retourneront dans la ville pour dormir. Cet endroit ne sera qu'un lieu de travail.

- Je vais y réfléchir déclara finalement le roi

Les conseils s'approchèrent d'Arthur et une vive discussion s'engagea sans que la délégation ne puisse entendre le moindre mot.

Au bout d'un moment, les conseils du roi s'écartèrent et celui-ci rendit son verdict.

- Voilà ma décision et les dispositions de la nouvelle loi. Des mesures de sécurité obligatoires pour tous ceux impliqués dans le processus créatif seront mis en oeuvre.Le contrôle de la mise en oeuvre des ces règles et de leur respect scrupuleux est attribué au CPLSI. Un quartier scientifique sera également mis en place à la périphérie de la ville pour protéger les habitants ...
A ce moment, la délégation afficha sa satisfaction mais elle ne fut que de courte durée.
- La création d'une nouvelle oeuvre devra être soumise à l'examen du CPLSI. Il étudiera chaque dossier et pourra interdire une création si celle-ci s'avère potentiellement dangereuse. Son avis ne saurait être contredit.
Voyant qu'Alfred allait répliquer, il continua
- Cette décision est définitive et ne sera pas modifiée. Je ferai passer un décret demain pour officialiser mes décisions. Maintenant, vous pouvez vous retirer, il faut que je règle d'autres problèmes et notamment celui de l'enterrement de tous ces pauvres gens.

La délégation repartit alors. Elle était partagée par rapport à la conclusion du roi. Ils étaient satisfait d'avoir eu leurs revendications validées mais l'idée de la validation obligatoire de chaque oeuvre par le CPLSI ne leur plaisait guère. En fait, l'organisme allait devenir leur pire cauchemar

La route vers la censure était ouverte et Islandia allait s'engager complètement sur cette route, au nom de la sécurité du plus grand nombre.

10 ans plus tard

Alfred est posé sur une des collines qui surplombent La Capitale. Il repense à cette entrevue avec le roi 10 ans plus tôt. Que de boulversements depuis, que de changements, de déceptions et de difficultés pour lui et les créateurs. Il se surpris alors à à verser quelques larmes en pensant au passé, avant la Semaine Noire.

Il entendit alors des pas derrière lui et une voix l'interpella.

-Bonjour l'ami, sommes-nous bien arrivé à La Capitale d'Islandia, pays où la création bat son plein?

Il se retourna et vit alors deux personnes, un homme et une femme, tout souriant. Ils portaient des sacs et des sacoches qui les identifiés clairement comme des artistes.

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