Chapitre 5 (3/3) : Une journée mouvementée

3 minutes de lecture

Les cours terminés, Nicolas sort dehors. Il fait beau, le ciel azuré est parsemé de nuages et le soleil est rayonnant. Un léger courant d’air glisse sur sa peau. Le semi-golem trouve que c’est une belle journée pour rentrer en volant. En se camouflant dans l’un de ses Nuages invisibles, le semi-golem s’envole gaiement. Le vent, plus violent qu’au sol, fait danser ses vêtements et la présence de quelques oiseaux fait sourire le semi-élémentaire. Le sol est jonché de toits en tuiles bleutées. La plupart des bâtiments ayant plus ou moins une trentaine d’années, Nicolas repère facilement sa maison fraîchement rénovée. Il attend d’avoir atterri avant d’enlever son voile invisible. Cependant, cela n’échappe pas à sa mère qui le voit apparaître.

  • NICOLAS ! crie-t-elle en colère.

L’adolescent se fige aussi droit qu’un piquet avant de se tourner tranquillement vers sa maternelle.

  • A-allo maman, balbutie-t-il avec un sourire crispé.
  • Donc en plus de t’être enfuie de la clinique en volant ce matin, tu rentres à la maison en volant ?! Est-ce que tu te paies ma tête Nicolas ? Combien de fois je t’ai dit que c’est dangereux pour toi de voler sous les yeux de tous ?! Si quelqu’un de ton entourage te voit voler, c’est fini ! Tout le monde sera au courant que t’es un semi-golem et ils te verront comme un monstre ! Je ne veux pas que cela t’arrive.
  • Je sais maman. Mais combien de fois je dois te dire que je me rends invisible quand je vole ? Personne peut me voir ! C’est pour ça que j’ai appris la magie de Fata Morgana, pour pouvoir voler où je veux ! Je peux voler maman, c’est comme si t’interdisais à un poisson de nager.
  • Tu exagères ! Tu ne mourras pas si tu arrêtes de voler. Tu peux te déplacer sur tes deux jambes.
  • Oui, mais j’adore voler, maman ! J’adore voler ! Tu ne veux pas que je vole dans la maison, tu ne veux pas que je vole en extérieur, tu me permets juste de le faire dans des bâtiments clos ou à la campagne. C’est pas vrai que je vais aller à la campagne pour voler !
  • Nicolas Thibodeau, tu vas baisser d’un ton avec moi !
  • C’est toi qui as commencé ! En plus, à la place de me soutenir en attendant qu’ils veuillent me mettre une muselière magique, tu t’es rangé de leur côté.
  • Une musel… ce n’est pas une mauvaise chose Nicolas ! C’est pour te protéger…
  • Non, c’est pour vous protéger vous… de moi ! Comme si j’étais un danger…
  • C’est pour te préserver que je fais ça, imbécile ! Si tu te transformes en pleine nuit et que cela nous tue tous comment tu vas te sentir ?! Je veux éviter à tout prix que tu aies des remords et crois avoir du sang sur tes mains !
  • Je comprends… dit Nicolas calmement. Pour toi c’est déjà une évidence, ma transformation ne va être que des problèmes et va forcément tuer quelqu’un.

Le semi-golem, fâché, se rue dans la maison en claquant la porte d’entrée. Au même moment, une voiture se gare et le père de Nicolas en sort accompagné de ses trois plus jeunes filles.

  • Qu’est-ce qu’il y a ? demande-t-il, anxieux.
  • Il commence sa crise d’ado, dit-elle en se frottant le front pour atténuer un début de migraine.
  • Tu veux que j’aille y parler ?
  • Non, Charles, c’est bon. Laissons-le décompresser.

Aurélie, la petite dernière de la famille, en entendant ses parents décide d’aller voir son grand frère. Elle descend dans le sous-sol et rentre dans la pièce teintée de noir et plongée dans l’obscurité. La seule source de lumière émerge de l’ordinateur portable de Nicolas. Le jeune garçon, pour s’évader de la réalité, adore jouer à Manaless, un jeu vidéo où il peut faire ce qu’il veut dans un monde cubique dépourvu de toute forme de magie.

« La vie serait tellement plus simple si c’était comme dans Manaless… »

L’adolescent se tourne vers sa petite soeur qui l’interpelle en tirant des petits lasers du bout des doigts. Il arrête de broyer de noir en voyant le petit visage joufflu et les grands yeux rouges tout ronds d’Aurélie.

  • Tu as quoi Nicoooo ?

Nicolas garde le silence quelques secondes en cherchant comment exprimer clairement à sa petite soeur de trois ans ce qu’il ressent.

  • Disons que… maman a peur que je te fasse du mal et ça, ça me fait beaucoup de peine, répond-il calmement.
  • Pourquoi maman a peur ? Tu es le plus gentil du monde ! s’exclame-t-elle en souriant.
  • Elle a peur à cause de mes nuages.
  • Pourquoi ? Moi, je les trouve beaux tes nuages, dit-elle naïvement.

Nicolas enlace sa petite soeur.

  • Merci Auré… Merci…

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire ToufTouf V.2 ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0