10 ans plus tard
Alfred avait face à lui deux jeunes, un garçon et une fille.
Ils étaient habillés très simplement et portaient chacun une sacoche.
Le jeune garçon était brin avec des yeux de la même couleur que ses cheveux. La fille à ses côtés était blonde avec yeux bleus-verts.
Ils avaient l’air exténués comme s’ils marchaient depuis longtemps mais avaient, malgré cela, un énorme sourire sur le visage.
- Sommes-nous bientôt arrivé à La Capitale d’Islandia, la ville qui rassemble tous les plus grands artistes du monde, la ville magnifique dédiée à la création ? demanda à nouveau le garçon
- Vous êtes bien à La Capitale, répondit le vieil homme, mais ce n’est pas …
Il n’eut pas le temps de les mettre au courant qu’ils sautèrent de joie et se prirent dans les bras.
- Nous sommes arrivés mon ami, enfin, s’écria la jeune femme en riant.
Ils se mirent alors à faire une sorte de danse de la victoire puis partirent en sautillant vers la ville après avoir remercié Alfred.
Ces personnes rendaient Alfred nostalgique.
Il s’identifiait à eux, quand il était jeune et qu’il débutait son travail dans la ville.
Il se mit à sourire légèrement. Cela ne lui était pas arrivé depuis un moment. Leur joie était décidemment contagieuse.
Il se lança alors à leur poursuite, voulant avoir un peu plus de cette joie et, peut-être, leur faire découvrir la ville.
Il les rattrapa alors qu’ils approchaient des portes de la ville.
Adrien et Lisa étaient en train d’avancer vers la ville, touchant à leur but, quand ils entendirent du bruit derrière eux.
Ils virent la personne leur ayant confirmé le nom de la cité un peu essoufflé derrière eux.
Il s’adressa à eux :
- Désolé du dérangement, mais je me suis dit que comme vous n’aviez pas l’air d’être du coin, je pourrai vous guider dans la ville, leur dit-il rapidement et visiblement peu affecté par son effort physique malgré son âge.
- Effectivement, nous ne sommes pas du coin, confirma le garçon. Je m’appelle Adrien et voici Lisa, renseigna-t-il son interlocuteur en désignant la femme à ses côtés. Nous sommes partis de chez nous il y a 15 ans pour parfaire notre art et venir ici. Nous venons d’un royaume très lointain.
- Enchanté, moi c’est Rafael, menti Alfred. Suivez le guide pour la visite.
15 ans ? Ils ne devaient pas être au courant des évènements de la dernière décennie pensa le vieil homme. Les pauvres.
Ils entrèrent dans la ville.
Adrien fut stupéfait devant la première maison qu’il vit. C’est Lisa la spécialiste en architecture, la sienne étant la chimie et la peinture, mais il se rendait quand même compte de la beauté de l’édifice. Haut, un peu coloré, majestueux. Et ce n’était qu’un simple ensemble d’habitations. Il avait hâte de découvrir les autres.
Il suivit Rafael en continuant d’observer les constructions.
Elles étaient hautes … un peu colorées … majestueuses …
En fait, elles étaient presque toutes identiques. Pas de variations architecturales, peu de changement de couleurs ou de taille.
Il s’attendait à des bâtiments tous différents mais cohérents entre eux, formant une symphonie harmonieuse de styles et de constructions.
Il se tourna vers Lisa qui affichait la même tête que lui.
Alfred les regarda. La surprise se lisait clairement dans leurs regards. Il continua la visite de la ville, enfin de ce qu’il y avait à découvrir.
Les bâtiments neufs étaient tous quasi-identiques et les anciennes constructions commençaient à se fissurer.
Seul Alfred parlait pour présenter les bâtiments et ils arrivèrent près de l’endroit regroupant les sièges des principaux ateliers de la ville.
Adrien et Lisa perdirent le sourire qu’ils avaient réussis à conserver jusque-là.
Tous les bâtiments de la rue affichent un état de décrépitude avancée. Les murs étaient lézardés de très nombreuses fissures et certains murs donnaient l’impression d’être sur le point de s’effondrer.
- Qu’est-ce que c’est que ça ? demanda Adrien en désignant un bâtiment particulièrement abimé, vieux et presque en ruine. Il reconnaissait le logo, une façade avec une colonnade entourée d’étoiles, et le nom mais ne voulait pas y croire.
- C’est le siège de l’atelier Monument Fort, répondit Alfred avec une légère pointe de tristesse dans la voix.
- Je ne peux le croire. Que s’est-il passé pour que le plus majestueux atelier du monde finisse ainsi. Comment le grand Alfred a-t-il pu permettre que cela arrive ? C’est incompréhensible, s’exclama Lisa en se tourna vers le guide. Et comment les autres ateliers se sont retrouvés dans cet état ?
- C’est une très longue histoire, lâcha doucement le malheureux chef d’atelier. Vu que vous n’avez pas d’endroits où dormir, je vous invite chez moi. Je vous raconterai toute l’histoire.
Ils arrivèrent quelques minutes plus tard devant une petite maison très vieille et difficilement entretenue.
Quand le vieil homme poussa la porte, il fut accueilli par sa femme :
- Où étais-tu Alfred ? J’étais folle d’inquiétude. Je suis allé voir là où tu te poses d’habitude mais aussi au siège de Monument Fort, l’atelier dont tu es le chef je te rappelle. Tu n’y étais pas. Où étais-tu ? Déclama-t-elle d’une traite
- Je faisais visiter la ville à ces deux personnes et je les ai invités à rester à la maison ce soir, lui répondit-il, croisant les doigts pour ne pas avoir été démasqué.
Ce ne fut pas le cas
- Alfred ? Le Alfred qui est à la tête de Monument Fort ?
Adrien et Lisa étaient immobiles et presque assommés par cette révélation.
- Vous savez, commença Alfred, beaucoup de choses ont changés ces 10 dernières années …
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