Massacre

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Je sais parfaitement que dans ces conditions, il m'est impossible de me libérer de cette dangereuse emprise ! Prise de panique à cette idée, je tends désespérément mon bras droit vers mon seul camarade encore conscient tout en l'appelant :

- Livaï !

Ce dernier se tourne vers moi mais il n'a pas le temps d'en faire plus : Un titan de grand gabarit se jette sur lui, bouche grande ouverte ! Il parvient heureusement à l'esquiver de justesse mais voilà qu'ils l'attaquent tous en même temps ! Il est encerclé !

Je ne peux pas en voir plus car le titan qui m'a attrapée m'emmène. Nous nous éloignons de cette scène d'horreur pour rejoindre Sieg, transporté et escorté par deux de nos anciens camarades.

Il murmure quelque chose pendant que nous avançons. Si j'en crois ses propos, il doit rejoindre Eren, qui l'attend quelque part . . .

Eren . . . Ne me dis pas que tu t'es vraiment rallié à lui !

Mon coeur se serre . . . Je connais cette douleur . . .

Non ! Je ne dois surtout pas tirer de conclusions hâtives ! Mon petit frère ne peut pas nous avoir trahis, j'en suis persuadée car il nous aime plus que tout au monde ! C'est lui-même qui nous l'a dit, le jour de l'inauguration de la voie ferrée . . . Si nous allons vraiment rejoindre Eren, je pourrai alors lui parler et mettre les choses au clair.

C'est alors que je vois soudainement quelque chose passer devant moi avec une vitesse fulgurante ! Je la suis du regard pour déterminer de quoi il s'agit quand je me sens brusquement tomber ! Le bras du titan qui me tenait captive est charcuté, ses morceaux de chaire et son sang m'accompagnant dans ma chute libre ! Je remarque cela au même moment où mes yeux tombent sur l'auteur de cette boucherie, je le reconnais aussitôt :

- Livaï !

Il est venu à mon secours et, surtout, il est sain et sauf !

Il se propulse avec son gaz dans ma direction et m'attrape au vol. Je passe mes bras autour de son cou pour bien m'accrocher. Ainsi, il aura au moins les mains libres.

Le détenteur du titan bestial, fou de rage, mord sa main pour se transformer ! Un halo de lumière jaune enveloppe le périmètre. Sa colère est telle qu'il attrape le seul titan encore vivant pour le broyer entre ses mains ! Il se sert de cette bouillie de chaire comme projectiles qu'il lance vers nous !

Livaï s'éloigne de cette menace pour me déposer sur l'épaisse branche d'un arbre. Il m'enjoint :

- Reste là, je reviens vite.

Il ne me laisse pas le temps de réagir, le voilà qui fonce vers son ennemi juré. Bien qu'éloignée de la bataille de plusieurs mètres, je n'en perds pas une miette. Sieg tente de jouer sur la corde sensible du caporal-chef en lui criant :

- Et tes braves petits subordonnés, alors ? Tu les a massacrés ? Les pauvres !

L'Ackerman se déplace avec une telle vitesse, en coupant les branches sur son passage, que son adversaire ne parvient pas à le localiser avec précision. Il regarde parout autour de lui et semble très perturbé. Livaï le remarque aussi :

- Tu paniques, le barbu ? Tu aurais mieux fait de rester bouquiner gentiment. Je ne sais pas ce qui t'as fait croire que tu pourrais m'échapper. Tu pensais que j'aurai des états d'âme à trucider mes hommes ?

Alors il l'a vraiment fait . . .

Le soldat continue :

- Tu n'as aucune idée du nombre de camarades qu'on a sacrifiés !

En disant ces mots, il se propulse d'en haut sur sur le titan bestial et lui envoie quatre lances foudroyantes en plein dans la nuque !

L'explosion éjecte Sieg de son corps titanesque. Il tombe au sol, couvert de brulûres et de plaies. Le militaire l'attrape par ses cheveux blonds et le nargue :

- On se retrouve, le barbu. Tu schlingues, ordure. Et tu es dégueulasse. Vraiment à gerber. Espèce de pourriture.

Estimant qu'il n'y a plus de danger, le combat s'étant terminé, je les rejoins sur la terre ferme. Livaï traine mon aîné derrière lui en déclarant :

- Ne t'en fais pas, je ne vais pas te tuer. Enfin, pas tout de suite.

Je jette un denier coup d'oeil derrière moi. Les corps de titans sans vie de nos camarades jonchent le sol de la forêt. Ils s'évaporent, il ne restera bientôt plus aucune trace de leur passage ici. Il semblerait que l'état de titan primaire donne l'impression d'être prisonnier d'un cauchemar sans fin . . . Les derniers instants de leur vie ont donc été pour eux un véritable cauchemar ! À cette pensée, mon coeur se serre . . . J'ai tant de peine pour eux !

Je me console tant bien que mal en me disant qu'au moins, maintenant, ils en sont libérés . . .

Je tourne les talons et suis mon caporal en dehors de la forêt des arbres géants.

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