Chapitre 3 (4/6) : La capture de drapeau de la classe 1G

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Dans cette forêt dépourvue de présence animale, les seuls bruits sont des branches brisées sous des pas, des buissons piétinés, des feuilles d’arbres soufflées par le vent et surtout les essoufflements des deux adolescents de la classe 1G fuyant un adversaire beaucoup trop fort pour eux.

  • Plus vite Nicolas !
  • Je fais ce que je peux ! C’est pas toi qui t’es mangé l’une des attaques de ce géant !
  • Rohh ! Ça va ! Moi aussi, j’en ai bavé avec la fille au premier étage, réplique la semi-papillon.

Le semi-golem freine sa course brusquement.

« Je ne peux pas continuer comme ça. Je suis épuisé. Même en augmentant ma vitesse avec mon mana, je n’arrive pas à suivre Alice que je dépasse normalement. »

Soudain, il lui vient l’idée de se déplacer dans les arbres.

« C’est sûr que j’irais beaucoup plus vite en me reposant discrètement sur ma capacité à voler. »

Voyant son camarade grimper dans les arbres à l’aide de ses rubans, Alice stoppe sa course.

  • Nicolas, qu’est-ce que tu fais ?! Si on court pas, il va nous rattraper.
  • Crois-le ou non, mais je vais aller beaucoup plus vite en sautant d’arbre en arbre.
  • Hein ? T’as perdu la tête ? C’est pas le moment de jouer au Ninja ! Et, en plus, vu comment t’es pas agile, tu en ferais un piètre !
  • Fais-moi confiance, répond Nicolas.

D’un râlement d’exaspération, elle lâche l’affaire et se remet à courir. Il ne suffit que de quelques secondes pour qu’il la dépasse. Bouche bée, l’adolescente ralentit inconsciemment. Soudain, elle entend un bruit derrière elle. C’est Frank qui les poursuit en chargeant comme un taureau.

« Hiiiii ! Nicolas ! Il nous rattrape ! »

L’adolescente se met à courir le plus vite qu’elle peut. Jamais de sa vie, elle n’a couru aussi rapidement. Pourtant, cela ne suffit pas, la distance entre elle et le buffle ne fait que s’amoindrir.

  • Merde… Nicolas. Fonce vers la base. Je vais le ralentir le mieux que je peux !
  • Quoi ?! Non, il ne ferra qu’une bouchée de toi ?!
  • Je sais bien, mais je vais parvenir à te faire gagner du temps ! Fonce !

La jeune fille invoque quatre de ses familiers, des papillons aux ailes vertes, et leur ordonne de tirer Boule de pollen. Plusieurs amas verdâtres aux airs inoffensifs flottent dans la forêt. Les particules explosent au contact de Frank. Sans effet apparent, il ne remarque que bien plus tard qu’il devient anormalement essoufflé et moins rapide. Il associe tout de suite son affaiblissement à ces mystérieuses particules qu’il a eu la prétention d’ignorer. Frank emploie Vent solaire pour se frayer un chemin. Les particules verdâtres d’Alice ne peuvent rien face à ce vent de plasma. La jeune fille a beau avoir énormément de familiers, ses papillons n’ont que très peu de mana et s’épuisent vite. Si elle en a choisi aux ailes vertes, c’est pour leur capacité à ralentir ses adversaires.

« Mes papillons verts sont épuisés et ce gars ne va plus se faire avoir par mes boules de pollens… pense-t-elle en rappelant ses familiers »

La jeune fille est heureuse d’avoir fait gagner autant de temps à Nicolas.

« Ce n’est pas terminé ! » dit-elle, déterminée.

Elle invoque tous ses familiers encore capables de se battre et s’enveloppe d’une aura magenta en forme de papillon géant. Une énergie multicolore allonge ses petites ailes ternes qui deviennent cristallines et gracieuses.

Face à une telle splendeur, Frank est subjugué devant une telle élégance et croit faire face à un esprit de lumière. Sous un bouclier de plasma, il se protège d’une pluie de rayons, de boules et particules de pollens aux couleurs multiples et avance difficilement. Il finit par lancer Éruption solaire. L’arc orangé vient ravager la plupart des arbres sur son passage et quelques papillons d’Alice avant de revenir vers lui.

« Oh je ne suis pas encore assez proche pour la toucher finalement, dit-il d’un air joueur en se reprochant davantage. »

Frank exécute une nouvelle offensive avec Vent solaire. Plus rien ne peut lui faire obstacle. L’adolescente se protège à l’intérieur d’un imposant cocon. Cependant, la membrane peine à tenir. Il s’agit d’une question de seconde avant qu’elle ne cède.

« Nébulosité lenticulaire ! »

Un Bouclier de nuage vient se dresser devant Alice. À la dissolution de son cocon, elle voit derrière elle son camarade venu la secourir.

  • Qu’est-ce que tu fais là, idiots ?! Tu devrais être loin d’ici !
  • Je ne pouvais pas t’abandonner. De toute façon, vu la distance qu’il me reste à parcourir, il aurait eu le temps de me rattraper, explique Nicolas de sa voix monotone.
  • Pfff… Tu changeras jamais. Toujours à tout calculer… souffle l’adolescente avec un sourire en coin.
  • Hmmm. Si on veut avoir une chance de le battre, il faut déjà mettre le terrain à notre avantage. Ô Forêt céleste, viens grandir sur terre. Mammatus !

En quelques secondes à peine, le sol, les arbres, les rochers et les végétaux ambiants se recouvrent de nuages. Le paysage est surréaliste. Le vert a laissé place au blanc et l’azur ainsi que les surfaces rocailleuses et rugueuses de la forêt à d’autres, duveteuses. Dorénavant, Nicolas peut lancer des sorts de toute part.

Alice invoque à son tour un sortilège.

« De l’hiver n’existait plus aucune nature. Du printemps se propage le pollen de la renaissance. Je fais sonner le glas de l’arrivée de la vie. »

Des ailes d’Alice émergent une quantité phénoménale de pollen qui vient obstruer l’air alentour. Les rares rayons de soleil qui pénètrent la forêt se réfléchissent sur les particules multicolores qui teintent les masses blanches ambiantes. Toute personne respirant cet air contaminée se verrait grugée à petit feu.

« Oh ! Vous vous préparez à me combattre. Voici un beau petit cadeau pour être sûr que vous ne vous défilerez pas ! Splendeur solaire ! »

Une auréole orangée lévite sur sa tête et une aura empêche les deux adolescents de détourner leur attention de lui. Cachés derrière un nuage, ils finissent leur plan.

  • Tu es sûr que ton sort ne m’affecte pas ? chuchote Nicolas.
  • Oui ! Du moins, je ferai de mon mieux pour ne pas que ce soit le cas.
  • Rassurant… Tes papillons sont prêts ?
  • Attends… dit-elle d’un air concentré. C’est bon !
  • Parfait, je commence… Nuage qui observe depuis le ciel, imite ce que tu vois et deviens son reflet. Fata Morgana !

Nicolas crée plusieurs illusions de lui-même. Ils sont tous cachés à différents endroits et prêts à déboussoler Frank le moment voulu. Leur cible en position dans ce qui s’apparente à un petit marécage, la dernière offensive peut débuter. Les clones se ruent sur Frank de toute part et les papillons d’Alice lancent divers sorts de pollens. Leur but principal n’est pas, dans un premier temps, de le blesser, mais bien de l’affaiblir et de découvrir comment battre son invincibilité.

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