Je ne sais pas par où commencer.

Peut-être que, comme toujours, je cherche trop loin, trop compliqué, alors que la réponse est juste là, sous mes yeux. Comme un miroir que je refuse de regarder. Mais cette fois, il n'y a pas d'échappatoire. Il faut que j’écrive. Parce que si je ne le fais pas, je partirai sans rien laisser derrière moi. Juste un vide, une absence, et des questions auxquelles personne ne pourra répondre.

Tout a commencé comme une tache d’encre sur une feuille blanche. Petite, insignifiante, facile à ignorer. Mais cette tache s’est étalée, infiltrée dans chaque recoin de ma vie, jusqu’à tout obscurcir. Jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien d’autre que cette ombre, cet abîme. Et moi, au milieu, incapable de fuir.

Vous lirez peut-être ces lignes en me détestant. Ou peut-être avec une certaine pitié, une curiosité morbide. Je ne sais pas. Ce n’est pas pour vous que j’écris. C’est pour moi. Pour essayer de comprendre, de saisir comment tout a pu basculer à ce point.

Je veux que vous sachiez une chose, une seule : je ne suis pas née comme ça. Personne ne l’est. Les monstres ne naissent pas monstres. Ils sont façonnés, petit à petit, par les choix qu’ils font, les silences qu’ils gardent, les secrets qu’ils enterrent. C’est ce que je suis devenue. Un monstre.

Je vais vous raconter tout ce qui s’est passé. Comment une vie qui semblait si normale, si banale, a pu sombrer dans le chaos. Je vais tout dire. Même les parties que je préférerais oublier. Même celles qui vous dégoûteront. Parce que si je dois partir, il faut que quelqu’un sache. Il faut que quelqu’un comprenne.

C’est mon histoire.

Elle commence comme n’importe quelle autre, avec des jours d’insouciance, des sourires, des promesses d’avenir. Et elle finit ici, avec ces mots, cette vérité que je ne peux plus fuir.

Mais entre les deux, il y a la chute.