Chapitre 3 (1/6) : La capture de drapeau de la classe 1G

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Il ne faut qu’un simple clignement d’yeux pour qu’Alexandre, l’homme-loup, passe d’une grande arène ensoleillée aux ombres de gigantesques arbres créée par la balise.

Des champs de bataille peuvent être créé manuellement ou procéduralement. Cette vaste forêt se révèle être de la première catégorie avec, en son centre, une énorme plaine et, plus proche des extrémités, sept forteresses en ruine à égale distance les unes des autres. Le reste de fortifications a plus pour fonction de délimiter la base qu’être un réel outil de défense à des agressions.

Caché par une importante végétation, le ciel n’est que très peu visible et les rayons de soleil se font rares.

« Carte », dit Alexandre en regardant son bras droit.

Soudain, une interface y apparaît. La base de la classe G se situe au nord-ouest et est à proximité de celle de la A plus au nord-est et de la F plus au sud-ouest.

Le groupe s’organise très vite. La moitié se mobilise pour défendre le drapeau et l’autre passe à l’offensive.

L’homme-loup, accompagné de ses trois amis d’enfance, se dirige vers la base de la classe F. La distance entre deux forteresses n’est pas très grande. Elle est seulement séparée par un demi-kilomètre. Cependant, la végétation rend la marche difficile. Le groupe reste sur le qui-vive, mais après une quinzaine de minutes à ne rencontrer personne, les adolescents se relâchent. Ils parlent de jeux vidéos et de ce qu’ils ont fait de leur été. Plus aucun d’entre eux ne prend soin d’être à l’affût de la moindre trace de magie ou de masquer sa présence. Le seul encore plus ou moins attentif est Alexandre qui, grâce à son odorat, peut facilement sentir à des centaines de mètres à la ronde des ennemies. Le groupe d’adolescents finit par faire face à un énorme arbre renversé. Si pour eux, il ne s’agit que d’un obstacle qu’il faut escalader, le tronc signifie qu’ils sont arrivés à mi-parcours. Alexandre tend la main à son amie semi-sanglier pour l’aider à monter.

Soudain, une détonation. L’homme-loup réagit aussi tôt et se jette au sol en plaquant sa camarade. Ils esquivent de peu une balle qui s’incruste dans un arbre.

  • Tu aurais pu prévenir avant. Tu m’as fait une de ses peurs.
  • Si j’avais pris le temps de t’avertir, l’un de nous deux aurait pris une balle, répond Alexandre.

Ce dernier est perturbé de n’avoir senti aucune présence que ce soit magique ou par l’odorat. Dubitatif, il prélève le projectile incrusté.

« Elle est dorée… », affirme le garçon d’un goût amer. « C’est pour ça que je n’ai rien ressenti… »

Alexandre regarde d’un air embêté ses amis qui sont composés, en plus de la semi-sanglier, d’un semi-souris et d’un semi-chat.

« Olivier s’est bien moqué de moi… »

Tout à coup, un sort foudroyant explose l’immense carcasse d’arbre. Les trois camarades de l’homme-loup se retrouvent projetés. Ils ne subissent pas de blessures majeures à l’exception du semi-sourie qui se retrouve le bras cassé. Trois élèves de la classe F sortent de la fumée et attaquent le groupe de semi-humains.

« Éclat-Lune, invoque Alexandre en criant. »

Une épée bâtarde à la lame d’argent apparaît instantanément dans sa main droite. Il bloque le coups d’une magicienne de foudre, mais il est vite embêté par de lointains tirs qu’il bloque et esquive pour la plupart. Malgré avoir été pris de court, lui et ses amis réussissent à prendre le dessus grâce à leur supériorité numérique et leur habitude de combattre ensemble depuis l’école élémentaire.

« Pic d’argent ! »

Une membrane pointue fonce sur la magicienne qui lui barre la route et touche son épaule. Il est sur le point de l’achever d’un coup d’épée que des pépites d’or s’incrustent dans son dos. Heureusement, le sort n’est pas assez puissant pour le blesser sévèrement.

« Tsss… Il gosse vraiment », lâche Alexandre, irrité. « Les gars je vous les laisse… Je m’occupe d’Olivier ! »

Il se met à courir en direction des tirs.

« Forme ancestrale. »

À cette pensée, sa masse musculaire se gonfle, il double presque de taille et fait sortir les pierres dorées incrustées dans sa peau. Une faible vapeur magique émane de ses blessures. Sa mâchoire et ses griffes s’agrandissent et sa fourrure gris cendré se hérisse et devient d’un éclat argenté éblouissant. Cette transformation lui octroie une puissance accrue semblable à celle d’un légendaire loup argenté.

Il se met à quatre pattes et court à une vitesse effrénée, l’épée dans sa gueule. Il esquive une balle, puis deux, puis quatre, avant d’encaisser une myriade tombant du ciel.

« Miroir argenté ! »

Un bouclier se créée au-dessus de l’homme-loup. En plus de le protéger, le mana des sorts contrés est absorbé par le garçon. Malencontreusement, certains projectiles parviennent à toucher ses pattes arrière et sa queue. Il perd brièvement l’équilibre, mais continue à courir.

Soudain, deux lumières vives se lèvent dans les airs derrière lui. Deux mages ont été éjectés de la simulation. Une voix familière se fait entendre dans sa tête, celle de la semi-sanglier. Dans cette simulation, la télépathie entre coéquipiers est possible tant qu’ils ne sont pas trop éloignés les uns des autres.

« Désolé, Alex, ils se sont fait avoir… Je vais essayer de te gagner le plus de temps possible. Élimine ton frère et enfuis-toi ! »

Le jeune garçon est enragé de sentir que la fin de l’activité est proche pour lui. Il esquive une balle qui vient lui effleurer la joue puis voit un scintillement doré au loin.

« Je t’ai enfin trouvé… Olivier ! », crie Alexandre.

Malgré qu’ils soient jumeaux, les deux frères ne se ressemblent que très peu. Olivier n’est qu’un semi-loup. Seules caractéristiques physiques de semi-animal se limitent à ses oreilles et sa queue. En plus de faire une tête de moins que son fraternel, il porte des lunettes.

Le voyant à la merci de l’homme-loup, il fait appel à son entité spirituelle. Une aura doré en forme de loup le recouvre. Une énergie surhumaine s’empare de lui, lui permettant de s’enfuir loin de son frère tout en le mitraillant de projectiles. Il tire à répétition Lumière cristalline de la lune dorée, des balles qui ralentissent, voire immobilisent.

Cependant, Alexandre n’est pas dupe, il a l’habitude de se battre contre son frère et esquive les projectiles dorés. Il réplique à son tour avec son seul sort à distance Éclat d’argent. Des pépites flottent autour de lui avant d’être projetées en direction d’Olivier. Une grande partie manque sa cible ou est interceptée par un bouclier.

Le petit semi-loup contre-attaque avec des balles effectuant une courbe. Il touche Alexandre du côté gauche et enchaîne avec des projectiles perforateurs. L’homme-loup tente de les bloquer avec un sort défensif, mais sa protection vole en éclats et se fait toucher à l’épaule. Vautré par terre, il voit au loin une lumière vive. C’est sa camarade qui vient d’être éjectée.

« Merde si je me dépêche pas de le buter, je vais me retrouver en quatre contre un… »

Profondément blessé du côté supérieur gauche, il peine à se relever. Il pense la partie terminée, incapable de rattraper son frère.

  • Tu croyais vraiment pouvoir me vaincre ? J’ai vu que tu étais dans la classe G et je t’ai directement ciblé. J’espère que tu le prends pas personnel ? En tout cas, je me demande comment mère et père vont réagir quand ils vont apprendre que leur fils favori s’est fait avoir comme un débutant par leur fils raté.

L’énergie dorée autour du semi-loup s’estompe. Arborant un regard de dégoût, Olivier se tient face à son frère vautré au sol prêt à tirer.

  • Tu n’es pas un raté, répond avec une pointe d’amertume Alexandre.
  • Tu répondras ça à l’Ordre ! Tu as eu la chance de naître en tant qu’homme-loup et d’avoir une magie aussi pure que la lune. Moi, on m’a toujours considéré comme ton jumeau impur. « L’or est l’éclat solide du soleil et corrompt la lune. » comme disent les anciens. Ça se voit juste dans le nom qu’ils ont donné à nos armes ! Éclat-Lune… Rouillastre… On voit laquelle de nos deux armes ils affectionnent le plus. Qu’est-ce qu’il faut pas entendre… dit Olivier en piétinant la tête de l’homme-loup.
  • Encore toujours la même discussion… Tu ne vois donc pas qu’être un bestial est une malédiction et qu’on s’en fout de ce que pensent de vieux loups en robe, crie furibond Alexandre.

Soudain, un éclat argenté en forme d’épée s’abat sur Olivier. Violemment touché, il trébuche sur une racine. Alexandre se jette sur lui malgré ses blessures. Il esquive une balle à l’éclat intense et désarme son frère en lançant son sabre sur lui. Le garçon au sol est pris au piège face à de longues dents pointues. Les deux adolescents arborent dans leur regard une haine sans pareil, chacun jalousant la vie de l’autre. Alexandre va pour achever son jumeau qu’un projectile le propulse sur un arbre. Sa forme de loup ancestral disparaît et une fumée magique émane de sa blessure.

Les camarades d’Olivier viennent pour l’aider à se relever.

« Ça va. Je n’ai pas besoin d’aide. »

Alexandre, sonné, se retrouve sans défense. La magicienne de foudre s’apprête à l’achever d’un sort à distance, mais soudain une silhouette tombe du ciel en plein milieu des quatre élèves.

« Nicolas ! », dit Alexandre les yeux béants.

Le semi-golem tournoie rapidement dans les airs avec ses rubans cyan aussi aiguisés que des lames. Surpris et épuisés, les trois camarades d’Olivier ne réalisent pas que leur tête est sectionné jusqu’au moment d’être éjecté par une marré lumineuse. Seul le semi-loup parvient à éviter l’attaque en se baissant. Il réagit aussitôt en invoquant son révolver doré. Nicolas se réceptionne sur un nuage pour amortir la chute et esquiver une balle. D’un ruban, il désarme son opposant, mais ce dernier a déjà invoqué une myriade de pépites d’or qu’il s’apprête à tirer.

« Je suis mal ! »

À bout portant et dans les airs, Nicolas est à la merci du semi-loup. Tout à coup, une épée d’éclats argentés s’abat sur la poitrine d’Olivier. Son corps se fissure d’une lumière vive, ses yeux dorés s’assombrissent et son sort se désagrège.

« Point vital touché. Limite du corps magique atteint. Éjection. »

Une explosion de lumière retentit.

« Merci, Alexandre. Désolé, t’es le seul que j’ai pu sauver », dit Nicolas d’une voix monotone.

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