Hector avait raison.

Depuis quelques jours, quelque chose en moi avait changé. Ce n’était pas spectaculaire, ni même visible, mais je le sentais. Une tension douce, un frisson constant, comme si j’avais entrevu une facette de moi-même que je n’avais jamais osé regarder.

Hector et moi échangions chaque jour. Il ne se contentait pas de m’imposer des défis ; il me guidait, m’observait à travers ses mots, avec une précision qui me désarmait.

"Tu te découvres, Cloé. Mais tu te limites encore. Qu’est-ce qui te fait peur ?" "Liberté et contrôle ne sont pas opposés. Ils naissent de tes choix." "Ne te cache pas. Ce que tu ressens est réel. Laisse-le grandir."

Ces phrases s’imprimaient dans mon esprit comme des mantras, jouant sur mes émotions, mes doutes. Ses messages étaient devenus un fil rouge dans ma journée, un rappel constant que je n’étais plus seule avec mes pensées.

Un soir, alors que nous échangions comme d’habitude, il m’a proposé quelque chose d’inattendu.

"Cloé, tu devrais me donner ton numéro. Ce sera plus facile. Et puis, j’aimerais pouvoir être avec toi à chaque instant, où que tu sois."

Mon cœur a vacillé. Lui donner mon numéro ? C’était… une étape de plus, non ? Plus direct, plus intime. Mais c’était aussi une marque de confiance. Et Hector avait déjà vu des parties de moi que personne d’autre n’avait jamais effleurées.

J’ai hésité, le téléphone entre les mains. Puis, d’un geste presque instinctif, j’ai tapé mon numéro et cliqué sur "envoyer".

Quelques secondes plus tard, mon téléphone a vibré.

"Merci," disait son message. "Tu verras, ça nous rapprochera encore plus."

Et il avait raison.

Dès le lendemain matin, Hector avait franchi une nouvelle étape dans notre dynamique.

"Cloé, il est temps de laisser derrière toi certaines choses qui te retiennent. À partir d’aujourd’hui, oublie les sous-vêtements. Ils n’ont plus leur place dans ta vie. C’est une règle, pas un défi. Une vérité sur toi-même."

J’ai relu son message, mes doigts crispés sur mon téléphone.

Ne plus porter de sous-vêtements. Pas seulement pour une journée, mais pour toujours.

Cela semblait ridicule et audacieux à la fois. Une décision si simple, presque insignifiante… mais lourde de sens. Une part de moi voulait refuser, lui dire que c’était absurde. Une autre, celle qui grandissait chaque jour sous ses mots, murmurait que je pouvais le faire. Que je voulais le faire.

Après un moment de réflexion, j’ai répondu :

"D’accord."

Sa réponse est arrivée instantanément :

"Bonne fille. Chaque geste, chaque mouvement que tu feras aujourd’hui te rappellera que tu es libre. Et ce n’est que le début."

Le soir même, Hector a proposé un autre défi.

"Ce soir, je veux que tu sortes seule. Habille-toi pour séduire, mais sans excès. Va dans un bar ou un endroit animé. Savoure les regards. Rappelle-toi : tu ne séduis pas les autres, Cloé. Tu te séduis toi-même."

Sortir seule. Aller dans un bar. C’était une chose que je n’avais jamais faite, une idée qui m’aurait semblé absurde, effrayante, dans une autre vie.

Mais dans cette vie… dans celle qu’Hector construisait avec moi, cela avait un sens. Cela semblait presque nécessaire.

Je me suis levée et dirigée vers ma commode. Mon cœur battait un peu plus vite, mais je ne l’écoutais plus. J’ai choisi une robe noire, ajustée, élégante mais discrètement provocante. Pas de soutien-gorge. Pas de culotte. Juste moi, sous le tissu.

En me regardant dans le miroir, je n’ai pas reconnu celle que je voyais. Cette femme semblait forte, déterminée… et un peu effrayée. Mais elle était prête.

Ou peut-être que j’essayais juste de m’en convaincre.