Chapitre 3 (6/6) : La capture de drapeau de la classe 1G

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Nicolas s’effondre sur place. Trop épuisé pour bouger, il reste immobile plusieurs minutes avant de repartir avec le drapeau de la classe E en main. Amoché aux jambes, il est difficile pour lui de courir. Tout ce qu’il peut faire est une marche rapidement. Depuis la fin du combat, savoir qui l’a sauvé lui trotte dans la tête. Pourquoi cette personne n’est-elle toujours pas apparue ? Est-il sûr qu’il s’agit bien d’un allié ?

Soudain, il entend plusieurs voix féminines derrière lui. Sur le coup, Nicolas ne sait pas comment réagir. Il s’immobilise et utilise sa carte. Il n’y a aucun point blanc visible.

« Merde », souffle-t-il avant de courir le plus vite qu’il peut se le permettre.

  • Oh, regardez ! Y’a quelqu’un là-bas ! s’exclame une première fille.
  • Je le reconnais ! C’est un des gars qui s’est battu à l’auditorium, rajoute la seconde.
  • Rattrapons-le ! propose la troisième avant de partir à sa poursuite.
  • Hé, ne te précipite pas comme ça, prévient timidement une quatrième voix.

Nicolas, complètement épuisé, n’arrive plus à courir et trébuche sur une racine. Il se met à ramper et essaie de se redresser difficilement sur ses deux jambes.

La distance entre lui et sa poursuivante s’amoindrit de seconde en seconde.

En panique, il envoie des appels à l’aide par télépathie dans l’espoir que quelqu’un de sa classe soit dans le coin. La faible réserve de mana qu’il lui reste ne suffit pas pour qu’il puisse la semer. Il n’a qu’une chose à faire : essayer de la berner. Nicolas comprend que la jeune fille n’a que très peu de sorts à distance, sinon il serait déjà éjecté. Il utilise une illusion pour faire apparaître un obstacle.

« D’où sort ce gros tronc d’arbre ? », se demande la jeune fille avant de s’apercevoir de la supercherie, « Merde, il s’échappe ! »

Nicolas continue de courir le mieux qu’il peut. Ce n’est qu’une question de secondes avant que l’adolescente le rattrape et lui fasse la peau. Cette dernière, désormais assez proche, tire une myriade de balles enflammées. Soudain, le semi-golem se fait agripper par une imposante silhouette émanant de la vapeur.

  • Maxime…
  • Désolé pour l’attente ! Faut dire que de là où j’ai tiré, il y avait une trotte à faire ! répond la géante en replaçant sa longue queue de cheval. Bon, il est temps de se débarrasser de cette enquiquineuse !

Étonnée de voir des renforts arriver, la poursuivante reste immobile face au taureau qui lui fonce dessus. En panique, elle lance plusieurs sorts enflammés, mais ils se font tous bloquer par une membrane de vapeur entourant Maxime. De peur, la jeune fille trop téméraire trébuche sur un rocher enduit de mousse.

« Arcane de la forge du golem ! Marteau du golem de vapeur ! »

Une imposante masse d’un métal bleu rougeâtre apparaît dans les deux mains de Maxime et ne fait qu’une bouchée de son adversaire qui est instantanément éjecté dans une explosion de lumière.

  • Tu vas bien ? demande l’adolescente en se précipitant vers lui.
  • Notre classe… elle est en danger. La classe E va l’attaquer. On peut la sauver en allant porter leur drapeau. Rapporte-le, je suis trop épuisé pour continuer…

Leur conversation est coupée par l’arrivée d’un renard composé d’énergies écarlate puis par trois jeunes filles.

  • Oh, elle n’est pas là… On y avait bien dit de faire attention, lâche une semi-renarde.
  • Qu’est-ce qu’on va faire ? demande une adolescente avec un accent.
  • C’est simple Andrea, on finit le travail, dit une troisième fille aux courts cheveux noirs.

Cette dernière fait émerger de la cendre de ses talons et se propulse très rapidement sur Maxime qui bloque tant bien que mal un coup de pied.

« Foudre », incante la jeune adolescente aux cheveux noirs.

Des éclairs écarlates émergent du nuage noir et explosent sur Maxime. Heureusement, cette dernière renforce à temps sa défense à l’aide de son mana et en ressort presque indemne. Elle contre-attaque avec un coup de Marteau du golem de vapeur, mais son adversaire recule avant d’être rejoint par ses deux coéquipières.

  • Gabrielle, ne fonce pas tout seule dans le tas sans nous, intervient timidement la jeune fille à l’accent.
  • Ouais, on aurait perdu notre supériorité numérique si t’avais été éjecté. T’aurais pu au moins me laisser le temps d’invoquer mes quatre Gardiens des sables, enchaîne la rouquine.

Quatre créatures de sables écarlates arborant chacun un coquillage apparaissent. Ils ressemblent à de petits animaux-soldats prêts à se battre pour leur reine.

  • On est mal… Nicolas. Cours avec le drapeau jusqu’à notre base. Je suis sûr que tu peux y arriver ! Elle n’est plus très loin !
  • Quoi ?! Non. Tu es en meilleur état que moi pour courir !
  • Peut-être, mais je suis aussi plus en état de me défendre. En plus, je suis très lente, avec la vitesse qu’a la fille aux cheveux noirs, elle va me rattraper en moins de deux… Je te confis le drapeau. Ne me fais pas regretter ma décision ! Cours ! ordonne-t-elle en poussant Nicolas.
  • D’accord, chuchote-t-il amèrement en s’enfuyant au loin.

« Bon ! C’est à qui de se faire éjecter ?! » demande Maxime en s’entrechoquant les poings.

Nicolas court le plus vite, le plus loin, le plus longtemps qu’il peut. Il tombe et se relève avant de retomber et de se relever. L’adolescent a chaud, s’essuie le front en sueur et plein de saletés avant de reprendre sa course. Complètement essoufflé, le garçon a l’impression que son coeur va exploser. Il se repose sur ses genoux quelques secondes.

« Je ne dois pas m’arrêter », se dit-il avant de faire un pas de plus et de s’effondrer.

Il n’a plus de force et n’arrive plus à se relever. Le jeune garçon a donné tout ce qu’il a. Tout à coup, l’adolescent entend un craquement de brindille et pense que les filles l’ont rattrapé, mais, heureusement pour lui, il s’agit de Louis, son voisin de bureau.

  • Louis ! crie-t-il ! Je suis là ! Viens m’aider !
  • Oh ! Le gars en arrière de moi, qu’est-ce que tu fais là ?
  • J-je rapporte le drapeau de la classe E ! Aide-moi !

Louis affiche un sourire, non pas chaleureux, mais rempli d’avarice.

  • Oh, pauvre toi… Si proche de rapporter un drapeau que tu es éjecté d’épuisement.
  • Qu’est-ce que tu ra…

Nicolas n’a pas le temps de terminer sa phrase qu’il se fait transpercer par une attaque de son camarade. Une quantité importante de fumée turquoise sort de sa poitrine tel un geyser.

  • Ne t’inquiète pas, je vais l’apporter pour toi, dit Louis d’un sourire malicieux.

« Point vital touché. Limite du corps magique atteint. Éjection. »

Son corps de substitution lâche et se fragmente. Des craquelures lumineuses émergent ici et là sur son corps de remplacement. L’explosion lumineuse lui fait fermer les yeux. Lorsqu’il les rouvre, l’adolescent se retrouve de nouveau sous un soleil pesant. Nicolas affiche un regard sombre et a un goût amer. L’espoir qu’il a eu de pouvoir vivre une adolescence normale vient de partir en fumée emportée par un vent froid, beaucoup trop froid pour cette journée d’été.

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