Chapitre 6 : Le premier défi

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Nos conversations avec Hector étaient devenues une routine qui rythmait mes soirées. Chaque jour, je savais qu’il m’écrirait. Et chaque jour, je répondais, incapable de résister à ce lien étrange qui s’était tissé entre nous.

Au fil des semaines, il avait commencé à poser des questions plus directes, plus intimes. Ses mots n’étaient jamais brusques, mais ils glissaient sous la surface, comme pour effleurer quelque chose que je n’osais pas encore nommer.

"Quand as-tu fait quelque chose uniquement pour toi ?"
"Est-ce que tu t’autorises à prendre des risques ?"
"Qu’est-ce que tu ressens quand tu es seule, vraiment seule ?"

Je réfléchissais longuement avant de répondre, souvent tard dans la nuit. Ses messages me suivaient partout, même quand je n’étais pas devant mon écran. Ils résonnaient en moi, troublants et envoûtants.

Et puis, un soir, il a changé la donne.

"Tu veux te sentir vivante, Cloé. Alors, prouve-le."

Je me suis arrêtée net en lisant ces mots. Ses messages étaient toujours inattendus, mais celui-ci avait un ton différent.

"Qu’est-ce que tu veux dire ?" ai-je répondu, les doigts hésitants sur le clavier.

Il n’a pas tardé à répondre.

"Demain, passe ta journée sans sous-vêtements. Ni soutien-gorge, ni culotte. Juste toi, sous tes vêtements. Ce n’est pas pour les autres, c’est pour toi. Pour te rappeler ce que tu caches sous tout ce que tu montres au monde."

Je fixais l’écran, relisant ces mots encore et encore.

C’était ridicule. Complètement absurde. Ce n’était rien de plus qu’un détail insignifiant, et pourtant, l’idée me dérangeait. Pas parce qu’elle était trop audacieuse, mais parce qu’elle m’obligeait à me confronter à quelque chose de profondément personnel.

"Je ne suis pas sûre de pouvoir le faire," ai-je écrit.

Sa réponse est arrivée presque immédiatement :

"Tu peux. Ce n’est pas une question de ce que les autres voient, Cloé. C’est une question de ce que toi, tu ressens. Si tu veux comprendre ce que cela signifie de vivre pleinement, tu dois commencer par ces petits moments. Fais-le, et tu comprendras."

J’ai refermé mon ordinateur, l’esprit en ébullition. Ce n’était qu’un simple défi, mais il avait planté une graine dans mon esprit. Toute la nuit, j’ai pensé à cette idée, essayant de comprendre pourquoi elle me troublait autant.

Le lendemain matin, je me tenais devant ma commode. Mes vêtements étaient soigneusement pliés, comme toujours. D’un côté, mes sous-vêtements, impeccables, comme si leur simple présence était une évidence. De l’autre, le reste de ma tenue.

Je suis restée là, indécise, le regard oscillant entre les deux piles.

Puis, presque sans réfléchir, j’ai fermé le tiroir des sous-vêtements et attrapé un jean et un pull.

J’avais pris ma décision.

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