Chapitre 10 (7/9) : Un mentor et des amis

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Nicolas demeure le restant de la journée en retenue. À la fin des classes, il se trouve seul avec sa conseillère, Madame Vigneau. Sa retenue s’apparente davantage à une rencontre entre une enseignante et son élève. Le garçon lui raconte tout ce qui s’est passé.

Sa conseillère se révèle compatissante de sa situation. Depuis sa fugue, Nicolas trouve qu’il manque cruellement de patience et s’excuse amèrement de son comportement. Étant d’habitude un élève sage et intelligent, la direction s’avère clémente et ne lui donne qu’un simple avertissement, pour cette fois.

L’heure de la retenue est terminée, le semi-golem peut dorénavant partir. Avant de se séparer de son enseignante, il tient à la remercier.

« Madame Vigneau… Merci énormément pour tout ce que vous faites pour moi… Même si vous ne comprenez pas tout, j’apprécie beaucoup votre compassion. Je me sens soutenu et j’ai l’impression que vous voyez un simple élève en difficulté plutôt qu’un à problèmes. En bref, merci énormément d’être ma conseillère », lâche-t-il, en baissant la tête, embarrassé.

Cette dernière qui ne pensait pas recevoir autant de louanges de son élève rougit à la fois de bonheur et de surprise. Elle le remercie à son tour avant de partir de son côté en affichant un visage ravi.

Nicolas s’apprête à faire de même, mais se fait interpeller par une voix masculine familière.

  • Yo, Nico.

En entendant son prénom, son corps se redit, aussitôt

  • Antho… Tu as tout entendu ? demande-t-il, en sachant pertinemment que son ami a tout entendu de ses remerciements flagorneurs.
  • Oui, c’était mignon… répond-il, en détournant les yeux.
  • T’as pas besoin d’en rajouter une couche. Je suis déjà assez gêné que t’aies entendu tout ça ! s’exclame-t-il, en devenant aussi rouge qu’une pivoine.

L’intention d’Anthony n’est pas de taquiner son ami. À sa façon, il a voulu seulement mettre à l’aise son ami déjà bien assez embarrassé.

  • Hum, je t’attendais Nico… Je voulais te dire… Je comprends pourquoi tu l’as dit à Frank et pas à moi. Il m’a tout expliqué pendant les cours. Tu n’as pas eu trop le choix de lui dire. Hum…

Le semi-corbeau essaie de s’expliquer, mais ses idées s’entremêlent.

  • Prends ton temps, Antho, demande Nicolas avec un sourire sincère et timide.

Le semi-golem le regarde dans ses yeux habituellement froncés. Ils expriment sincérité et compassion. Sa gestuelle trahit son embarras. Voir Anthony se démener pour le rassurer, alors qu’il ne s’avère pas très bavard lui fait énormément plaisir.

  • Je veux dire… que tu sois un semi-humain ou pas ça m’est égal. Pour moi, tu restes Nicolas, un gars un peu timide, mais qui est plein d’imagination et avec qui c’est le fun de parler.

Les iris turquoise du semi-golem s’illuminent légèrement de bonheur. C’est très rare que ce phénomène lui arrive par cette émotion. Nicolas, habituellement très peu tactile, ne peut pas s’empêcher de lui faire un câlin.

  • Merci… Merci beaucoup d’être mon ami.

Les deux adolescents partent de l’école en même temps, cependant leur route se sépare très vite puisque Roger, visiblement en colère, attend Nicolas à la sortie de l’école. Le semi-golem salue rapidement de la main le semi-corbeau avant de marcher, la queue entre les jambes, vers le véhicule de son maître. L’adolescent ne s’avère pas stupide, ce qui s’est passé aujourd’hui s’avère grave et mérite une bonne discussion. Une balade en voiture s’avère parfaite pour en discuter sérieusement. Le semi-golem y rentre sans dire un mot et évite le plus possible de croiser les yeux beiges de son maître. Ce dernier commence à rouler sans rien dire. L’adolescent ne comprend pas, il ne va pas le réprimander ?

  • Je… je sais que j’ai fait quelque chose de mal…
  • L’important c’est que tu le saches et que ça ne se reproduise plus. Tu as de la chance que ta nature de semi-golem n’est pas publique. Dans le cas contraire, cet incident t’aurait probablement collé la réputation de semi-monstre dangereux tout le long de ta scolarité.
  • Tu crois ? demande Nicolas, soucieux.
  • Je ne le crois pas juste, j’en suis certain même ! explique-t-il, attristé.

L’adolescent ne comprend pas pourquoi il affiche une telle expression.

« Pourquoi il est triste ? »

  • Ça... ça va ?
  • Oui, ça va, j’ai juste eu une dure journée. L’un de mes collègues est mort aujourd’hui pendant une mission dans le nord.
  • Je le connais ? C’est Blue Bird ?!
  • Non, tu ne le connais pas heureusement.

Ce que dit Roger est un mensonge. Il préfère mentir que de devoir raconter une vérité qu’il lui fait encore trop mal, même après autant d’années.

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