Chapitre 17 : Une nuit avec Matt

3 minutes de lecture

Je ne sais pas comment Matt a réussi à me convaincre de rester chez lui cette nuit-là. Peut-être son sourire, peut-être son regard. Ou peut-être que, sans vraiment l’admettre, j’en avais envie depuis le début.

Après une journée passée ensemble, il m’avait proposé un dîner "simple mais sincère", comme il l’avait dit avec un clin d’œil et ce ton léger qui rendait tout irrésistible chez lui.

Son appartement était à son image : accueillant, sans prétention. Un canapé gris usé mais confortable, des vinyles et des livres entassés sur une étagère qui menaçait de céder, et une cuisine ouverte où il s’affairait, une spatule à la main.

"C’est pas de la haute gastronomie, mais je te promets que ça se mange," avait-il lancé en souriant, concentré sur une casserole de sauce tomate.

"Je ne suis pas difficile," avais-je répondu en riant, mes coudes appuyés sur le comptoir, le regard fixé sur lui.

Et tout était… parfait. Pas le repas – même si ses pâtes étaient meilleures que je ne l’aurais cru – mais l’atmosphère. Nous avions mangé en riant, partageant des histoires banales et des souvenirs. Il m’avait parlé de son enfance, de Sabrina, des rêves qu’il entretenait encore.

Avec Matt, tout semblait couler de source. Pas de pressions, pas de masques. Juste un moment de vie.

Après le dîner, nous nous sommes installés sur son canapé. Une bougie diffusait une lumière douce et vacillante, donnant à la pièce une intimité que je n’avais pas anticipée. Je me sentais bien, trop bien peut-être.

Il s’est tourné vers moi, ses yeux cherchant les miens.

"Je suis content que tu sois là," a-t-il murmuré.

"Moi aussi," ai-je répondu, presque dans un souffle.

Il s’est penché, et ses lèvres ont rencontré les miennes. Son baiser était tendre, empreint d’une douceur désarmante. J’ai laissé mes propres mains se poser sur son torse, sa chaleur traversant le tissu de sa chemise.

Quand ses doigts ont glissé sur ma taille, puis sur mes hanches, je n’ai pas reculé. Je l’ai suivi dans sa chambre, mon cœur battant d’un rythme calme mais intense. Pas de peur, pas de doute.

Dans la lumière tamisée de la chambre, il m’a doucement attirée contre lui, ses doigts effleurant le tissu de ma robe. Il a commencé à la faire glisser le long de mes épaules, ses gestes empreints de tendresse et de curiosité. Quand la robe a atteint mes hanches, il s’est figé un instant.

Je l’ai vu lever les yeux vers moi, un mélange de surprise et de trouble passant brièvement sur son visage. Il n’a rien dit, mais ses doigts ont continué leur chemin, dévoilant ma peau nue.

Je n’ai pas bougé. Une chaleur sourde envahissait mes joues, mais je n’ai rien fait pour combler le silence. Il a simplement souri, un sourire presque imperceptible, avant de poser ses lèvres sur les miennes.

Quand nos corps se sont enfin unis, il y avait une simplicité, une évidence presque naïve. Il était doux, peut-être trop doux, mais je ne pouvais pas lui en vouloir. Sa manière de me toucher était sincère, dénuée d’attentes ou de calculs.

Mais malgré tout… une part de moi en voulait plus.

Je m’en suis rendu compte au moment même où l’idée m’a effleurée. Tandis qu’il s’endormait à mes côtés, ses bras m’entourant avec une tendresse apaisante, mon esprit vagabondait ailleurs.

Je pensais à Hector. À ces défis. À cette manière qu’il avait de réveiller en moi des désirs que je n’osais pas nommer. Avec Matt, tout était beau, mais sage. Un contraste si frappant que cela me troublait.

Allongée là, dans l’obscurité de sa chambre, je sentais la chaleur de son corps contre le mien. Mais ce n’était pas suffisant pour éteindre ce feu qui brûlait en moi, ce besoin de plus.

Il caressait mes cheveux avec une délicatesse presque enfantine, et je savais qu’il était heureux. Il n’attendait rien de plus, et je voulais croire que cela me suffisait.

Pourtant, une question continuait de m’obséder, me tenant éveillée longtemps après qu’il se soit endormi : pourquoi avais-je besoin de plus ?

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 1 versions.

Vous aimez lire Petite Poire ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0