Dylan, Charlie et Léon doivent faire face à pas moins de huit élèves de la classe C, dont le puissant semi-harfang des neiges. Pendant plusieurs minutes, les trois garçons restent sur la défensive en privilégiant l’esquive à l’encaissement. Ils ont bien vu avec Mathieu que leur maigre couche défensive de mana ne fait aucun poids face aux tirs meurtriers de William. Canardés par les sorts de huit élèves, les trois adolescents trouvent la situation désespérée. Le semi-poisson rouge trébuche et est en proie aux tirs multicolores. Il s’enveloppe d’une bulle protectrice, mais il n’a que très peu d’espoir de s’en sortir vivant. Il ferme les yeux à l’attente d'entendre la voix robotique, mais rien ne parvient à ses oreilles. Son maigre bouclier a étonnamment encaissé les rayons de lumières multicolores.

« Hein ?! Comment j’ai pu résister à ces tirs, alors que la carapace de Mathieu n’a rien pu faire ? » s’interroge Léon avant de trouver une hypothèse. « Les gars ! Je crois avoir trouvé comment se protéger de ses tirs ! Protégez-vous avec une barrière plutôt qu’avec une enveloppe corporelle ! »

Les coups du mage d’aurores boréales sont certes très puissants, mais dès qu’ils touchent quelque chose, ils se désintègrent presque aussitôt. Bien que la couche défensive de mana, que tous les mages savent faire, reste inefficace, une simple barrière à bonne distance suffit à contrer les tirs célestes.

Le garçon à lunette dégaine ses deux révolvers et tire. À découvert, il laisse le soin à ses deux camarades de le protéger et concentre ses offensives sur les autres élèves de la C. Léon le recouvre d’un bouclier translucide et Charlie, à l’aide de petites pyrites, bloque en plein vol les rayons lumineux de William. La confrontation entre les pierres dorées et les aurores boréales provoquent plusieurs petites explosions aux couleurs diverses semblables à celles de pétards. Quelques tirs suffisent pour mettre à pied d’autres élèves de la classe C.

La différence de nombre entre les deux groupes s’amoindrit de minute en minute. Grâce au soutien de ses camarades, Dylan parvient à considérablement se rapprocher de William et l’a dans sa ligne de mire. Il s’apprête à tirer, mais quelque chose rentre dans sa vision périphérique. Projetée par de la cendre, une jeune fille aux courts cheveux noirs, s’apprête à le frapper violemment d’un coup de pied.

« Elle sort d’où elle ?! » se demande-t-il en rapprochant ses bras de son visage.

« Bulle trampoline ! » crie Léon.

Une bulle gorgée d’eau se place entre la jeune fille et son camarade. Au moment de toucher la boule aqueuse, l’adolescente se retrouve projetée à plusieurs mètres au loin.

• Merci, Léon ! Tu m’as sauvé !

Trois filles de la classe D se rajoutent à la mêlée générale.

Soudain, quatre monstres de sables écarlates viennent s’attaquer aux trois derniers survivants de la classe C. Ces derniers, embêtés à repousser ses créatures aux armes et armures en coquillages, ne prêtent pas attention aux flèches blanchâtres qui viennent s’abattre sur eux.

Charlie et Léon, à leur tour, doivent combattre ces créatures des sables manipulées par une semi-renarde à la longue tresse auburn. Le mage de pyrites tente de se rapprocher de la magicienne, mais se fait intercepter par le bouclier d’une créature en forme de mignon petit mouton.

William est dorénavant le seul de sa classe toujours en vie. Encerclé de toute part, il se retrouve en mauvaise posture. Cependant, il garde toujours son regard fier et stoïque. Il ne perd pas de vue aucune de ses ennemies que ce soit ceux devant ou derrière lui.

D’un bref échange de regard, Dylan fait comprendre à la magicienne de cendres volcaniques que le plus dangereux reste le harfang des neiges. Les deux adolescents se ruent sur lui. Le grand garçon à lunette reste à une certaine distance et le mitraille de balles de fer en fusion.

La protection translucide de l’élève de la classe C laisse apparaître quelques couleurs difformes à chacun des tirs bloqués de Dylan.

Gabrielle, quant à elle, fait sortir de la cendre de ses talons et se propulse à haute vitesse vers le mage d’aurores boréales.

Ce dernier ne se laisse pas faire et la mitraille de plusieurs sorts.

La magicienne s’y attend et se protège à l’aide de Bouclier de cendres volcaniques. L’imposante sphère noire la camoufle et rend sa prochaine action impossible à prédire. Elle surprend le semi-oiseau avec un Souffle de cendres.

Ce dernier se protège encore derrière sa puissante sphère d’aurores boréales, cependant la fumée l’empêche de voir.

Soudain, la jeune adolescente tombe du ciel et fracasse violemment ses deux pieds sur le bouclier qui vole en éclat. Une explosion de cendres digne d’une éruption volcanique se propage dans les environs. Il ne reste à l’adolescente qu’à embraser toute cette poudre noire à l’aide de Foudre pour provoquer une puissante déflagration d’éclairs écarlates. Cependant, elle est soudainement tranchée en deux au niveau de l’abdomen.

« Hein ?! Comment a-t-il pu me voir dans toute cette cendre ?! » se demande-t-elle, confuse.

Son corps magique commence à se craqueler de fissures lumineuses lorsqu’elle entrevoit le mage d’aurores boréales qui arbore un masque multicolore en forme de tête de hibou.

Chaque semi-humain a une entité spirituelle qui lui permet d’augmenter certaines de ses capacités physiques et magiques en échange de spina, une énergie à la fois semblable et différente à du mana. Ce majestueux masque est la représentation de l’entité spirituelle du semi-harfang et lui permet d’avoir une vision inégalée, peu importe l’environnement.

« Onde d’aurore », incante-t-il.

Deux anneaux multicolores se forment autour de lui avant de s’agrandir et de trancher tout sur leur passage. L’une des deux achève Gabrielle qui se retrouve éjectée dans une explosion de lumière. Toute la cendre qu’elle a créée disparaît comme par magie. L’autre détruit deux créatures de sables écarlates à l’effigie d’un coq et d’une vache.

William profite d’une brèche pour s’enfuir en direction de la colline centrale.

« Léon ! Charlie ! Je pars à sa poursuite ! Occupez-vous des autres ! »