Chapitre 11 : Le rituel
Hector a toujours su comment me prendre par surprise.
Un soir, alors que je rentrais d’une journée interminable à la fac, il m’a envoyé un message. Rien de spécial, juste un simple :
"Bonsoir, Cloé. Tu es toujours aussi belle aujourd’hui ?"
J’ai souri en le lisant. Je savais qu’il ne pouvait pas vraiment savoir à quoi je ressemblais, mais ses mots avaient ce pouvoir étrange de m’atteindre, de me toucher.
Et puis, il m’a demandé quelque chose.
"J’aimerais qu’on commence un rituel, toi et moi. Un lien quotidien. Chaque matin, dès ton réveil, avant même que le monde ne t’atteigne, envoie-moi une photo de toi. Pas seulement une photo, Cloé. Je veux que tu sois nue, sans artifice. Montre-toi comme tu es, dans toute ta vulnérabilité. Ce sera notre moment à nous."
Je n’ai pas su quoi répondre.
Pendant de longues minutes, je suis restée là, le téléphone dans les mains, relisant ses mots encore et encore. L’idée me semblait… intrusive, trop intime. Mais en même temps, elle m’attirait. Il avait cette façon de transformer ses demandes en quelque chose de plus grand, comme s’il me faisait un cadeau en me laissant lui obéir.
Finalement, j’ai écrit :
"D’accord."
Le lendemain matin, je me suis réveillée avec cette mission en tête.
Je me suis levée, j’ai jeté un coup d’œil à mon reflet dans le miroir, et j’ai attrapé mon téléphone. Mon cœur battait plus vite que d’habitude. J’avais l’impression d’être sur le point de franchir une nouvelle limite, une de plus.
En me plaçant devant le miroir, une multitude de pensées m’ont assaillie. Que montrer ? Devais-je être explicite, crue, comme il semblait le demander ? Ou bien jouer sur la suggestion, sur ce qui n’est pas tout à fait visible mais deviné ?
J’ai levé les bras, hésitante, examinant mon reflet. Si je montrais mes seins directement, était-ce trop ? Je me suis tournée de profil, contemplant mes hanches, mes fesses. Peut-être qu’une photo de dos serait moins intimidante… mais était-ce vraiment ce qu’il attendait ?
Je me suis assise sur le bord du lit, cherchant la juste limite. Une position qui dévoilerait assez pour être sensuelle, mais pas tout. Mon cœur battait si fort que j’avais du mal à respirer. J’ai fini par croiser mes bras devant ma poitrine, dissimulant juste assez pour que mes formes soient devinées, sans être complètement exposées. Un bras reposait sur mes jambes, mon visage légèrement incliné, mon regard dans le miroir. C’était soft, mais il y avait un jeu dans cette retenue.
Quand j’ai pris la photo, mes doigts tremblaient. J’ai regardé l’image, hésitante. C’était moi, mais une version de moi que je n’avais jamais vue. Fragile, oui, mais aussi… affirmée.
Je l’ai envoyée à Hector sans attendre.
Quelques secondes après, sa réponse est arrivée :
"Parfaite, Cloé. Continue comme ça."
Ses mots m’ont enveloppée comme une caresse.
C’était étrange, mais à cet instant, je ne ressentais plus ni honte ni peur. Seulement une forme de fierté.
Je savais que ce rituel allait devenir une habitude. Un rappel, chaque matin, de la personne que j’étais en train de devenir.
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