Chapitre 19 : Un équilibre fragile
Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais… bien.
Pas parfaite, non, pas totalement épanouie, mais bien.
C’était étrange, comme si ma vie avait enfin trouvé une forme d’équilibre.
Il y avait Matt, avec sa tendresse, ses attentions, sa façon de me regarder comme si j’étais la seule chose qui comptait au monde. Avec lui, tout était simple, facile. Et même si je savais que je lui cachais une énorme partie de moi, j’arrivais à me convaincre que ce n’était pas grave. Il m’aimait pour ce qu’il voyait, et je voulais croire que c’était suffisant.
Puis il y avait Hector.
Hector, et ses défis, et cette intensité qu’il avait réveillée en moi.
Avec lui, c’était différent. Il ne me regardait pas comme une chose fragile qu’il fallait protéger, mais comme une femme capable de tout, prête à explorer des zones d’elle-même qu’elle n’aurait jamais osé toucher seule. Quand je lui envoyais mes photos, quand je relevais ses défis, j’avais l’impression d’être invincible.
Et Maeva…
Maeva, avec qui je pouvais tout dire, tout partager. Elle ne me jugeait jamais. Elle m’écoutait, elle me comprenait. Quand je lui parlais d’Hector, de Matt, de mes doutes et de mes envies, elle trouvait toujours les mots justes pour me rassurer.
Et enfin, Sabrina.
Avec elle, tout était lumineux. C’était comme si elle était la lumière dans ma vie, celle qui chassait les ombres sans même s’en rendre compte. Elle était drôle, spontanée, et elle semblait sincèrement m’apprécier. Elle ne savait rien d’Hector, bien sûr, mais cela ne semblait pas important. Avec elle, je pouvais être une version de moi-même qui n’avait pas besoin d’être compliquée.
Chaque personne dans ma vie occupait une place précise, une place essentielle.
Avec Matt, j’avais la sécurité.
Avec Hector, j’avais l’intensité.
Avec Maeva, j’avais la compréhension.
Avec Sabrina, j’avais la légèreté.
Tout semblait fonctionner.
Mais parfois, dans les moments de silence, quand j’étais seule avec mes pensées, je sentais que cet équilibre était bancal.
C’était comme marcher sur une corde tendue. Un pas de travers, une erreur, et tout pouvait s’effondrer.
Mais pour l’instant, je refusais d’y penser.
Je me disais que je pouvais continuer comme ça. Que je pouvais avoir les deux – ou plutôt les quatre. Que je pouvais jongler entre Matt et Hector, entre Maeva et Sabrina, sans que personne ne s’en rende compte.
C’était un mensonge, bien sûr.
Mais c’était un mensonge réconfortant, et j’avais besoin d’y croire.
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