Chapitre 3

9 minutes de lecture

Cette nuit, je n’ai fait que pleurer et j’ai tenté de tout oublier... comme le jour suivant... les images de cette nuit revenaent sans cesse me hanter... je n’avais aucun répit... j’ai alors compris que même vos amis peuvent vous trahir pour leurs propre plaisirs...

  Je n’ai pas dormis de la nuit et mes cernes le prouvent à elles seuls. Je ne veux pas aller en cours sinon... je les croiserais mais je ne dois pas non plus fuir...

Je veux juste tout oublier.

Je me prépare avec beaucoup moins d’entrain que d'habitude. Je regarde mon téléphone qui affiche un nombre incalculables d’appels manqués et de messages. Je les ignore puis descends prendre rapidement mon petit déjeuner. Ma mère m’accueille avec son sourire chaleureux et mon père lit toujours son journal.

Mère : Bonjour ma chérie. Tu te sens mieux aujourd’hui ? Tu disais être malade hier...

Lyz : Oui, merci.

Mère : Et alors, ton rendez-vous ?

Je me raidis sur ma chaise. Même si je savais bien que cette question allait être posée elle me fait l’effet d’une douche froide. Mes parents me regardent, inquiets de mon silence.

Mère : Ma chérie ?

Père : Je t’avais dit que ce garçon n’allait pas être pour toi, à cette âge il ne-

Je me lève brusquement faisant trembler la table, je les quitte avec un air sombre sans répondre aux appels de ma mère. Je sors en mettant ma capuche et mes écouteurs. Cette fois, ce n’est pas moi qui observe les passants mais eux qui me dévisage de la tête au pied, après tout, j’ai une tête à effrayer les morts.

Mon cauchemar n’était pas prêt de se terminer. Au lycée j’ai le droit à tous les regards et messe basse possible. Lorsque j’ouvre mon casier je découvre l’horreur que je redoutais tant... une montagne de photo tombe à mes pieds. J’entends alors des rires. Je n’ai pas besoin de me retourner. Je les reconnaitrais entre milles. Je ramasse ces horribles images à toute vitesse sous les regards moqueurs de tous les élèves.

Je retiens mes larmes. Je ne leur ferais pas ce plaisirs. Je sens une main se poser sur mon épaule, je relève la tête et Ruby me sourit même si ses yeux la trahisse et j'en discenre de l'inquiètude. Elle se baisse pour m’aider à ramasser.

Ruby : Lyz... t-

Je lui arrache les photos des mains et m’en vais sans lui laisser une seule chance de me parler. Je lui en voudrais toujours pour ce qu’elle à fait. D’ailleurs, je ne comprends pas son petit manège de s’adresser à moi comme avant. Si la trahison venait de Jess ou Ava je comprendrais mais Ruby... c’était mon idole... celle que j’admirais depuis mon enfance, comment a-t-elle pu me faire ça ?! Perdue dans mes pensées, à me torturer l’esprit sur le chemin de ma classe, je ne remarque pas la personne devant moi et je tombe misérablement sur le sol.

Lyz : Jess ?

Jess : Jessica pour toi ! Et encore... évite de prononcer mon prénom !

Lyz : J-Je...

Jess : Je t’arrête tout de suite. Ne crois pas que je vais être sympa après ce que tu m’as fait juste parce qu’on était amies. En plus, j’ai toujours pensé que tu étais qu’une pauvre fille... Mais de là... jusqu’à essayer de me voler mon petit ami ! Mes amies ne sont pas des salopes dans ton genre ! Tu croyais vraiment que ça allait t’avancer à quelque chose de lui envoyer toutes ces photos ? Tu fais juste pitié ! Maintenant je ne veux plus t’entendre ni même te voir !

Tous les regards se braquent sur nous aux hurlements de Jess. Elle me regarde avec dédain et tourne les talons pour retourner en cours, avec à ses côtés Ava riant de mon sort. Je retiens mes larmes car je ne leur ferais pas ce plaisir à elles non plus... Tous autant qu'ils sont ! Ils ne méritent pas mes larmes ! Je me relève rapidement retournant aussi en cours en essayant de me faire la plus discrète possible..

La journée a été très longue.... tous ces visages, tous ces yeux, tous ces rires... je ne pensais pas survivre une minute de plus. Alors, dès que la sonnerie retentit, je fuis cet endroit maudit le plus vite possible. Je cours jusqu’à chez moi n’ayant pas la force de prendre le bus et d’encore subir ce qui me fait trembler depuis ce matin.

Mon supplice se termine lorsque j’aperçois ma maison au loin, je calme ma vitesse et marche pour reprendre mon souffle. Un jeune homme me bouscule légèrement, nos regards se croisent, et je le reconnais immédiatement, ce magnifique regard que j’avais déjà vu cette nuit-là, quand j'ai fuie la grange. Et apparemment lui aussi me reconnais. Il tente de m’adresser la parole mais je l’esquive et me refugie dans ma chambre.

Je claque la porte de ma chambre et m’appuis contre elle, je glisse jusqu’au sol et replie mes jambes. Je veux juste tout oublier... je veux que tout s’arrête... pourquoi ai-je subit tout cela ?! Je ne le mérite pas ! Je n’ai rien fait ! J’ai toujours été gentille aves les autres ! Je m’occupe avec tout mon cœur de ma famille et de mes amies alors POURQUOI !?

Les larmes que je retenais jusqu’à présent se déversent sur mes joues telles des cascades. Moi qui pensais trouver réconfort auprès de mes amies, je me suis lourdement trompée....

Après avoir pleurée quelques minutes je me lève déterminée ! Déterminer à tout arrêter ! Je ne veux pas que tout ça devienne mon quotidien, je le sais très bien... ils feront en sorte que ma vie soit un véritable enfer ! Et ils sont sur la bonne voie...

Je fouille sur mon bureau puis dans mon sac, je le trouve enfin... ce qui me libera. J’ouvre mes ciseaux et passe mon doigt sur la lame qui m’appelle.... du sang coule le long de mon index... et c’est mieux ainsi. Je l’amène délicatement sur la peau de mon poignée, la dépose, pour la faire bouger doucement de la gauche jusqu’à la droite.

De ma peau blanchâtre jaillit un rouge vif qui parait bien plus chaud et vivant que moi-même. La douleur grandit de plus en plus mais elle ne peut devenir plus imposante que mon désespoir, je recommence donc espérant que tout s’arrête. Je deviens de plus en plus faible mais je ne m’arrête pas pour autant non... je dois être sûr de ne pas pouvoir revenir. La lame continue de rentrer en contact avec ma peau qui ne s’en lasse pas jusqu’à mon évanouissement.

A ma grande surprise, je me réveille dans mon lit et non où je me suis évanoui. Mes bras me font atrocement mal mais ils ont été soignés et je porte maintenant des bandages autour d’eux. Je ne comprends pas... pourquoi ?! Personne n’est chez moi alors comment est-ce possible ?! Et surtout pourquoi je ne peux pas mourir !!?

Les jours passent sans que je ne reprenne gout à la vie. C’est peut être pire même... Jess et Ava s’amusent chaque jour à m’en faire baver et bien sûr si les populaires le font alors tout le monde fait de même... Ma vie devient un enchainement d’harcèlement. Je sors de l’établissement, la tête baissée, espérant que personne ne me reconnaisse. Cependant, un groupe d’élève se forme sur un côté et des cris retentissent, intriguée, je m’approche. Je me faufile à travers tous les élèves qui formaient un cercle.

Enfin parvenue au bout, un jeune homme aux cheveux brun et la peau mate faisait fasse à Dylan. Le joueur fonce sur le garçon mais celui-ci l’esquive sans problème et lui met une droite qui le fait tomber à terre. Tout le monde le huent et l'insulte mais lui s’en fiche totalement et sourie face à Dylan impuissant.

Dylan : Ordure ! Qu’est-ce que tu veux ? T’as été viré je te rappelle et personne ne veut te voir ici ! Alors dégage maintenant !

Le jeune brun rie face à la remarque de Dylan qui l’observe comme si il était fou. Quelqu’un de la foule me reconnait et me pousse violement par terre, je récupère rapidement mes affaires qui se sont éparpillées et une main apparait dans mon champs de vision. Je lève la tête, et le jeune homme avait des yeux qui m’étaient étrangement familier. Je l’accepte et il m’aide à me relever, nous finissons par nous enfuir main dans la main sous les cries des autres élèves.

Nous nous arrêtons lorsque nous avons parcouru une bonne distance, il se met à rire de notre situation et moi, qui pourtant ne trouvait rien d’amusant depuis des jours, dois avouer que la situation était plutôt drôle. Un léger sourire se dessine sur mes lèvres ce qui n’échappe pas à mon compagnon de fuite.

?? : Un sourire... je ne croyais que je n’allais jamais le voir

Lyz : Tu es qui au juste ?

?? : J’attends ta réponse en premier

Lyz : Lyzbeth mais je préfère que l’on m’appelle Lyz, et toi ?

?? : Je ne peux pas le dire...

Lyz : Quoi ?! Et pourquoi ?

?? : Je dois garder le mystère... sinon comment pourrais-je te charmer ?

Il fait une révérence puis relève la tête pour me faire un clin d’œil ce qui me fait éclater de rire, il a l’air bien étrange et surtout... diffèrent.

?? : Lyz, ce fut un plaisir j’ai cependant une mission qui m’attend

Lyz : Une mission ? Laquelle ? Enfin je sais... « mystèèère »

Il sourit face à mon imitation raté de lui-même, il part en me faisant un signe de la main. Je fixe son ombre qui disparait petit à petit. Ce garçon a l’air d’être vraiment quelque chose...

Je rentre chez moi assez heureuse pour la première fois de la semaine. Il avait raison sur un point.... ce mystère qu’il entretient m’intrigue un peu. J’aimerais bien le revoir. J’ai l’impression de pouvoir lui faire confiance... même si j’ai cette sensation je vais être prudente.

Mon souhait c’est alors réalisé, il est revenu me voir plusieurs fois depuis ce jour. Nous sommes devenu proche assez vite et avec lui... c’est comme si je vivais réellement.

Lyz : Pfff... Personne ne dit ça de nos jours, tu dois être le dernier

?? : Mais puisque je te le dis !

Nous nous « disputions » une énième fois sur des sujets sans grandes importances et finissons comme à notre habitude par rire. Je m’étale sur mon lit à force d’avoir trop rie et il en fait de même.

Lyz : Alors M. Mystère, vous ne voulez toujours pas me donner votre nom ?

?? : J’ai peur...

Lyz : De ?

?? : Que si tu apprennes mon nom tu ne veille plus me voir, je n’ai pas la meilleur des réputations...

Lyz : Je me fiche de ta réputation vu que j’ai appris à te connaitre

?? : Assez pour me faire confiance ?

Lyz : Je...

?? : Tu vois...

Lyz : Si j’ai du mal à faire confiance ce n’est pas à cause de toi...

Je marque une pause, je me perds dans son regards qui me transperce. Ne pouvant affronter ses yeux je me retourne pour lui faire dos. Je pose ma main sur mon cœur et me replie sur moi-même.

Lyz : Tu te rappelles de cette nuit où nous nous sommes croisée dans la petite ruelle en face de chez moi ?

?? : Bien sûr

Lyz : Je fuyais... je devais sortir avec un garçon... Yann... il ma piégé... lui et l’équipe de football avec à leur tête Dylan ont voulu... profiter de moi... j’ai été sauvée par un homme à qui la grange devait appartenir...

?? : Matt...

Lyz : Quoi ?!

Je me tourne en un bond pour le voir, il fixait le plafond, ses yeux dérivent sur moi puis il me sourit.

Matt : Je m’appelle Matt

Lyz : Alors... c’était toi qu’ils ont piegé la dernière fois !

Matt : Tu le sais déjà ?

Lyz : Je les ai écoutée parler de toi

Matt : Je suis vraiment désolé...

Lyz : Pourquoi ?

Matt : La toute première fois qu’on s’est vu, j’ai été étonné en te voyant parce que tu lui ressemblais tellement à cette pauvre fille... j’aurais dû te prévenir mais je ne l’ai pas fait... je n’aurais jamais cru qu’ils allaient recommencer. Désolé...

Il me prend dans ses bras et je commence à pleurer lorsque je reçois ce signe d’affection que je recherchais tant inconsciemment. Je voulais que quelqu’un me prenne dans ses bras, que quelqu’un me réconforte, que quelqu’un m’aide, qu’on me dise simplement : « Tout va bien, je suis là pour toi »

Annotations

Vous aimez lire FuyumAi ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0